Nicolas Sarkozy, comme Bernard Kouchner et Hervé Morin, ont longuement justifié l’engagement de l’armée française en Afghanistan :
"Nous livrons dans ce pays, contre le terrorisme, un combat long et difficile pour défendre nos valeurs (…). Le 18 août, dix soldats français sont morts en Afghanistan (…), ils sont tombés pour une certaine idée de la dignité humaine et de la liberté (…) Nous nous battons pour offrir au peuple afghan des conditions de vie acceptables : égalité, justice, recul de l’arbitraire et de la violence. (Bernard Kouchner et Hervé Morin, le 30 août)
En abandonnant le peuple afghan à ses malheurs et à ses bourreaux (…) Là-bas se joue l’avenir de ce à quoi nous croyons (…) qu‘une clique lâche, moyenâgeuse, est bien résolue à mettre en cause (…) Là-bas se joue une part de la liberté (…) Une démission de notre part signifierait tout simplement le retour de la barbarie (…) Est-ce que ce n‘était pas la peine de se battre pour les valeurs qui sont les nôtres, pour les droits de l‘homme ? (Nicolas Sarkozy, le 26 août)
Une session extraordinaire du Parlement français s’ouvrira, lundi 22 septembre, par un débat suivi d’un vote, à l’Assemblée nationale puis au Sénat, sur la prolongation de l’intervention des forces armées en Afghanistan.
Une question pourrait donc être posée à l’occasion de ce débat. Est-ce pour le régime de Kaboul, qui a condamné à 20 ans de prison Ahmed Ghous Zalmai et le mollah Qari Mushtaq pour avoir fait publier une traduction en dari (persan) du Coran en omettant d’imprimer la version originale en arabe à côté de la traduction, comme le requiert le droit islamique, que nos soldats risquent leur vie au quotidien ? La barbarie et l’arbitraire ne seraient-ils pas des deux côtés ? Où sont nos valeurs et les droits de l’Homme dans une telle décision ?
Pascal G.
IL serait en effet plus honnête de dire que nous sommes en Afghanistan pour tenter de contrôler l’Asie centrale, sous la tutelle américaine, et en compagnie des autres européens, et d’asseoir notre influence contre celle de la Chine, de l’Iran ou du Pakistan ou de la Russie. Et que nous combattons ainsi pour nos intérêts vitaux et pour tenir certaines des voies de communication dont le rôle géo politique immémorial fait de ceux qui les ”tiennent” les acteurs majeurs de la politique dans cette région.
Surtout pour ce qui est du pétrole des pays du Nord et nord est de l’Afghanistan. Ce serait plus exact.
Mais terriblement choquant. Autant que la colonisation jadis.
Voilà pourquoi nous ne le dirons pas, invoquant, comme le fit la III ème République du temps de la colonisation, les grands mythes des Droits de l’Homme et de la civilisation, et autres fariboles sur le progrès et la démocratie.
Sauf qu’entre temps, un siècle et demi a passé, et que ces grands mythes font rire tous les peuples du monde extra européen, sans que nous en acceptions d’en prendre conscience.
A la limite le prétexte partiellement fondé de la lutte contre le terrorisme est le moins mensonger.
(Votre analyse est juste. Néanmoins, l’hypocrisie était moins criante au 19ème siècle et au début du 20ème durant la colonisation. Les missionaires, médecins et beaucoup de soldats coloniaux étaient animés, et certains politiques aussi, du soucis de convertir, de soigner et d’éduquer… Aujourd’hui, les actions civilo-militaires font parti d’une tactique de terrain.
J’ai du mal à croire que nos soldats sont sensibles à ce genre de propagande de la part de nos dirigeants. Ces arguments nous ont déjà été maintes fois servis notamment en Irak.
Philippe Carhon)
ALM
Le commentaire de Pascal G ne manque pas de pertinence ( l’Afghanistan a été “liberé” parce qu’il y a des pipe-line, Ben Laden n’étant quun prétexte..), mais péche en s’en prenant à la colonisation… Mais, passons…
Ce qui rend pour l’essentiel cette “guerre”inadmissible”, c’est que depuis que l’OTAN a soi-disant liberé le pays, il n’y a jamais eu d’aussi bonnes récoltes de drogue… pour intoxiquer les occidentaux, via la route de la soie en Turquie. A quoi servent les bombardier US ?Pas d’autres commentaires.