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France : Politique en France

2012 : la revendication doit porter sur la remise en cause des acquis pro-mort et non sur la défense de ce qui reste à sauver

Dans Présent, Jeanne Smits réagit à l'acte de candidature de Christine Boutin :

"Alors ce serait elle, le porte-drapeau des «valeurs» chrétiennes et humaines ? Elle qui a apporté son discret soutien – discret par le nombre, important par le symbole – à Sarkozy, Sarkozy qui a bradé la France à l’Europe malgré le « non » des Français, qui a laissé aggraver le Pacs, dont le gouvernement veut améliorer l’accès à la contraception et à l’avortement, qui a laissé s’installer une désespérance larvée dans la société, qui laisse se disloquer un peu plus encore la famille ? Vous me direz qu’au moins avec elle, on sait où l’on va : vers un énième cocufiage politique de l’électeur trop confiant. […] Elle est d’une prudence toute politicienne pour promouvoir la vie sans vouloir s’en prendre frontalement et clairement à la loi Veil et celles qui l’aggravent. En pointe contre le Pacs, elle revendique maintenant son militantisme pour l’égalité de droits pour les couples homosexuels en matière d’héritage, de succession, d’accès au logement, de droits sociaux (dans Le Point, le 13 octobre 2009) et parle de «l’intelligence» des Français qui ont fait du Pacs une «sorte de mariage à l’essai», même si elle ne l’approuve pas. Elle se réjouissait de ce que le débat d’alors ait «décrispé le tabou de l’homosexualité en France». Elle se battra contre l’adoption homosexuelle. Mais on ne revient pas sur des «acquis», n’est-ce pas ?"

Quant à Audace 2012, Jeanne Smits écrit :

"Qu’attendre d’un mouvement de pression politique soucieux de faire respecter le droit naturel qui n’ose même pas demander, fût-ce à terme, « l’interdiction de l’avortement » ? Qui croit encore que « la loi Veil a été dévoyée » ?"

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16 commentaires

  1. Attendons de voir avant d’accuser “Audace 2012” de ne pas demander “fût-ce à terme” l’abolition de l’avortement: pour l’instant, j’ai l’impression que tout le monde travaille sur la base d’un simple article du Figaro.

  2. Oui, j’ai travaillé sur un simple article du Figaro en cette occurrence, François Billot y était cité comme disant que son groupe ne demandait pas « l’interdiction de l’avortement » parce que ce serait « utopique ».
    Vu la tonalité générale de l’article du journaliste du Figaro, j’ai tendance à croire qu’une affirmation plus claire aurait été rapportée avec gourmandise.
    Je peux me tromper.
    J’ajoute que je ne cherche pas à “accuser” Audance 2012.
    Mais enfin cela fait quelques décennies maintenant que la culture de mort progresse dans les lois et les institutions sans presque jamais de retour en arrière.
    Mais là, franchement, j’espère me tromper !

  3. Tout à fait d’accord avec Jeanne Smits.

  4. Il faut savoir se retirer si ce n’est pour soi ce doit être pour les siens ( les cathos).
    Assez de ridicule .

  5. Cette personne m’inspire une confiance des plus limitées : risquera-t-elle sa carrière en sortant du “politiquement correct”? Que pèseront ses convictions face à ses ambitions? J’attends de voir…

  6. Peut-être les promoteurs d’Audace 2012 partent-ils du constat que pour replacer dans le débat politique français la remise en cause, fut-elle partielle, de l’avortement, il est nécessaire de commencer par soutenir des lois faisant reculer ce fléau. C’est tout le sujet du moindre mal.
    Et non de réclamer comme seul programme contre l’avortement une abolition à laquelle aucun de ceux qui s’y disent attachés comme préalable absolu ne sont en mesure de dire et d’expliquer comment il faut procéder pour l’obtenir, puisque c’est politiquement impossible.
    AUDACE 2012 aura également un autre avantage : créer un instrument de mesure général et objectif du catholicisme français sur les PNN et leur mise en oeuvre concrète. Peut-être en sera t il ainsi fini de la situation insupportable actuelle : voir chaque groupe ou sous groupe catholique au sein de chaque sensibilité s’ériger en juge de tous les autres catholiques, ainsi que des responsables et partis catholiques,selon des interprétations différentes ou divergentes des directives romaines. Avec comme résultat des distributions de bons ou de mauvais points n’ayant aucun caractère objectif par rapport aux consignes et critères romains sur les PNN.
    Il est un fait objectif en effet : la loi VEIL qui dépénalisait l’avortement, a bien été dévoyée. Car tout le volet prévention n’a jamais été mis en place ; il n’aurait pas fait de la loi une loi conforme à la loi naturelle, mais aurait permis à tous ceux (oeuvres et associations) qui travaillent et luttent concrètement contre l’avortement de recevoir une reconnaissance légale et sociale, au lieu d’apparaître quasiment comme des factieux. Le Planning n’aurait pas été en situation de monopole et cela aurait en effet grandement facilité l’action en faveur de l’abolition : on ne peut réécrire l’histoire, mais il ne faut pas non plus en masquer certains éléments.
    La loi Veil n’est pas une loi juste. Mais elle demeure une loi inappliquée : et le moindre mal pourrait consister déjà à obtenir son application intégrale, dans son volet de prévention de l’avortement.
    C’est ce que semble proposer C. BOUTIN, et AUDACE 2012, et d’autres (P DE VILLIERS et le FN) avant elle, qui eux vont plus loin, puisqu’ils ont pour objectif la suppression, selon des modalités diverses.
    Car l’exemple américain le démontre : quand la spirale du bien est enclenchée sur le plan politique et législatif, elle ne s’arrête plus.

