Petit rappel : Unité de temps : l’année 2020. Unité de lieu : l’Assemblée nationale. Unité de situation : les deux heures hebdomadaires de questions/réponses entre les députés et le gouvernement. Unité de sujet : la crise sanitaire et sa gestion. L’objectif de cette série d’articles est, en revenant sur une année d’échanges, de retirer quelques enseignements (avec l’acquis d’un certain recul) sur la façon dont le gouvernement s’est comporté dans la gestion d’une crise sanitaire « moderne ».
Nous avons déjà noté la satisfaction gouvernementale (et présidentielle aussi) profonde d’avoir su monter à Mulhouse un hôpital militaire de campagne de trente lits dans un délai ayant pourtant porté à quelques critiques et M.Véran s’étant même aventuré à dire le 19 mars :
« Nous avons pu récupérer cette quantité de respirateurs, ce qui va nous permettre de monter en charge et d’augmenter le nombre de lits de réanimation, notamment dans le cadre des hôpitaux de campagne que nous pourrions être amenés à construire, comme c’est déjà le cas à proximité de Mulhouse » ;
la satisfaction d’avoir armé un navire de guerre depuis la Corse vers le continent. Ci-dessous, une photo du bâtiment (rappel : pour le transport de 12 patients. Il n’a pas dû y avoir de problème de distanciation sociale).
Le 24 mars, répondant à une question légèrement téléphonée comme on le dit d’une passe au rugby, de M.Philippe Michel-Kleisbauer (MoDem) (« Madame la ministre, pouvez-vous dresser, pour la représentation nationale, une liste la plus exhaustive possible des moyens humains et capacitaires que le Président de la République, chef de l’État et chef des armées, a ordonné de mettre en œuvre pour faire face à la crise ? »), Mme Parly, ministre des armées détaillait :
« Le Président de la République a déclaré que nous étions en guerre. Or, lorsque l’on est en guerre, tous les moyens disponibles doivent être déployés. Ainsi, pour soulager les hôpitaux, en particulier ceux du Grand Est et de la Corse, en état de saturation, nous avons mobilisé des moyens inédits, et tout d’abord un avion ravitailleur A330 Phénix. Celui-ci s’est transformé en véritable hôpital volant grâce au kit Morphée, qui a permis d’assurer plusieurs rotations vers les hôpitaux Laveran et Sainte-Anne en région PACA – Provence-Alpes-Côte d’Azur –, vers Bordeaux et, aujourd’hui même, vers Brest. À la demande du Président de la République, nous avons également déployé un porte-hélicoptères Tonnerre afin de transporter douze patients depuis la Corse jusqu’aux hôpitaux de la région PACA. Enfin, c’est un véritable hôpital de campagne qui a été construit de toutes pièces à Mulhouse. Il est susceptible d’accueillir trente patients en réanimation et accueille en ce moment même un premier malade. Face à une pareille crise, il faut se serrer les coudes et monter en première ligne. Les armées répondent aujourd’hui présentes et continueront de le faire demain ».
On se rappelle aussi les commentaires extatiques sur un TGV médicalisé, cette « première européenne » que personne ailleurs dans le monde ne semble avoir copié, certainement par manque de capacités techniques
C’est pourquoi la demande, le 24 mars, de M.François-Michel Lambert (Libertés et Territoires) et concernant l’approvisionnement en masques de protection et en gel : « N’est-il pas urgent de nommer un expert dédié à la logistique auprès du Premier ministre, sur le modèle de l’expert Covid-19 rattaché directement au ministre des solidarités et de la santé, afin de redéfinir les priorités organisationnelles et d’assurer la gestion de crise et la reconstruction à venir ? » a sans doute été ressentie comme une grossiéreté par . M.Véran qui a vertement répondu :
« L’heure n’est pas à la nomination de tel ou tel expert, car il s’agit pour le moment de montrer aux forces soignantes que nous sommes avec elles et que nous faisons le maximum pour répondre à leurs besoins cruciaux pour sauver des vies au quotidien ».
L’heure n’est pas à la nomination d’expert, ce qui n’a pas empêché M.Véran, lors de la même séance, d’expliquer en réponse à une question sur la gestion de l’épidémie dans les Ehpad,
« Nous ne négligeons pas la question des solidarités. J’ai annoncé hier que j’avais confié à l’ancien député Jérôme Guedj une mission pour lutter contre l’isolement des personnes âgées en EHPAD »…
Mais l’obsession du tout technologique imprime surtout sa marque dans la stratégie médicale : entièrement hospitalo-centrée. Et, à l’hôpital, centrée sur le lit de réanimation, véritable démonstration d’un sommet technologique dans sa catégorie.
