Synthèse de l'intervention de Patrick Buisson lors de l'université d'été de Renaissance catholique :
"Au lendemain de la Libération, l'Etat-providence aboutit à la destruction de la solidarité traditionnelle du monde rural. A partir de la fin des années 60, l'Etat a cessé de nous défendre en tant que peuple pour nous proteger en tant qu'individus. Les années 60 sont aussi les années d'une déchristianisation. Il y a une méfiance et un mépris du clergé vis à vis des traditions populaires assimilées à des superstitions.
Autre rupture anthropologique : destitution du père comme figure d'autorité sociale et politique car l'ordre patriarcal est considéré par le marxisme comme la figure de l'oppression bourgeoise. Mai 68 : Le rejet du père n'exprime plus la volonté du fils de le remplacer, mais le rejet de ce qu'il est. L'avènement du tout marchandisme passe par le jeunisme, c'est à dire la prise en considération du jeune comme un acteur social. L'industrie du divertissement va domestiquer la jeunesse par l'apparition du transistor. La soumission aux pratiques socio-culturelle va être vécu comme une rébellion. Le néocapitalisme qui se met alors en place nécessitait au préalable la liquidation du Vieux monde pour que le marché puisse s'étendre sans limite et fabriquer l'homo economicus.
Dernière rupture anthropologique : la révolution sexuelle, la culture du désir. La dissociation de l'acte sexuel et de la procréation a une influence profonde dans le délitement de la structure familiale. Corrélation entre l'émancipation sexuelle et la promotion de la femme objet et la marchandisation du corps avec par exemple le succès du film "Emmanuelle". On nous a promis le bonheur et on a seulement fait exploser le marché des anxiolitiques… Drogue, suicide des jeunes, autant de marqueurs de la désespérance des jeunes. La modernité est un processus de destruction du sens. "La mort de Dieu charrie le cadavre de l'homme" Pierre Boutang"