Dans une note intitulée «Permettre aux Français de construire la famille de leur choix», l’Observatoire de l’Immobilier Durable et l’Institut des Français de l’Etranger analysent les politiques natalistes en Suède, en Allemagne et en Hongrie, dont la France pourrait s’inspirer pour relancer sa natalité.
«En dix ans, la fécondité des femmes en France métropolitaine a chuté de près de 20 %, passant de 1,97 à 1,64 enfant par femme.» «Or, le nombre moyen d’enfants désirés par les 25-44 ans s’élève à 2,46, bien au-delà du niveau de simple remplacement des générations.»
«Le but d’une politique démographique efficace est donc de lever les freins sociétaux au désir d’enfant et non d’inciter les individus à en faire davantage.»
«L’Allemagne, la Suède et la Hongrie ont, de manière plus ou moins pérenne et efficace, réussi à faire progresser la fécondité de leur pays.»
En 2021, la Hongrie a connu une croissance de 18,01% de son taux de fécondité, l’Allemagne de 8,6% et la Suède de 7,78%. Qu’est-ce qui donc peut expliquer leur succès ?
«En Suède, par exemple, le congé parental dure 16 mois, et est indemnisé à 80 % du salaire. Les allocations familiales sont élevées ainsi que le taux de prise en charge des enfants en bas âge, 54 %, par des structures d’accueil collectives.»
«L’Allemagne, dans les années 2000, a réussi à redynamiser la fécondité des Allemandes de l’Est. […] Le congé parental y est de quatorze mois d’indemnisation à 65 % du salaire, mais la prise en charge des enfants en bas âge via des modes de garde formels demeure basse, à 23 %.»
«La Hongrie se distingue par une politique volontariste, intégrant […] des aides à l’achat d’un véhicule sept places, une exonération totale d’impôt sur le revenu pour les mères de plus de trois enfants, un prêt bonifié destiné aux familles pour l’achat de leur logement dont le montant à rembourser diminue à la naissance de nouveaux enfants.»
«En comparaison, la politique familiale française semble être victime de ses atermoiements puis de la remise en cause de ses principes essentiels au milieu des années 2010.»
«Elle n’intègre ni la dimension du logement, ni celle de l’emploi des femmes. Son volet financier crée d’importants effets de seuil et un pic d’infécondité pour les classes moyennes inférieures.»
«[…] Aussi faut-il recommander notamment la création d’un congé parental partagé d’entre 14 et 18 mois, indemnisé entre 70 et 80% du salaire et d’un prêt à taux réduit pour les familles de deux enfants et plus souhaitant acquérir ou agrandir leur résidence principale.»