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"Le 14 juillet approche à pas cadencé. Et le défilé polémico-médiatique le précède d’un bon pas, lui aussi. D’abord, l’essentiel. Il est bon qu’une nation ait une fête nationale par laquelle elle puisse réitérer au gré de fanfares infernales et de confettis toute la joie qu’elle éprouve d’exister – si tant est qu’elle en éprouve.
Dans cette perspective fédératrice, peut-on envisager de siffler un président? si ignominieux soit-il? Peut-on accepter qu’une journée sacrée – le terme païen est de circonstance – se fasse creuset d’une subversion nouvelle?
Revenons à nos débuts: la fête nationale est bonne en ce qu’elle sert la nation, ce par ses vertus fédératrices. Oubliez le discours quasi-religieux de certains bien-pensants qui semble lui conférer un ersatz d’inviolabilité divine; c’est bien le service qu’elle rend à la nation qui la légitime, et rien d’autre. Or, il se peut qu’un président desserve gravement à la nation et donc… que ce soit précisément servir cette dernière que de le fustiger.
Dans certains cas en effet, l’esprit de fête n’aurait de vertu que de continuer à fédérer le nauséabond. Mais d’une fédération de ce genre, la nation n’a que faire! Il vaut mieux alors que la véritable union se fasse au détriment de l’esprit de fête, dans un esprit contestataire, si déplaisant soit-il pour ses adversaires comme pour ses instigateurs.
Tout homme sain d’esprit préfère les sourires aux pleurs, l’ordre au désordre. Certes. Mais viennent des heures sombres où l’ordre ne peut plus naître que du désordre."