A rebours de cette visibilité donnée à un des aspects les plus technologisés de l’hôpital, les médecins généralistes sont rendus invisibles. En fait, pour le gouvernement, c’est à peu près comme s’ils n’existaient pas. Le mot « généraliste » n’est employé que deux fois par le gouvernement sur un an de ces questions/réponses. L’expression « médecine de ville » n’est employée que treize fois par le gouvernement à propos de l’épidémie.
Cet effacement de la médecine de ville comme maillon possible, voire essentiel, pour faire face à la crise, commence dès le 28 janvier lors de cette première question sur le coronavirus. Mme Christelle Dubos, secrétaire d’état auprès de Mme Buzyn précise :
« Notre stratégie vise bien à éviter la propagation du virus. Cela passe par l’information des professionnels de santé et de la population… Cela passe également par l’identification dans les meilleurs délais des personnes susceptibles d’être infectées et des personnes avec lesquelles elles ont été en contact, afin de prévenir tout risque de propagation. … Toute personne présentant ces symptômes – pour mémoire : fièvre, toux et problèmes respiratoires – après un voyage en Chine ou suite à un contact avec une personne en arrivant doit appeler le 15 et ne doit se rendre ni aux urgences ni chez son médecin traitant ».
Le 25 février, quand Philippe le Humble intervient pour répondre à Mme Marine Brenier (LR) qui a rappelé que « tous les praticiens de santé médicaux et paramédicaux constituent des éléments de relais et de vigilance pour faire face à toutes les inquiétudes », il cite les CHU, les équipes du SAMU mais ne parle pas des généralistes.
Le 3 mars, à M.Maxime Minot (LR) qui l’interroge à propos de la situation dans l’Oise « Alors qu’il fait peu de doute que la phase 3 de l’alerte sanitaire sera déclenchée dans les prochaines heures ou dans les prochains jours, comment comptez-vous associer l’ensemble des personnels soignants du département – y compris les médecins de ville et les infirmiers libéraux – à la gestion de l’épidémie ? », M.Olivier Véran ne cite même pas les médecins de ville.
C’est vrai que, le 3 mars, à M.Robin Reda (LR) qui lui pose demande « Les questions qui se posent sont simples et très concrètes. À ce stade de l’épidémie, nos hôpitaux sont-ils vraiment prêts ? Comment comptez-vous associer les médecins du premier recours dans nos territoires ? », le même Véran répond quand même :
« Je vous le dis : l’hôpital sera à la hauteur, la médecine de ville sera à la hauteur, nos infirmiers seront à la hauteur, nos ambulanciers et nos pompiers seront à la hauteur de cette crise virale… Nous devons travailler le lien pré-hospitalier avec le lien hospitalier, et préparer, dans l’hypothèse d’une épidémie, le lien entre l’hôpital et la médecine de ville ».
Et même Philippe le Humble indique le 19 mars : « J’en viens à la mobilisation de l’ensemble de notre système de soins, que vous aviez évidemment à l’esprit même si vous avez insisté sur l’hôpital. Si les personnels hospitaliers sont en première ligne, le système libéral – la médecine de ville et de campagne – est directement concerné. ». A peu près aussi sérieux que la volonté de M.Macron de traiter le problème du séparatisme musulman sinon avec transparence, au moins avec efficacité.
En effet, le 7 avril, à propos de la lutte contre le covid dans les EHPAD, M.Véran cite les départements, les ARS, « L’ensemble des services de l’État, les collectivités – y compris les communes – et les associations doivent participer à l’effort national…. Dans la période actuelle, l’union nationale est importante, et belle à voir : partout, l’objectif de protection des personnes les plus fragiles est partagé ». Il ne cite néanmoins pas les généralistes. De même quand il répond le même jour sur sa politique de dépistage dans les EHPAD, il indique : « cette stratégie nécessite un travail gigantesque impliquant les collectivités, les élus des territoires, les départements, les maires, les agences régionales de santé, la réserve sanitaire, la puissance étatique, les hôpitaux, les EHPAD eux-mêmes ». Toujours pas de généralistes.
