Chaque époque de l’année a sa tonalité, et l'Église, à travers le cycle
liturgique, joue tour à tour sur le registre d’un événement (Noël,
Pâques…) ou d’une dominante saisonnière : mois des fleurs et des fruits
(mai et octobre) consacrés à Notre Dame ; novembre, dédié à nos défunts.
Paradoxalement, alors que l'automne annonce une certaine mort de la
nature, l'Église débute le mois des défunts par une note d'espérance :
tous les hommes sont appelés à vivre et se réjouir éternellement auprès
de Dieu […] A l’orée de ce mois de novembre, chacun pense aux êtres qui lui sont
chers et ne sont plus de ce monde. Et l'Église, qui a la charge
d’éduquer notre cœur en profondeur, l’ouvre à la prière pour tous les
défunts. Ainsi, Elle nous aide à réaliser qu’autour de nous, un peuple silencieux
nous demande, comme on peut le lire sur la tombe de premiers chrétiens :
« Priez pour moi, pécheur ».
Dans cette perspective, la liturgie leur consacre un jour spécifique, «
le jour des morts », et elle invite aussi les fidèles à offrir des
suffrages et, particulièrement, celui de la sainte messe : il n’y a pas,
en effet, de moyen de salut plus puissant car, chaque fois, Jésus y
renouvelle sa prière sacrifiée du Golgotha […]
Par ailleurs, l’Eglise nous encourage, en ce mois des défunts, à visiter
leur tombe. C’est un lieu de mémoire, mais aussi d’échange. Notre union
à ceux qui se sont endormis dans la paix du Christ, loin d’être
interrompue par leur mort, se fortifie par la communication de biens
spirituels (cf. Const. Lumen Gentium 50) : ceux que nous leur apportons
par nos prières ; ceux qu’ils nous apportent par leur proximité de Dieu.
Et notamment : la capacité d’affronter la mort avec sérénité, la
détermination de parvenir au ciel : Il nous faut rechercher avec le plus
grand soin l’aide et la prière des saints (les bienheureux et les âmes
bénies du purgatoire) afin que leur intercession nous obtienne ce qui
demeure hors de nos propres possibilités (saint Bernard). source