Albéric Dumont, vice-président et coordonnateur général du collectif La Manif Pour Tous, signe une tribune dans Valeurs Actuelles à l'occasion du deuxième anniversaire de la manifestation du 24 mars 2013 contre la loi Taubira :
"[…] Entre l’esplanade de La Défense et l’Arc de Triomphe (promis pour ceux qui ne lâcheront rien !), 1 400 000 personnes sont à nouveau descendues dans la rue pour interpeller le gouvernement et demander le retrait du projet de loi concernant le mariage et l’adoption pour tous. Poussettes et jambes fatiguées par le poids des années se côtoient une nouvelle fois pour manifester, alors que le projet de loi est en discussion au Sénat. Les français demandent un referendum afin que leurs avis entrent en jeu dans cette lourde question de société. Mais les grands de ce monde semblent sourds, encore, à la rumeur du peuple.
Moins souverain que jamais, ce dernier semble ce soir là ignoré, minoré, méprisé, bafoué. Alors que l’interdiction d’accéder à l’avenue des Champs Elysées avait déjà irrité, la manipulation des chiffres, le trafic des compteurs (fermés à 15h50 alors que le pic de la population aura lieu 1h15 plus tard) et l’utilisation massive de gaz lacrymogènes sur une population civile et pacifique conduisent les manifestants à être déterminés et tenaces : c’est la naissance d’un mot d’ordre devenu célèbre : ONLR (On Ne Lâche Rien). Cet état d’esprit d’un peuple paisible et sûr d’agir pour le bien commun va surprendre une nouvelle fois le gouvernement et les observateurs. La manifestation du 24 mars marquera un tournant dans la détermination des militants et la pérennité de La Manif Pour Tous. En effet, si ce soir là la foule repartira écœurée, l’indifférence du gouvernement aura pour conséquence l’émergence d’un sentiment d’unité et de résistance active. Ce jour là, plus que jamais, l’engagement fut pris de ne rien lâcher. Deux ans après, le mouvement de La Manif Pour Tous n’a baissé ni pancartes ni drapeaux et n’a pas changé de combats.
A l’heure où le gouvernement ferme les yeux sur la PMA sans père et la GPA, synonyme d’asservissement de la femme et de chosification de l’enfant, l’action du collectif est plus que jamais d’actualité à l’image de pratiques et d’inquiétudes qui ont dépassé les frontières. Avec la pétition No Maternity Traffic, La Manif Pour Tous poursuit la lutte ce printemps aux côtés d’autres associations à l’échelle européenne. 2 ans après ce 24 mars, toujours déterminée à ne rien lâcher, La Manif Pour Tous est plus que jamais mobilisée et n’a rien perdu de sa capacité à innover et à surprendre. Les prochains mois en seront une nouvelle illustration…"