Quand M.Véran parle d’application numérique pour les données de santé, il décrit l’instauration « d’un système d’information unique, regroupant les données des laboratoires, des hôpitaux et des drives, permettant de tracer et d’isoler efficacement les malades sur les territoires ». Les médecins ne sont pas dans le coup. Quand, le 19 mai, il est interrogé par M.Bernard Perrut (LR) sur l’organisation du système de santé, il parle de l’hôpital. Il ne parle pas de la médecine de ville.
Enfin, le 27 octobre, quand Mme Frédérique Dumas (Libertés et Territoires) pose la question : « Pourquoi ne pas vous appuyer davantage sur les médecins traitants, qui entretiennent un lien privilégié avec les patients et qui déplorent de ne pas être au cœur du dispositif ? » à propos des applications numériques pour la gestion des données de santé, Mme Bourguignon ne répond que sur les applications, rien sur les médecins traitants ni leur apport potentiel.
Si les médecins généralistes sont quasiment oubliés, il en va exactement de même de tout ce qui constitue un soin, une thérapeutique (hormis la sacro-sainte réanimation). Le mot « soigner » n’apparaît que 21 fois, celui de « traitement » 27 fois durant toute cette année.
Il y a eu le 24 mars, une question (la seule pendant toute cette période) portant sur l’expérimentation d’un traitement à base d’hydroxychloroquine, posée par M.Eric Straumann (député LR du Haut-Rhin, département qui était alors un des centres de l’épidémie) :
« Je vous remercie également d’avoir autorisé hier soir l’usage de la chloroquine dans les services de réanimation. Face à la gravité de la situation sanitaire du Haut-Rhin, je vous propose d’étendre l’expérimentation de la chloroquine dans les EHPAD du département. Nous avons des équipes médicales volontaires pour participer au protocole de recherche ».
La réponse de M.Véran est assez détaillée :
« Votre question porte surtout sur l’hydroxychloroquine. J’ai reçu hier les recommandations du Haut Conseil de santé publique qui, se fondant sur la saisine de sept sociétés savantes faisant autorité, nous dit que nous n’avons pas, à ce stade, les preuves de l’efficacité de l’hydroxychloroquine – ou, d’ailleurs, d’autres traitements. Il est donc dangereux, en l’absence de preuves, de donner ces médicaments comme s’ils bénéficiaient d’une autorisation de mise sur le marché. En revanche, le Haut Conseil de la santé publique a considéré que si des médecins décidaient collégialement, en leur âme et conscience, qu’ils pouvaient, en l’absence de traitement, administrer ce type de traitement à des malades dans un état grave, souffrant de complications pulmonaires sévères, il fallait les y autoriser. C’est ce que j’ai fait. Je ne m’arrête pas là puisque j’encourage des études cliniques sur des patients en phase symptomatique ou présymptomatique plus précoce, dans différents territoires. Je m’entretenais ce matin encore à ce sujet avec des équipes de chercheurs. Nous ne voulons pas passer à côté de l’occasion d’identifier un traitement qui marcherait. Monsieur Straumann, les cardiologues m’alertent également sur le fait que l’hydroxychloroquine peut entraîner des troubles cardiaques.Aux États-Unis, aujourd’hui, une personne qui en avait utilisé en automédication a été victime d’un arrêt cardiaque qui lui a été fatal ».
Trois commentaires :
- à propos de l’hydroxychloroquine, M.Véran semble préconiser son usage pour les malades « dans un état grave », ce qui est absolument contraire à l’usage qu’en préconise le Dr Raoult (son promoteur le plus renommé) qui le recommande pour le stade précoce de la maladie.
- M.Véran, d’autre part, semble découvrir des information sur des troubles cardiaques potentiels, largement connus de tous les praticiens utilisant cette molécule depuis des dizaines d’années pour des milliards d’individus.
- Enfin, M.Véran paraît alors fort bienveillant à l’idée de l’identification d’un traitement en stade précoce. Il avait d’ailleurs également affirmé le 19 mars : « Je l’affirme haut et fort, s’il s’avérait qu’un médicament permette de soigner correctement les Français, non seulement nous procéderions à sa production massive, mais nous nous assurerions aussi que cette production bénéficierait aux patients français ».
Qu’en est-il en réalité ?
