Petit rappel : Unité de temps : l’année 2020. Unité de lieu : l’Assemblée nationale. Unité de situation : les deux heures hebdomadaires de questions/réponses entre les députés et le gouvernement. Unité de sujet : la crise sanitaire et sa gestion. L’objectif de cette série d’articles est, en revenant sur une année d’échanges, de retirer quelques enseignements (avec l’acquis d’un certain recul) sur la façon dont le gouvernement s’est comporté dans la gestion d’une crise sanitaire « moderne ».
La transparence est une des marques de fabrique du pouvoir macronien (le mot apparaît quand même 43 fois dans ces échanges). C’est aussi la qualité première des vitres. Certains préfèreraient que le pouvoir soit caractérisé par le discernementvoire l’efficacité. Mais à ceux-là on ne demande jamais leur avis.
D’ailleurs, la transparence est demandée aussi par les députés. Ainsi M.Damien Abad (LR) dès le 19 mars :
« Notre devoir de gouvernants est d’être transparents…. Le Gouvernement pourrait-il envisager un point journalier du haut fonctionnaire de défense du ministère de l’intérieur ou du ministre lui-même, en lien avec nos 127 préfets, afin de présenter un état des lieux précis de la production, de l’approvisionnement et de la livraison du matériel médical, notamment des masques ? »
Ce à quoi M.Edouard Philippe répond :
« Vous invitez le Gouvernement et toutes les autorités administratives et politiques à s’astreindre à un exercice, un effort, une discipline de responsabilité, de vérité et de transparence. J’adhère à cette logique. C’est ce qui conduit le directeur général de la santé et le ministre des solidarités et de la santé à s’exprimer tous les jours depuis le début de la crise sanitaire pour faire le point sur l’évolution de la situation sanitaire, le nombre de malades et de décès ».
Ce serait donc pour partie la faute des LR si nous avons dû subir la séquence quotidienne et funèbre de Joyeux (le Professeur Salomon, pas encore barbu) pendant de nombreuses semaines ?
M.Véran en avait rajouté le 19 mars :
« Depuis le premier jour, un exercice de transparence devant les Français a lieu quotidiennement, avec l’intervention d’un ministre, du Premier ministre, du Président de la République ou du directeur général de la santé. L’histoire de notre pays a été profondément marquée, meurtrie, par des crises sanitaires d’ampleur, dans la gestion desquelles la transparence n’a pas toujours été une vertu cardinale. On connaît le résultat : une perte de confiance importante dans les élites scientifique et politique. La question de la transparence est donc vitale ; tous les comptes qui doivent être rendus et toutes les enquêtes qui doivent être menées le seront en temps voulu… Veuillez croire que la transparence est vraiment notre valeur cardinale, celle qui nous guide et nous mobilise depuis le début, celle qui nous a permis d’agir depuis le début avec efficacité ».
Il avait ajouté le 7 avril cet argument en réponse à une question de Mme Béatrice Descamps (UDI) concernant les EHPAD :
« Madame la députée, la transparence est totale. Les chiffres que nous annonçons tous les soirs sont ceux qui nous remontent quotidiennement de l’ensemble des EHPAD et établissements médico-sociaux du territoire. Nous sommes le seul pays à être totalement transparent sur le nombre d’EHPAD concernés, le nombre de malades par établissement et même le nombre de morts ».
Et la transparence va avec l’humilité. A bien y réfléchir, mais pourquoi l’humilité ? Depuis quand l’humilité est-elle une vertu de dirigeant ? En tout cas, c’est vraiment la marque de fabrique de M.Edouard Philippe. Pas plus embobineur, plus patelin que lui : s’adressant à Mme Rabault (PS) le 31 mars
« Madame la présidente, vous posez beaucoup de questions, vous demandez beaucoup de chiffres ; vous m’avez adressé il y a peu un courrier qui comportait, je crois, près de vingt-cinq questions précises. C’est tout à fait légitime, et j’essaierai naturellement d’y répondre aussi scrupuleusement que possible. Dans cette période, j’essaie de faire de mon mieux pour apporter à nos concitoyens les réponses précises qu’ils attendent ; quand je n’ai pas le chiffre en tête – s’agissant par exemple du stock de masques dans tel ou tel département – je préfère vous renvoyer à une réponse plus complète qui vous sera donnée par écrit ou à l’occasion d’une prochaine ».
Et aussi le 5 mai :
« Vous évoquez de nombreux sujets dans votre question, monsieur Jacob, qu’il me sera difficile d’aborder tous. Elle a toutefois l’immense mérite de nous imposer un exercice aujourd’hui délicat mais nécessaire, qui requiert humilité et prudence… Je le dis donc avec tranquillité et humilité , car je sais que l’on peut toujours trouver un exemple d’un fonctionnement plus réussi. ».
