Dans Présent, Francis Bergeron évoque l’ouvrage de Jacques Molénat intitulé Voyage indiscret chez les Francs-Maçons du Midi.
Molénat estime que l’influence des loges est en régression, car « le recrutement se fait hétéroclite. Les obédiences se déchirent, s’éparpillent. La réflexion s’enlise trop souvent dans la médiocrité (…). Comme force de proposition, la franc-maçonnerie décline ».
Mais son « voyage indiscret » lui fait dire aussi « qu’en coulisse, pourtant, via de très discrètes fraternelles, plus que jamais les réseaux s’épanouissent ». Toulouse, Perpignan, Narbonne, Béziers, Sète, Montpellier, Nîmes, Marseille, Toulon, Nice… chaque grande ville du sud est passée au crible par Molénat. Et le moins qu’on puisse dire est que la franc-maçonnerie quadrille étroitement toute la région. Prenons l’exemple de Narbonne. Qui n’est pas franc-maçon ? s’interroge Molénat. « Ils représentent un bon tiers du conseil municipal, dans la majorité comme dans l’opposition. A la communauté d’agglomération, le président, Jacques Bascou, s’appuie sur quinze vice-présidents, dont treize sont passés sous le bandeau. » Molénat révèle ensuite les noms des principaux maçons de la ville : député, membres de la chambre de commerce, juges du tribunal de commerce, avocats, promoteurs immobiliers, médecins, chirurgien, commissaire de police… tous… tous en sont.
Les frères sont épinglés chacun sur son bouchon
Molénat ne porte aucun jugement. Son étude, qui se termine par un impressionnant who’s who des maçons du sud, ne comporte pas de condamnations virulentes. C’est une étude quasiment scientifique, de type entomologique. Les frères sont épinglés chacun sur son bouchon, formant un tableau de chasse impressionnant. Le genre d’étude qu’aurait apprécié le si regretté Emmanuel Ratier, par ce souci de l’exactitude, et de la qualité de l’information.
Mais pour Molénat, en toute hypothèse, « la franc-maçonnerie n’a plus d’ennemi organisé (…). Ses adversaires baissent la garde ». Les Gilets jaunes réunionnais contredisent cette affirmation, eux qui réclament activement, ces jours-ci, « l’abolition de la franc-maçonnerie et de ses réseaux d’influence » !
- un «gouvernement maçonnique» à la tête du CHU de Montpellier,
- le refus d’Albert de Monaco de prendre la tête d’une succursale de la GLNF,
- les liens du maire de Béziers Robert Ménard avec des frères de la GLNF…
Collapsus
À l’heure où toutes les réformes sociétales parviennent sur le pupitre des parlementaires par le biais des fraternelles, où l’on assiste à une furie anti signes et symboles religieux et crèches, affirmer que la FM perd de l’influence tient d’une désinformation suspecte. Au point de se demander si Molénat n’en vient pas ou n’est pas en mission commandée pour que nous baissions notre garde face à ces faisans et malfaisants. D’ailleurs comment s’est-il procuré les annuaires des loges et leurs affidés qui en général sont tenus en lieu tenu très secret ? Bizarre bizarre.