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"Pendant trois jours, Riese Pio X, le village natal du pape Pie X situé à une cinquantaine de kilomètres de Venise, se mobilise pour célébrer les 100 ans de la mort de leur enfant devenu curé de campagne (1858), évêque de Mantoue (1884), patriarche de Venise (1893) puis pape (1903).
Le petit village de Riese, en Italie du Nord, rend hommage à celui qui l’a rendu célèbre : saint Pie X. À l’occasion du centenaire de sa mort (20 août 1914), il est en ce moment même le théâtre d’une semaine de célébrations en son honneur. Ouverte mardi 19 août par une nuit d’adoration à l’église paroissiale, elle se poursuit mercredi, jeudi et samedi autour d’activités diverses comme l’inauguration d’une exposition (visible à Riese Pio X jusqu’au 31 août), une procession entre la maison natale de saint Pie X et l’église paroissiale du village, la présentation du timbre émis par la Poste italienne à l’occasion du centenaire et différents temps de prière. Le point culminant de cette semaine sera la célébration, samedi soir, d’une messe solennelle par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, tout juste rentré de Corée du Sud où il était ces jours-ci avec le pape. La messe sera précédée d’une procession qui partira, en fin de journée, de la place de l’église, et qui doit retracer les principales étapes de la vie du saint.
Né en 1835 dans ce village de parents de condition modeste, Giuseppe Sarto – le futur saint Pie X – fréquenta le séminaire de Padoue, avant d’être ordonné prêtre en 1858 dans la cathédrale de Castelfranco. Il devient alors vicaire à Tombolo, curé de Salzano en 1867, puis chanoine de Trévise, directeur du séminaire et chancelier épiscopal en 1875. Il est nommé évêque de Mantoue en 1884, puis promu patriarche de Venise en 1893. Élu pape le 4 août 1903, il le restera onze années, jusqu’à sa mort le 20 août 1913. Il a été béatifié (1951) puis canonisé (1954) par Pie XII.
Pape à une époque difficile – les États se préparent à la Première Guerre mondiale, l’Église a besoin de grandes réformes, l’unité de foi est menacée par l’hérésie moderniste, les assauts de l’anticléricalisme battent leur plein –, saint Pie X fait preuve d’une volonté et d’une détermination à toute épreuve et mène d’immenses réformes au sein de l’Église. Son objectif, exposé dans la première de ses seize encycliques, qu’il publie deux mois après son élection : « Tout restaurer dans le Christ » (E Supremi).
Outre plusieurs condamnations particulièrement marquantes, comme celle de la loi de séparation de l’Église et de l’État (1905) ou du modernisme (1907), c’est une réforme à la fois structurelle et spirituelle que mène le pape saint Pie X. Quelques exemples d’apports majeurs de son pontificat : le lancement des travaux qui conduiront à la publication d’un Code de droit canonique ; les encouragements donnés à la communion fréquente et l’abaissement de l’âge de la première communion des enfants ; la réforme de la formation des prêtres ; la diffusion de son fameux Catéchisme, encore récemment réédité ; la réforme de la Curie, impliquant notamment le redimensionnement de la Secrétairerie d’État ; l’ouverture du Collège cardinalice à de nouveaux continents. Un pontificat relativement court mais particulièrement dense, mené par ce saint qui fut à la fois un grand prêtre, un grand réformateur et un grand défenseur de la foi catholique."