Hypothèse plausible selon Yves Morel dans Politique Magazine. Mais après ?
"Seulement voilà, à peine élue, elle se verrait réduite à l'impuissance. Qui peut croire qu'à la faveur des législatives qui suivraient, elle serait capable de constituer une majorité parlementaire décidée à soutenir le gouvernement qu'elle aurait nommé ? Les législatives ne sont pas la présidentielle, et les électeurs n'enverraient pas une majorité de députés FN ou apparentés à l'Assemblée Nationale. Et les députés UMP acceptant de s'allier à eux, s'il s'en trouvait, ne seraient jamais assez nombreux pour former avec eux une nouvelle majorité. La tacite règle de psychologie politique qui veut que les électeurs donnent au président nouvellement élu la majorité dont il a besoin joue pour les grands partis du système bipolaire droite républicaine/gauche socialiste, non pour un parti jusqu'ici dépourvu de représentation parlementaire. Du reste, il est hautement prévisible que le corps électoral, effrayé de sa propre audace à la suite de l'entrée de Marine Le Pen à l'Elysée, aurait le « réflexe républicain » de voter en faveur de candidats de droite ou de gauche hostiles au FN, d'autant plus que toute la classe politique habituelle, l'intelligentsia, la presse et le monde de la « culture » l'y pousseraient en le persuadant de l'infamie de son choix présidentiel et en sonnant le tocsin annonciateur de la mort de la République, de la démocratie, de toutes les libertés, et de la place dans le monde d'une France qui passerait du rang de « nation des droits de l'homme » à celui de pays « fasciste », encourant l'opprobre mondial et isolé en Europe. Et tout cela dans quelle ambiance de crise, lourde de désordres, d'émeutes, voire de guerre civile larvée.
Marine Le Pen, à peine élue, incapable de gouverner, se trouverait donc acculée à la démission. Une nouvelle élection présidentielle suivrait, puis, peut-être, de nouvelles élections législatives, mais là encore dans quel contexte ! Nous vivrions une véritable crise de régime dont les conséquences pourraient se révéler dramatiques.
Or, nos hommes politiques ne semblent pas s'inquiéter de cette perspective, pourtant hautement probable. […]
En 2017, les électeurs rejetteront les socialistes, mais, cette fois, ils ne donneront pas leurs suffrages à l'UMP, tout aussi discréditée, empêtrée dans ses affaires, divisée et sans personnalité marquante (Sarkozy ne fera pas illusion une seconde fois). Mais si Marine tire bénéfice de ce double refus, son succès n'aura que des conséquences catastrophiques.
La crise qui s'en suivra signera l'échec définitif d'un système fondé sur un idéal démocratique et social illusoire et une conception perverse du rôle de l'Etat, tyranniquement omniprésent dans la vie de la nation et de chaque Français, mais devenu totalement impuissant à protéger l'une et l'autre."
Hypothèse qui renvoie donc à ce problème : le FN peut-il gouverner seul ?
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Même s’il est possible que Le Pen soit en tête aux présidentielles … au premier tour, il est écrit : “les électeurs n’enverraient pas une majorité de députés FN ou apparentés à l’Assemblée Nationale”.
Mais avant cela, les mêmes électeurs ne voteraient pas en majorité pour Le Pen au 2nd tour des présidentielles.
La sortie du système passe par la dénonciation des alliances gauche/ext gauche, afin de banaliser les alliances droite/ext droite. Les députés UMP qui craignent le FN dans leur circonscription y seront bientôt favorables.
Bernar Gui
Marine Le Pen peut être présente au second tour de l’élection présidentielle, peut-être même en première position, mais il est quasi-impossible qu’elle l’emporte au second tour. Le « réflexe républicain » exposé par Yves Morel et savamment orchestré par tout le système médiatique jouera contre elle dès ce moment. C’est bien ce qui incite le PS aujourd’hui à tout faire pour affaiblir l’UMP, y compris en faisant monter le vote FN, car François Hollande, aussi impopulaire soit-il, est assuré de l’emporter face à Marine Le Pen au second tour – même si ce sera moins massivement que Jacques Chirac face à son père en 2002 – alors qu’il perdrait tout aussi sûrement contre un candidat UMP. La politique est un jeu cynique où les convictions morales et les idéaux ont peu de place et que nos élus maîtrisent à la perfection, avec l’aide d’une mécanique électorale implacable qu’ils ont su patiemment mettre en place à leur profit sous le masque de la « démocratie ».
milan
Ce sombre tableau de la “démocratie” à la française condamnerait donc notre pays à subir, une fois de plus, l’UMP (ou quel que soit son nouveau nom éventuel) ou le PS, pour cause de logique constitutionnelle.
