Dans une tribune et un entretien parus sur les deux principaux médias du Saint-Siège, l'Osservatore Romano et Radio Vatican, Ettore Gotti Tedeschi, président de l'IOR (Institut des oeuvres religieuses), donne ses recommandations pour sortir de la crise de la dette, notamment en Italie.
"S'il devait y avoir un prélèvement forcé des ressources des familles, pourquoi ne pas les destiner immédiatement à la croissance économique? Pourquoi les destiner à la diminution de la dette? (…) En Italie, l'épargne des Italiens représente six fois la dette publique. Notre problème est de retourner à la croissance (…) Si j'ai des ressources limitées, précieuses (…), il est mille fois préférable de les destiner à la croissance qu'à l'arrêt artificiel et temporaire de la dette".
Critiquant la politique de sauvetage des économies en difficulté au sein de l'Union européenne, il juge "nocives" les solutions qui prévoient "des manoeuvres inflationnistes pour réduire les dettes et les incertitudes".
"En dirigeant par exemple environ 10% de l'épargne des familles d'un pays sur les entreprises moyennes saines et de pointe (…) il serait possible de mettre d'importants capitaux à la disposition de dizaines de milliers d'entreprises".
Le banquier s'en prend à la politique "surtout américaine", qui a "voulu maintenir élevée la croissance du produit intérieur brut (PIB) en la soutenant par la dette" et déplore que les Etats-Unis aient "auto-limité" leur influence. Les grandes puissances économiques devraient parvenir à
"un consensus sur le fait que seule une période d'austérité, gérée de manière intègre, peut être la vraie clé pour une reprise de la croissance".