De Christian BAECKEROOT, ancien député, pour le Salon beige:
Dans le cadre de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 et de l’hommage à tous les morts pour la France, le Ministre des Armées, Mr Sébastien LECORNU et Mme Patricia MIRALLES, Secrétaire d’Etat chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, nous adressent un message.
Ils retracent de nombreux exemples comme la manifestation des étudiants de Paris le 11 novembre 1940 – sans préciser toutefois que certains des meneurs, Jean Ebstein-Langevin , André Pertuzio ou Alain Griotteray , sont militants de l’Action Française – et rendent hommage à nos morts en citant ceux de 14, ceux de 40 et de 44, ceux de 54 et de 62 et nos morts plus récents… mais je note un oubli !
L’Armée d’Afrique de 1942-1943 oubliée
C’est pourtant au cours de ces années que l’Armée Française retrouve un rôle. Il ne s’agit plus d’une petite unité héroïque comme la 13ème DBLE à Bir-Hakeim ou de l’audace du raid de la colonne LECLERC, mais d’une véritable armée de de plus d’un demi-million d’hommes.
En effet, le 10 novembre 1942, après avoir reçu l’accord secret du Maréchal PETAIN (Robert ARON, Histoire de Vichy, page 560), l’Amiral DARLAN signe avec le Général CLARK, adjoint d’EISENHOWER, la Convention entre les autorités françaises en AFN et les Alliés.
Cet accord permet à l’Armée d’Afrique, préservée par l’Armistice de juin 1940, dynamisée par le Général WEYGAND puis le Général JUIN, de reprendre le combat aux cotés des Alliés.
Sous l’autorité du Général GIRAUD et du Général Juin, l’Armée d’Afrique va ainsi mobiliser un demi-million d’hommes composés pour moitié de troupes « indigènes » (tirailleurs, tabors, goumiers, etc.) et pour moitié de 26 classes « pieds noirs ».
De la mi-novembre 1942 à la fin décembre 1942 ce sont 4 divisions (60.000 h.) de l’Armée d’Afrique qui se déploient immédiatement alors que les Alliés sont encore en cours de débarquement. Ces divisions assurent la couverture à l’est face aux forces germano-italiennes qui débarquent en Tunisie depuis .la mi-novembre. Elles montreront leur combativité malgré un armement limité. Renforcées par la mobilisation qui se poursuit en Algérie, au Maroc et en Tunisie, elles s’illustreront ensuite fin 1943-1944 en Italie au sein du CEF (Corps Expéditionnaire Français) de 125.000 h. toujours commandé par le Général JUIN avant de constituer les 9/10ème de l’Armée (1ère Armée Française), forte de 250.000 h. qui débarquera en août 1944 sous le commandement du Général de Lattre.
F. JACQUEL
Ce sont ces troupes de la 3ème DIA du Général de Goislard de Montsabert qui enlèveront de haute lutte le Mont Cassin qui bloquait la route de Rome aux Américains venus de Sicile.
Giacomo
Le général de Monsabert, le libérateur de Marseille dont il reste le fanion dans la basilique de Notre Dame de la Garde avec ces mots: “C’est Elle (la Sainte Vierge) qui a tout fait”
Il fut aussi le libérateur de la ville de Sienne, un bijou d’architecture du Moyen-Age jusqu’à nos jours. Une plaque y rappelle la réponse qu’il fit sur le mode plaisant à son officier d’artillerie venu lui demander les consignes lors du siège de la ville où se retranchaient les allemands: “Si vous tirez au delà du XVIIIe siècle, je vous fais fusiller !”
PAULO
Mobilisation au Maroc ,en Tunisie ,en Algerie ET EN CORSE (premier département libéré en 43) les monuments aux morts 39 45 des villages de Corse en témoignent.
Giacomo
La libération de la Corse fut l’oeuvre des résistants corses appuyée par les troupes du général Giraud depuis Alger. La France Libre n’eut aucune part dans ce fait d’armes, ce qui entraina une rivalité rance entre lui et le général de Gaulle dont on connait l’issue…
Giacomo
Il faut rappeler à cette occasion que ce sont les accords Clark-Darlan, secrètement approuvés par le Maréchal Pétain, qui ont signé la fin de l’Armistice de juin 40 et la rentrée en guerre de la France aux côtés des Etats Unis.
En effet, l’amiral Darlan se trouvait par hasard à Alger (où régnait la plus grande confusion) au chevet de son fils gravement malade, quand l’opération Torch, le débarquement américain, a eu lieu en Afrique du Nord début novembre 42. Tandis que Pétain donnait à la radio le change aux allemands en s’indignant de l’invasion américaine de l’AFN, il cherchait à contacter Darlan, le seul homme à ses yeux capable d’appréhender et d’être à la hauteur de la situation. Or tous les codes secrets militaires ou diplomatiques avaient été remis aux allemands en juin 40. Un officier de marine en poste à Vichy, le Cne de Frégate Jouannin, se souvint alors que le code personnel de Darlan avait pu être soustrait à l’ennemi. Un message du Maréchal Pétain lui fut aussitôt envoyé le 10 novembre, ainsi rédigé: “Vous avez mon entière confiance; faites pour le mieux; je vous confie les intérêts de l’Empire”.
D’ailleurs l’Armée d’Afrique fut secrètement reconstituée par le général Weygand avec l’accord du Maréchal Pétain et à l’insu des allemands dans les mois qui suivirent l’Armistice. Des centaines de milliers d’hommes continuèrent à s’entrainer en AFN malgré un sérieux déficit en armement, sous le couvert d’organisations de jeunesse, prêts à reprendre le combat en quelques jours.
Malgré cela, le général Weygand fut trainé devant les tribunaux à la Libération: Il n’eut pas de peine à être blanchi grâce aux témoignages de centaines d’officiers de l’Armée d’Afrique. Mais une misérable et sourde vindicte contre lui continue à salir sa mémoire dans certains média en le considérant comme un collabo.
Rappelons que la 4e République, reconnaissante de son action, lui a proposé d’être Maréchal de France dans les années 50, ce qu’il refusa par une étonnante modestie…
Giacomo
La libération de la Corse fut l’oeuvre des résistants corses appuyée par les troupes du général Giraud depuis Alger. La France Libre n’eut aucune part dans ce fait d’armes, ce qui entraina une rivalité rance entre lui et le général de Gaulle dont on connait l’issue…