  7. HV,
    Ne semble-t-il pas que Christine Boutin, puisqu’il s’agît de son initiative, aie déjà fait à maintes reprises la démonstration de son talent à adapter son discours aux nouveaux interdits?
    Pour ma part, je ne m’en prends pas à la personne, mais à l’impossibilité de défendre la morale naturelle pour espérer appartenir au monde politique “convenable.”
    Marine Le Pen l’a d’ailleurs bien compris qui, en essayant de détourner l’attention par une accusation de parti confessionnel, a tout bonnement renoncé à ce qui faisait obstacle à la religion de l’homme nouveau, le nouvel ordre mondial.
    En Hollande, pareil pour Wilders.

  8. La première priorité, c’est de refuser à Boutin son auto-proclamation de représentante du courant catholique, de lui signifier à chaque fois que l’occasion se présente. Boutin, ras le bol!

  9. Oui, un peu plus de modération serait plus raisonnable sur plusieurs plans.
    Si l’avortement est un crime, ne mettons pas la contraception dans le même sac; aucun argument contre ne tiendra de nos jours, et ceci chez les catholiques pratiquants compris – les femmes ne veulent simplement plus vivre chaque mois dans l’angoisse dans leur couple, il ne s’agit point dans 90% des cas du “péché contre le 6 ou le 9” voire de la “luxure” (mon Dieu, loin de là ! Même cette société si débridée en apparence est dans les faits très prude)
    Puis attention sur l’Europe : le non du référendum français n’était point l’expression du rattachement aux idées “nationales”, mais pour la grande majorité un rejet irrationnel de l’économie de marché et du gouvernement de droite. Quant aux Hollandais, ils ont trouvé l’Europe… pas assez libérale à leur goût !
    Or, dans l’économie mondiale d’aujourd’hui seule l’Europe peut essayer de se mesurer avec les géants mondiaux comme la Chine, les US, l’Inde, le Brésil ou la Russie; nos mini-états avec leurs roitelets (surtout le nôtre) ne peuvent que faire sourire. Donc, au contraire, il faut une Europe forte et le combat devrait porter sur nos valeurs au sein du Parlement européen – M. Buzek et M.van Rompuy sont sans aucun doute des meilleurs gouvernants et plus dignes de confiance que ceux qui s’agitent actuellement en France.
    Le Tea Party US prône un axe supplémentaire de combat : le moins d’impôt possible (l’impôt sur le revenu du travail est un scandale !) et le minimum d’ingérence étatique dans la vie des citoyens (écoles libres, pas d’assistanat sauf aux personnes âgées et handicapées etc). Excellentes idées à reprendre pour la France, peut-être même en priorité par rapport aux autres combats ou tout au moins en parallèle, car permettraient à élargir la cible de l’électorat potentiel, comme cela est arrivé aux Etats-Unis.

  10. De nos jours il y a deux possibilités: soit on revendique clairement la fin de l’avortement et il n’y aura jamais d’avancé. Soit on en demande quelques mesures (politique familial, lois favorisant la natalité…) et dans ce cas les chances d’obtenir ces mesures sont grandes ! Grandes seront les chances, alors, d’en demander toujours plus !!

  11. Je trouve certaines réponses bien manichéennes…
    Ce n’est pas parce que l’on réclame l’abrogation de l’avortement légal, remboursé, considéré comme un droit prioritaire, qu’on n”est pas prêt à travailler pour des mesures qui vont partiellement dans le bon sens en limitant les dégâts.
    Mais réclamer (comme objectif recherché) l’abrogation de la loi Veil, c’est renoncer à son ticket d’entrée dans le concert politico-médiatique.
    Et c’est de la peur de certains de perdre ce fameux ticket d’entrée que la cohérence du mouvement pro-vie français crève à mon avis, et se trouve si divisé et donc faible : en se soumettant à l’interdit d’afficher son objectif réel, on s’interdit en fait le droit d’y parvenir.
    Pour ce qui est de la contraception, elle mériterait une réflexion plus approfondie car partout, contraception et avortement sont intimement liés, et nous voyons partout les dégâts sociaux annoncés par Paul VI dans Humanae Vitae.
    Mère Teresa l’avait compris qui enseignait avec succès aux pauvres de l’Inde la régulation naturelle des naissances.

  12. Et si Christine Boutin avait apporté son soutien en 2007 en échange de garanties que le mariage homo, l’adoption des enfants par ces couples… ne passerait pas sans pouvoir endiguer toute la marée pro mort faudrait il lui reprocher?