A ce compte-là, autant s’expatrier tout de suite (sans songer au retour – mais où aller ?..), ou se suicider !
depassage
Avec des ”scies” on peut scier n’importe quoi.
Et SI Marine Le Pen fait 50% + 1 à la présidentielle, qui peut refuser a priori d’imaginer qu’elle obtienne ensuite une majorité aux législatives?
Si si si! C’est tout à fait imaginable.
Nabulione
Mais oui… L’impact de l’élection de Marine serait tel que ça serait un tsunami !!!
ZINOVIEV
C’est là toute la limite du Front National et de l’électoralisme…nous ne pouvons pas restaurer la France en jouant le jeu du système oligarchique. A un moment donné, il faudra concrètement prendre le pouvoir. C’est à dire, commençer par mettre au pas les médias propagateurs de confusion sociale, purger Radio-France télévision, expulser tous ceux qui se sont rendus coupables de haute trahison aux interêts de la France au cours de ces 15 dernières années. J’ai peur que le néo-Fn soit beaucoup trop atteint par les règles “ripoublicaines” pour avoir suffisamment de courage politique.
esprit libre
L’Histoire échappe à toute logique et toute raison, heureusement !
Si… Si… mais rien n’est écrit !
Mais… attendre 2017 ? La France serait dans un tel état avec Hollande !
Non, il doit partir et vite !
n
En 1981, il était difficile de croire que le PS pourrait diriger le pays, alors qu’un grand nombre d’appareils étatiques étaient verrouillés à droite. Et pourtant, la haute fonction publique s’est ralliée à l’idée de dédiabolisation de “Mitrand”.
Pourquoi ne pas imaginer la même chose en 2017 vis-à-vis du FN ?
Ce ne sont pas les députés qui dirigent la France, ce sont les énarques.
bbludo
D’accord avec cette analyse. La crise du régime va aboutir à son effondrement. La France connaîtra certainement la crise la plus sombre de son histoire et dans ce contexte ce sera le retour du roi.
Long John Silver
Si Marine fait 50%+1 en 2017, je doute qu’elle puisse s’installer à l’Elysée… d’abord parce que les résultats peuvent très bien être faussés (bourrages des urnes), ou alors on découvrira tout simplement quelque chose qui permettra d’invalider l’élection à postériori. Ou alors des émeutes violentes plus ou moins organisées “inciteront” FH (ou le président de l’Assemblée) à conserver le pouvoir le temps que la situation se calme et que l’on procède à d’autres élections.
En d’autres termes, la victoire de Marine serait suivie d’un coup d’état qui ne dirait pas son nom…
Lurker
Mais après ?
Après, réforme constitutionnelle.
Yves Morel semble oublier que les présidents de la Vième disposent d’une arme formidablement puissante, le référendum.
nemo
Tout ce que l’on peut dire le 2 juillet 2014 … C’est qu’entre le désastre socialiste et le fiasco de l’UMP jamais les circonstances ne lui ont été aussi favorables .
Jehan
Il est probable qu’un commentateur du Système politique de la IV ème République aurait écrit le même article à propos du général de Gaulle. Marine Le Pen ne peut pas, à l’instar du général de Gaulle, ne pas arriver au pouvoir sans proposer des changements institutionnels importants; une VIème République dans laquelle le Peuple disposerait du pouvoir législatif en concurrence avec le Parlement.
Walter
Le FN peut-il gouverner seul ? Réponse : Non.
Sous la Ve République, aucun parti ne l’a fait, même pas le parti du général de Gaulle.
Elsässer
“Nous vivrions une véritable crise de régime dont les conséquences pourraient se révéler dramatiques.”
=> c’est exactement ce que nous voulons: mettre à bas le système, la République. Et ça ne se fera pas sans douleur. Le FN peut être un outil. Mais il faut arrêter d’avoir peur de tout et de raisonner comme un bourgeois (l’auteur de ce texte semble avoir peur de son ombre)
PK
Amusant ces tentatives de lire l’avenir et de parler au nom des Français… Tous ceux qui s’y attellent échouent…
La seule chose de sure est que les Français sont des veaux… À partir de là, tout est possible…
A.F
Preuve que ça change. Autrefois le FN était le Diable, maintenant ce serait juste une catastrophe. ça progresse. Allez, encore un effort, le FN sera bientôt un soulagement.
incongru
pensez aux chars soviétiques place de la Concorde(1981), au PC qui prendrait tout à ceux qui n’avaient rien (1974), à ce dictateur en gestation qu’était De Gaulle (1958), et j’en passe….
qui se souvient du passé?
