Lu dans Marianne :
"Joseph Stiglitz et Paul Krugman, tous deux Prix Nobel, défendent l'idée qu'une sortie de l'euro serait un moindre mal pour nombre de pays de l'Union. […]
[Joseph Stiglitz] le « prix Nobel » d’économie 2001 a franchi un nouveau pas lors d’un forum en Asie en début d’année. Il a comparé les politiques suivies à « la pratique de la saignée dans la médecine médiévale ». Mieux, il a fait un parallèle avec le destin de l’étalon-or après la crise de 1929 en affirmant que « ce sont les premiers pays à l’avoir quitté qui s’en sont sorti le mieux ».
Paul Krugman, l’autre « prix Nobel » d’économie progressiste, a lui aussi toujours été très critique à l’égard des politiques suivies en Europe. Dès la fin 2010, il soulignait que l’Islande se sortait mieux de la crise que l’Irlande du fait qu’elle a pu fortement dévaluer sa monnaie, ce qui est impossible dans la zone euro. La situation début 2012 confirme cela. L’an dernier, il soulignait également que l’euro renchérissait le taux des emprunts de l’Espagne par rapport à la Grande-Bretagne. Mais, fin octobre, il est allé encore plus loin en affirmant que « l’élite européenne, de toute son arrogance, a bloqué le continent en un système monétaire qui a recréé la rigidité du modèle d’excellence, et (…) celui-ci s’est transformé en piège mortel ». Mieux, il a affirmé que « l’Europe se porterait sans doute mieux s’il (l’euro) s’écroulait plutôt aujourd’hui que demain ».
[…] Bref, il y a des dizaines d’économistes qui sont aujourd’hui partisans d’une sortie de la monnaie unique, ce qui devrait tout de même inciter certains commentateurs politiques à un peu plus de mesure quand ils évoquent ce débat. […] Bref, aujourd’hui, tout se passe comme si nous avions gagné la bataille des idées. Où sont les contributions au débat solides défendant la monnaie unique autrement qu’en prévoyant l’apocalypse ? Dommage qu’une grande partie des médias n’en rendent pas compte de manière plus impartiale."
HS
La question n’est-elle pas plutôt celle du choix entre monnaie unique et monnaie commune plutôt que celle de l’abandon brutal et total de l’euro? Les brillants économistes Stiglitz et Krugman sont américains et à ce titre leur objectivité ou leur impartialité vis-à-vis des intérêts européens pourraient être discutées.Pour cela il faudrait un débat libre et ouvert mais les bien-pensants euro-intégristes en étouffent toute velléité: cf l’émission en cours de Radio Notre dame sur la liberté d’expression en France, vraiment libérante…
SD-Vintage
Citer la Grande-Bretagne comme exemple, c’est culotté ! Ils sont allés au fond du trou et ont du mal à en sortir. Bien sûr, ce n’est pas la faute de la livre sterling, mais des politiques de Blair et Brown, et des choix politiques de monoculture autour des services bancaires, comme en Islande, profitant de bulles spéculatives (créées artificiellement par un État comme par l’État américain avec les subprimes et le marché immobilier). Il suffit d’un krach aux effets parfois complètement irrationnels pour que tout s’écroule. Mais dès que le secteur bancaire repart, tout repart, comme en Irlande. Même si en Grande-Bretagne, le krach a eu des conséquences à plus long terme.
Réformons l’État, et non seulement nous remboursons notre dette, mais en plus il en restera suffisamment pour injecter de l’argent dans l’économie. Et arrêtons avec ces histoires de monnaie : la question de l’euro et de l’Europe est une question de choix politique, pas économique.
jehan
Comme disait récemment A. De Benoist à l’émission d’Emmanuel Ratier :
“Couler l’Euro pour écouler le Dollar”.
N’y-aurait-il pas une question de “timing” à respecter ? La disparition de l’Euro étant souhaitable, mais seulement après l’effondrement de la finance anglo-américaine.
http://radio-courtoisie.over-blog.com/article-lj-emmanuel-ratier-11-1-96895441.html