Dans une déclaration diffusée lundi après-midi à Lyon, les dix responsables religieux membres du groupe "Concorde et solidarité", dont le cardinal Barbarin, le grand rabbin Wertenschlag et le recteur de la grande mosquée Kamel Kabtane, visent, sans le nommer, le timbre à l’effigie d’Inna Sevchenko, la chef du groupe violent des Femen en France :
"Quand nous entendons crier dans les rues « Juifs : hors de France ! », nous, responsables religieux de Lyon, nous souffrons tous avec nos frères juifs.
Quand nous voyons des églises profanées, nous souffrons tous avec nos frères chrétiens.
Quand nous savons des hommes et des femmes discriminés ou agressés parce que musulmans, nous souffrons tous avec nos frères musulmans.
Quand un enfant est insulté, moqué ou agressé parce qu’il porte une kippa, une croix, un voile, nous sommes tous blessés.
Quand l’effigie de Marianne s’inspire du visage d’une personne dont le message se résume à la lutte contre les religions, nous sommes tous peinés.
Quand un élu ou un représentant de la République veut confiner la dimension spirituelle à la sphère privée, nous pensons qu’il prive la société d’une de ses dimensions essentielles.
Nous reconnaissons les bienfaits de la laïcité telle que la définit la République, lorsqu’elle assure effectivement la liberté de croire ou ne pas croire et de pratiquer sa religion dans le respect de chacun, lorsqu’elle donne aux croyants la liberté de partager leurs opinions, comme tous les autres citoyens.
A tous, nous voulons souhaiter la paix en prônant l’amour du prochain. Pour chacun, nous nous engageons à défendre la liberté de conscience. Pour vivre ensemble, nous demandons le respect et appelons chaque membre de nos communautés à l’exemplarité.
Ensemble, nous voulons redire simplement que le paysage est moins beau lorsqu’on ne voit plus le ciel."