Sans revenir sur tous les épisodes de la saga de l’hydroxychloroquine, à propos de laquelle un post-mortem finira bien par être documenté un jour, relatons une autre petite histoire qui se situe justement entre mars et avril (Pâques était en 2020 le 12 avril). C’est un extrait d’une vidéo enregistrée par le Docteur jean-Jacques Erbstein, médecin généraliste dans cet Est de la France précocement concerné :
« J’ai vu mourir mes premiers patients en respectant scrupuleusement la doxa gouvernementale, ce qui est devenu après de manière un peu cynique la règle des 4D : Doliprane, Dodo, Domicile, Décès…. Ca fait 25 ans que je suis installé, 25 ans que les patients le font confiance. Je ne peux pas leur dire : restez chez vous et attendez que ça se passe ».
Il poursuit : « Le déclic vient de l’appel d’une femme de 40 ans, qui a les symptômes du covid et beaucoup de mal à respirer. Le 15 appelé lui dit « Restez chez vous et attendez que ça passe » ». Il décide alors de lui prescrire quatre médicaments : « l’azithromycine, un anticoagulant parce qu’on commençait à savoir qu’il y avait des caillots qui pouvaient se former, un médicament pour l’aider à respirer et puis du zinc parce que le zinc a des propriétés antivirales. 48h après, plus aucun symptôme. J’ai traité 80 patients : 0 hospitalisations, 0 décès. On était trois généralistes. On est à peu près à 200 patients. Plus un décès, plus une hospitalisation ». D’où leur désir de faire connaître ce qu’ils estiment être un traitement possible. Ce qu’ils font dans une tribune publiée par l’Est républicain : « Et c’est là que les problèmes sont arrivés. Le papier sort le dimanche de Pâques. Lundi de Pâques, c’est repris par le Parisien. Le mardi matin, 8h, coup de téléphone du président du Conseil de l’Ordre : « Qu’est-ce que vous êtes en train de faire là ? Maintenant, vous faites ce que vous voulez mais vous arrêtez toute communication ! ». Et le 9 juin 2020, la DGS écrit un courrier à tous les médecins de France expliquant : « Dans l’infection par le SARS-CoV-2, la littérature n’apporte pas d’argument pour proposer la prescription d’azithromycine ». ». Rappelons que l’azithromycine est cet antibiotique préconisé aussi par le Dr Raoult en association avec l’hydroxychloroquine.
Et, au fait, il y avait ce fameux programme Discovery. Le 31 mars, à une question de M.Ludovic Pajot : « Monsieur le ministre, peut-on espérer avoir, dans les prochains jours, les premiers résultats des essais cliniques actuellement en cours, comme celui intitulé Discovery ? », M.Véran répond sans faire aucune référence ni à Discovery ni à aucun essai thérapeutique.
Encore le 21 avril, dans une question portant sur le rôle de la recherche dans la lutte contre l’épidémie, Mme Laurence Vichnievsky parle de la recherche médicale : « La recherche en santé démontre en ce moment toute son importance : dans la guerre contre le Covid-19, votre ministère et la communauté scientifique sont fortement mobilisés. . Merci au comité d’analyse, de recherche et d’expertise – le CARE –, au consortium REACTing et à l’essai Discovery ! ». Mme Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation répond « Plus d’une centaine d’équipes et quelques milliers de chercheurs travaillent directement sur le Covid-19, dans le but de mieux comprendre la maladie, d’imaginer des pistes de vaccin et de freiner la diffusion du virus ». Elle parle déjà de vaccin ; mais toujours rien sur les traitements ni sur l’essai Discovery. Le mur du silence.
Et le 23 juin, Philippe le Humble d’enfoncer le clou :
« Nous savons et nous déplorons qu’il n’existe pas à ce jour de médicament spécifique contre le covid-19 – je le dis avec prudence car j’ai pu constater combien dès lors qu’on parlait de médicament et de covid-19, les passions donnaient le sentiment de prévaloir sur la raison. Ce qui est certain, c’est qu’il n’existe aujourd’hui aucun traitement destiné spécifiquement à la lutte contre le covid-19… L’espoir réside aujourd’hui dans la conception et la production d’un vaccin »
Donnons encore une adresse internet internet qui pourra être utile à quiconque voudrait avoir un élément de jugement complémentaire sur la prétendue absence de médicament spécifique contre le covid-19.
