Selon Le Baromètre de la confiance politique publiée par le CEVIPOF, dépendant de Sciences Po :
Depuis la Libération, le modèle social français a fonctionné sur la promesse que les générations futures vivraient mieux que les précédentes : les sacrifices des parents seraient les progrès des enfants. Or, la décennie écoulée montre le refus de croire davantage en cette promesse politique. L’avenir n’est plus envisagé avec confiance et la capacité à s’y projeter positivement est faible.
Inévitablement, la politique est affectée par cet état d’esprit décennal. Si l’intérêt pour la politique est bien assuré chez les Français, la méfiance et le dégoût dominent largement. A cet effet, les responsables politiques, de gauche comme de droite, sont rejetés car perçus comme indifférents et corrompus.
Cependant, l’attachement à la démocratie reste fort. S’il n’y a pas de meilleur régime, il y a de nombreux motifs de doléances sur le fonctionnement de notre démocratie. Ces dysfonctionnements entretiennent efficacement la défiance politique à l’encontre des acteurs politiques.
Au cours de la période 2009-2019, tous les acteurs de notre vie politique et sociale n’ont pas été rejetés. Certains acteurs ont été crédités de niveaux de confiance supérieurs à 50% : un seul – le maire – du côté des acteurs élus ou de gouvernement, plusieurs du côté des acteurs sociaux et économiques comme les hôpitaux, les PME ou l’armée. Ce sont les acteurs qui assurent des fonctions de proximité, mènent des missions de protection et sont considérés comme bienveillants et compétents qui ont été épargnés par la défiance politique et le rejet.
Denys Perrin
“perçus”, pourquoi “perçus comme corrompus” ? les 3/4 au moins le sont effectivement, les autres sont pour le moins indifférents