Papon
Cet article commet deux erreurs :
1/ celle de ne considérer la situation de 2017 que par rapport à 2014, sans d’ailleurs qu’il soit dit que ce serait face à la gauche que M Le Pen serait au second tour, seule possibilité d’être élue et de rallier une partie de l’électorat de droite : si M LE PEN était élue en 2017, il est évident que ce serait par une majorité de Français, de droite et de gauche. Autrement dit elle aurait déjà réussi à rassembler ce qui se traduirait dans les urnes aux législatives suivantes. Et celles-ci pourraient être réussies par le ralliement de ce qui resterait d’une UMP laminée, puisqu’éliminée après le premier tour.
Donc cette hypothèse catastrophiste ne se réaliserait pas ineluctablement.
2/ Celle de nous expliquer qu’en ne faisant rien tout ira mieux. Que c’est en ne votant pas pour une rupture réelle que la rupture aura lieu.
Et même, plus aberrant, que cette rupture s’étant traduite éléectoralement aux présidentielles, elle serait contre productive, car ouvrant une crise de régime : lire cela sous la plume d’un auteur ouvertement monarchioste, et non républicain, est plus que surprenant. Car deux choses l’une, ou nos institutions sont vraiemnt démocratiques et fonctionnenet correctement, et alors de quoi avons à nous plaindre ? Pourquoi ne pas voter UMP et PS éternellement, dans un ballet d’alternance bien réglé ?
Ou alors, ces institutions sont vermoulues, y compris sur le plan démocratiques et il faut les réformer sans craindre de les voir s’écrouler.
Autrement dit, il serait intelligent de ne pas faire de la démocratie décadente et de la culture de mort un idéal supérieur à la morale naturelle, ce qui est logique pour un chrétien conséquent, mais si ces institutions peu démocratiques ouvrent la voie à un mieux pour ce qui est de la morale naturelle, et surtout de la démocratie, le danger est grand, nous devons nous en abstenir, et ne pas courir de risque.
Quelle vision de rentier ! Où est l’espérance chrétienne en tout cela ? Et surtout qu’est-ce que le courage de lutter contr ela décadence ? A quoi sert toute lutte civique, tout sursaut moral, toute volonté ?
A moins que l’auteur de cet article ne croit qu’aux coups d’état, au retour du Grand Monarque sur son cheval blanc, etc…..Bref à une Providence qui n’attend rien de nous, ce qui n’ets guère catholique.
Si Jeanne d’Arce avait agi ainsi, elle aurait considéré que risquer d’agacer les Anglais nécessitait de conseiller au Dauphin de ne rien faire.
Mais autant l’écrire clairement.
Pharamond
Non, la question n’est pas de savoir si le FN peut gouverner seul mais si la république est un régime qui permet à la France d’être gouvernée.
dissident
Il y a une troisième voie dont l’intéressée devrait s’inspirer: le lendemain de son accession au pouvoir, organiser PAR REFERENDUM l’inscription dans la constitution du referendum d’initiative populaire prévu dans le programme du FN.
Ce devrait même être son cheval de bataille préélectoral …
Daniel
SI elle vient au pouvoir suprême c’est qu’elle aura présenté un gouvernement et des hauts fonctionnaires prêts à se mettre en place. De plus, il faudra qu’elle ait présenté un schéma de nouvelle constitution permettant de sortir définitivement de l’impasse du bipartisme UMPS. Nous voterons donc pour cette nouvelle constitution et pour un système de représentation du peuple qui nous en fasse sortir. Pour cela il faudra qu’elle puisse proposer des hommes et des femmes pour la députation. Pour éviter que les anciens ne se présentent il suffira de retirer de cette fonction tous les avantages indus et de les obliger à travailler …
De toutes façon, la finance internationale cherchera à la mettre à genoux si elle n’a pas au moins 66% de votes pour elle.
Je ne pense pas qu’elle soit à la hauteur de mener une telle “révolution” démocratique.
pm
Il reste une autre solution, tout à fait plausible et pleine de bon sens, “un roi pour la France’, Henri de Montalban.