D’Eric Letty pour Le Salon beige :
« Il est certain, selon un ancien adage, que ” le royaume de France ” a été appelé le ” royaume de Marie “, et cela à juste titre. » C’est en ces termes que, le 2 mars 1922, voilà cent ans aujourd’hui, le pape Pie XI, dans sa lettre apostolique Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam, a rappelé l’attachement particulier qui unit la France à Marie et la Sainte Vierge à la France, depuis des temps très anciens. Dans ce même texte, publié le 2 mars 2022, le Saint-Père proclamait Notre-Dame de l’Assomption patronne principale de la France, et sainte Jeanne d’Arc sa patronne secondaire (Pie XII adjoignit plus tard sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à la Pucelle d’Orléans). Avant Louis XIII, qui remit son sceptre, son royaume et ses peuples à la royauté de Notre-Dame et ordonna que l’Assomption de la Vierge soit fêtée par tout le royaume, Louis XI avait fait de la Reine du Ciel la suzeraine des rois de France.
Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam… C’est sous ce titre qu’un autre pape, saint Jean-Paul II, interpella notre pays, au Bourget, en 1980 : « France, fille aînée de l’Eglise, éducatrice des peuples, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » La question reste plus que jamais d’actualité et ce n’est pas sans anxiété que l’on mesure le chemin supplémentaire accompli par la France sur la voie de l’apostasie depuis que cette question lui a été posée, voilà plus de quarante ans. On parle souvent de la perte de nos racines chrétiennes ; elle n’est que la conséquence de la perte de notre âme. À considérer l’état de notre pays aujourd’hui – dans presque tous les domaines –, on serait tenté de céder au désespoir, ou au fatalisme. L’anniversaire que nous fêtons aujourd’hui est un puissant motif d’espérance. La France peut bien être infidèle et traverser une nuit spirituelle, notre mère du Ciel n’abandonnera pas sa fille aînée et reste fidèle à son royaume.
Eric Letty