  13. @ Jeanne Smits:
    Je suis à 100% d’accord sur le fait que le mvt pro-vie doit ouvertement afficher l’abolition totale de l’avortement comme son objectif à terme. Mais en l’occurence, il s’agit, si j’ai bien compris, de solliciter des engagements pour le mandat 2012-2017 – ne pas y faire figurer l’abolition ne sous-entend pas qu’on y renonce à un terme plus réaliste. J’attends pour ma part de lire de première main ce qu’en écrivent les initiateurs de ce projet.

  14. Je lis le commentaire de Jeanne SMITS. Il est certain qu’abroger et le dire ne correspond pas aux vues du monde officiel français. Et rappeler le lien entre mentalité contraceptive et avortement aggrave encore plus l’exclusion.
    Mais est-ce parce que le mouvement Pro-Vie ne l’a pas dit avec suffisamment de force qu’il a échoué en France depuis 40 ans dans la voie de l’abrogation ?
    Ce serait plutôt de n’avoir pas proposé de stratégie du possible, le moindre mal (conçu comme provisoire et tendant vers un recul des législations néfastes) dans le cadre de l’application des PNN ? D’avoir adopté une position maximaliste, en confondant l’intangibilité des principes avec la prudence du possible dans l’action publique et politique ? De ne pas avoir mesuré la nécessité d’une rééducation au valeurs basiques, avant d’espérer convaincre massivement jusqu’à l’abrogation? Et d’avoir mal apprécié le rôle de certains facteurs politiques, sociaux, dans l’enfermement dans le seul avortement comme unique ”solution” ?
    Et de ce fait d’avoir entretenu des divisions ineptes entre les tout abolitionnistes théoriques et ceux qui sont déterminés et l’annoncent par des propositions concrètes, à faire reculer dans un premier temps le nombre d’avortements. Pour ensuite poursuivre la tendance du retour au respect de la Vie dans la loi. En refaisant du maximum de familles françaises des lieux de défense de la maternité et de la vie, de la liberté scolaire et de la transmission des valeurs de civilisation.
    ”Audace 2012” est-il condamnable en ce sens ?
    On peut aussi y voir une reprise du combat sur les PNN par le catholicisme officiel, ce qui sera profitable à tous, à nous tous.
    Ne serait-ce que pour donner un cadre aux catholiques dans le domaine politique.

  15. Une fois de plus, je ne cherche pas à condamner “Audace 2012” (mais demande juste à voir jusqu’où elle ira !).
    Non, je ne crois pas que le mouvement pro-vie ait péché par maximalisme.
    Je crois qu’il a cruellement souffert du langage gravement insuffisant des évêques, qui a permis de présenter comme marginaux et extrémistes ceux qui se sont en réalité bornés à dire que l’avortement tue un être humain et que c’est donc un crime.
    Il a cruellement souffert d’un manque de mobilisation.
    Il a cruellement souffert de la chape de plomb médiatique qui ridiculisait les pro-vie et les qualifiait d’extrémistes, de commandos, de violents.
    Je ne pense pas que des “maximalistes” aient rejeté ceux qui travaillaient concrètement à des avancées, ni que ces deux catégories ne se recoupent pas largement. En revanche j’ai vu de nets rejets excluant ceux qui annoncent vouloir en finir avec l’avortement légal, pour des raisons tactiques qui n’ont pas permis d’avancer sinon sur quelques points très ponctuels, alors que l’aggravation de la loi est passée sans quasiment rencontrer de résistance.
    Je ne suis pas près d’oublier une manif organisée par le Centre Charlier contre les lois Aubry qui ont fait de l’avortement un véritable droit en France et aboli tout un pan du droit à l’objection de conscience. C’était la seule. Nous étions 400… Beaucoup de responsables de mouvements avaient été contactés pour s’associer ou mener leur propre action. J’avais supplié quelqu’un à radio Notre-Dame, au nom d’une vieille amitié, d’au moins annoncer le rendez-vous. Rien.
    Le problème, voyez-vous, c’est l’ostracisme, qui est une victoire du politiquement correct.

  16. @ Mme Smits :
    Etes vous de la religion du pessimisme et du cynisme ?
    N’êtes vous pas capable de vous enthousiasmer au lieu de, sans arrêt, condamner telle initiative ou telle action des autres ?
    N’êtes vous pas capable d’avoir l’intelligence et la conscience que ce n’est pas en s’attaquant de front à un problème qu’on arrive à le résoudre, mais bien en s’y prenant de biais ?
    Ce message est un ras le bol, à force de vous lire, on a envie de se suicider. Au contraire, la politique est là pour susciter l’espoir et faire naître dans le coeur des Hommes, une lueur d’espérance.
    [On ne peut pas s’enthousiasmer du massacre quotidien des enfants à naître dans la plus parfaite indifférence. Certains voudraient que nous ne braquions pas les feux de l’actualité sur ces crimes au nom du pessimisme et de l’optimisme. Mais ne sommes pas des autruches. Quant à la dialectique pessimiste/optimiste, Bernanos estimait que l’homme de droite est un pessimiste heureux, tandis que l’homme de gauche est un optimiste sectaire. Le premier est réaliste, le second idéologue.
    MJ]

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