A cette absence quasi-totale d’intérêt pour des traitements il faut ajouter une absence peut-être encore plus saillante : celle de tout ce qui est étude épidémiologique. On avait pourtant bien compris que M.Macron s’était entouré d’un Conseil scientifique. On a bien entendu partout des épidémiologistes forcément distingués. Pour être honnête, on n’imaginait pas que la France puisse en posséder un stock aussi important. Et, au final, que dit M.Véran le 29/09 à propos des contraintes concernant spécifiquement les bars et restaurants : « Pourquoi les bars et restaurants ?;;; , mais des études internationales attestent que les gens ont entre deux et quatre fois plus de risque d’être contaminé au covid-19 quand ils ont fréquenté un bar ou un restaurant la semaine précédente que quand ils ne l’ont pas fait ! ». Des études internationales ? Cela fait longtemps qu’on réclame au ministre de savoir lesquelles, puisqu’il paraît que depuis plusieurs mois, il ne s’agit que d’une étude faite aux USA dans des circonstances peu définies et certainement fort différentes de ce qui se passe en France (avec les fameux protocoles) et dont les auteurs convenaient d’eux-mêmes qu’il était difficile d’en tirer des conclusions définitives.
Quand le 3 novembre, M.Jean-Christophe Lagarde (UDI) demande : « Aujourd’hui, on ne comprend pas sur quel fondement vous avez pris la décision de fermer les commerces de proximité. Y a-t-il une étude scientifique qui montrerait qu’ils sont plus contaminants que d’autres ? ». M.Castex, dans sa réponse, n’évoque même pas le point.
Et quand, le 15 décembre, Mme Laurence Dumont (PS) demande à Mme Bachelot « Je vous demande une chose, une seule : fournissez à la représentation nationale les études scientifiques qui vous permettent d’affirmer, sans ambiguïté, que les lieux culturels sont des vecteurs de propagation du virus », cette dernière répond : « Les lieux de culture sont fermés partout en Europe. Ils sont fermés en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Italie, en Hongrie, en Tchéquie, au Royaume-Uni, et aujourd’hui nous avons appris qu’ils étaient fermés également aux Pays-Bas. Tous ces pays l’ont fait sur la base d’un certain nombre d’études scientifiques ». Mme Dumont réintervient : « Dites-nous lesquelles ! ». On ne le saura pas.
Depuis, on a appris qu’enfin, après 10 mois d’épidémie, ô miracle, la première étude épidémiologique nationale, conduite par le Professeur Fontanet, Directeur de l’unité épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur (donc quelqu’un qui s’y connaît. En plus il fait partie du fameux conseil scientifique) venait d’être publiée. L’étude a débuté à mi-octobre sur deux périodes : celle du couvre-feu (à compter du 17 octobre), puis celle du confinement partiel. Il faisait quoi, avant, le Professeur Fontanet ? Curieusement, le document n’est même pas daté (le communiqué de presse date lui du 17 décembre) ! Si les bars, restaurants et salles de sport sont considérés comme des endroits de contamination possibles alors qu’ils étaient tous fermés pendant le nouveau confinement, on retiendra aussi que ni le train, ni l’avion, ni le métro n’apparaissent dans l’étude. Sans doute parce que ce sont des lieux parfaitement identifiés pour leur respect des gestes-barrière.
Prochain épisode : Il vaut mieux en rire qu’en pleurer
Bernard Mitjavile
C’est sûr, “le monde entier nous envie notre système de santé” avec un pourcentage de personnes employées dans l’administration nettement supérieur à nos voisins (de l’ordre de 33% selon l’OCDE), comme notre sécurité sociale (le “meilleur système au monde” selon VGE) et ses fraudes astronomiques à la louche entre 20 et 40 milliards par an selon une commission d’enquête parlementaire, comme notre “ouverture au monde” par le biais de l’immigration avec plus de 95 % des personnes déboutées du droit à l’asile restant en France, comme notre système éducatif avec un coût par élève dans le secondaire très élevé pour des résultats médiocres comparés aux autres pays (voir études Pisa). L’autosatisfaction de nos “élites” (les guillemets sont plus que nécessaires) ne suffira peut-être pas dans la compétition internationale future, il est temps de réagir.
DUPORT
Il ne faut pas oublier que la pathétique installation d’un hôpital de 30 lits à Mulhouse, s’accompagne de la fermeture des cliniques et de leurs réanimations…