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La réponse des pèlerins

La réponse des pèlerins

De Cyril Farret d’Astiès pour Le Salon beige :

Les pèlerins sont rentrés chez eux avec ce mélange de joie profonde et de nostalgie. Nostalgie de ces trois jours de Chrétienté d’une édition marquante dont ils reviennent cependant plus forts dans la foi, un peu plus apôtres.

Cette édition 2023 est un succès. 16 000 pèlerins. Ce n’est pas rien. 100 kilomètres à pieds, la nuit à la dure, la chaleur du jour et la peine du sac ; rien à voir avec une séance d’elliptique dans une salle de fitness payante et climatisée. C’est le réel, on ne sort pas de la colonne comme on se désabonne d’Instagram.

Le journal La Croix avait donné le ton quelques jours avant le départ du pèlerinage annonçant le succès de participation dans un article de Matthieu Lasserre intitulé Messe « tradi » : un rite qui attire les jeunes catholiques. Effectivement, l’association Notre-Dame de Chrétienté qui avait été contrainte pour la première fois de son histoire de fermer les inscription ne s’était pas trompée : les pèlerins étaient présents en nombre pour la Pentecôte.

Mais demeure quelques questions :

A qui est dû ce succès ?

A Notre Seigneur en premier lieu, évidemment, Lui qui fait bien toutes choses. On ne peut s’empêcher de penser aussi que Son Eminence le cardinal Pell qui aurait dû célébrer la messe s’il n’avait été rappelé à Dieu en janvier a probablement donné un petit coup de pouce depuis le balcon du Ciel. Mais on ne peut non plus négliger l’admirable intuition en 1983 des fondateurs de cette belle œuvre bâtie sur les trois piliers tradition, chrétienté, mission, ni taire le dévouement inlassable et admirable des cadres de l’association Notre-Dame de Chrétienté qui la font prospérer aujourd’hui.

A quoi est dû ce succès ?

On a vu fleurir quelques interrogations étonnées sur les raisons de cette réussite. La recette est finalement assez simple; nul besoin de coaching pastoral charlatanesque ou de synodalité marchante. Nihil novi sub sole. C’est la recette de l’Église depuis longtemps : pratique des sacrements, annonce de la Vérité qui rend libre, pénitence, charité fraternelle, vie intérieure, œuvres de miséricorde…

En quoi réside ce succès ?

Même si les chiffres satisfont notre irrépressible besoin de quantification et de comparaison comme en témoignent les médias qui ont relaté avec une bienveillance notable cette 41e édition, ce n’est pas le nombre de pèlerins qui en est l’aspect essentiel. Ce qui est la marque de ce succès me semble-t-il, c’est d’abord le témoignage et la réponse des pèlerins.

Témoignage d’Espérance d’une génération qui se rit de l’absurdité de notre société de consommation liquide, matriculaire, recyclée, étatique, normée, obligatoire, triste et tarifée.

Témoignage de Foi de catholiques qui veulent louer Dieu et nourrir leur âme par une liturgie roborative et mystagogue, pétrie de sacralité, de transcendance, de permanence…

Témoignage de Charité d’une jeunesse qui se donne à Dieu dans le célibat sacerdotal et religieux, qui fait davantage confiance à la chasteté et à la fidélité conjugale qu’au Planning familial, à la chimie et à la quincaillerie contraceptive. Qui aime la vie, ses joies et ses croix.

Réponse à plus d’un siècle de distance au Franc-Maçon Viviani qui, à la tribune de l’Assemblée s’exclamait en 1906 dans un discours qui serait apposé dans les 36 000 communes de France : Tous ensemble, par nos pères, par nos aînés, par nous-mêmes, nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d’anticléricalisme, à une œuvre d’irréligion. Nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. Lorsqu’un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l’avons relevé, nous lui avons dit que derrière les nuages il n’y avait que des chimères. Ensemble, et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus. Au cadavre Viviani depuis longtemps décomposé, réponse des pèlerins par les pieds, tournant le dos au Palais Bourbon pour marcher vers les flèches de Chartres. Réponse en haussant les épaules pour rajuster le sac qui contient le pain et le saucisson et reprendre la marche vers la lumière qui ne peut s’éteindre que dans nos cœurs. Réponse en s’agenouillant devant Dieu qui se donne à manger.

Réponse à ceux qui les pensaient mourants.

Réponse à ceux qui les disaient tristes.

Cyril Farret d’Astiès

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2 commentaires

  1. Très beau texte qui reflète bien la réalité de la Tradition. Deo gratias.

  2. C’est très simple, ceux qui l’ont fait y retournent et illuminent de Foi leur voisinage dans ces temps apocalyptiques de ténèbres.
    Plus que 360 jours !

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