Et encore le 5 mai, en répondant à une nouvelle question de Mme Rabault : « Ce que nous demandons, avec humilité, c’est seulement un peu de bonne foi de l’autre côté ». Le 2 juin, évoquant la situation des professeurs, il explique à nouveau : « Nous essayons, avec beaucoup de modestie et d’humilité… »
M.Véran bien sûr lui a emboîté le pas. Le 7 avril, il affirme :
« Je le dis avec humilité, face à une menace épidémique inédite. À mesure que les recommandations scientifiques évoluent, nous sommes amenés à nous interroger, voire à nous réinterroger ».
Puis, le 21 avril :
« Nous faisons face – je sais que vous en serez d’accord – à une situation d’urgence inouïe et inédite, que notre pays subit à l’instar de l’immense majorité des pays du monde. Dans ce contexte, nous devons être humbles et modestes et ne prendre des décisions que lorsque nous sommes en mesure de les étayer solidement par des recommandations scientifiques ».
Et enfin M.Castex, le 1er décembre à propos du deuxième confinement :
« Ces mesures étaient nécessaires, et la meilleure preuve en est leur résultat et non l’opinion que peuvent en avoir les uns ou les autres. Vous avez raison de le rappeler mais il faut le dire avec prudence et humilité, notamment à l’endroit de celles et ceux qui donnent beaucoup de leçons avec une grande assurance et en permanence (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM) les résultats enregistrés par la France sont actuellement les plus favorables en Europe ».
Ce qui montre que de l’humilité à l’autosatisfaction, la distance est parfois ténue.
Et l’autosatisfaction ruisselle continuellement quand le gouvernement évalue la qualité de son travail. C’est vrai que, d’un certain côté, l’autosatisfaction est bien naturelle quand nous savons bénéficier du meilleur-système-de-santé-que-le-monde-nous-envie. Sans compter des capacités logistiques exceptionnelles.
Cela commence dès le 4 février à propos du rapatriement des français (180 personnes dans une premier vol le 31 janvier, 244 personnes dans un deuxième vol le 2 février depuis Wuhan). M.Taquet le souligne avec satisfaction : « Peu de pays dans le monde seraient capables, comme l’a été la France, d’organiser en si peu de temps la prise en charge et l’accompagnement de nos ressortissants ». Et M.Edouard Philippe, Philippe le Humble, de surenchérir : « De l’avis général, les opérations de rapatriement ont été remarquablement organisées ». C’est vrai que, d’un autre côté, Philippe le Humble a dit aussi le 18 février : « Je vous remercie de votre question, monsieur Herbillon. Elle me donne l’occasion de dire publiquement qu’Agnès Buzyn était une remarquable ministre des solidarités et de la santé ».
Après la logistique aérienne, l’enthousiasme est le même sur le plan médical. Le 25 février, Mme Valérie Thomas (LaRem) indique :
« L’ensemble des forces de notre pays – chercheurs, médecins, personnels de santé – sont mobilisées pour réagir au développement de la maladie en France. Je tiens d’ailleurs à saluer leur engagement et à rappeler que notre système est très probablement l’un des plus performants au monde pour répondre à l’urgence. Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, est totalement mobilisé sur cette question »
et Philippe le Humble d’encore surenchérir :
« Vous aurez remarqué que nous prenons ce sujet très au sérieux. C’est la raison pour laquelle, dès que ce virus est apparu en Chine, nous avons veillé, à ce que les instituts de recherche, qui font l’honneur et la fierté de nos concitoyens, soient les premiers à identifier les caractéristiques de ce virus. Ça a été le cas, et nous veillons à ce que la capacité de notre système à produire des tests et à les utiliser soit à la hauteur des enjeux… Nous avons réussi à faire passer la capacité de production et d’analyse de ces tests de 400 à 1000 tests par jour ».
1000 tests par jour ! Et encore, il a aussi précisé le 19 mars : « Nous avons très vite mis au point un test __ je le précise car cela n’a pas été le cas partout ». Et vlan pour les chers partenaires européens…
Il n’y a pas que les tests qui peuvent être objet de fierté. C’est la même chose pour les… masques. Philippe le Humble, encore le 19 mars :
« Nous avons en effet pris un décret de réquisition des masques, dont il existe en France quatre producteurs, ce qui, soit dit en passant, place notre pays dans une situation plus favorable que celle de plusieurs de ses voisins européens qui n’en comptent aucun ».
Et donc M.Véran de compléter :
« Nous avons déstocké, à ma demande, 25 millions de masques chirurgicaux, au début du mois de mars, et nous avons eu recours à une réquisition de l’ensemble des stocks et des capacités de production de notre pays, le 3 mars. Nous sommes le seul pays à avoir réalisé ce qu’on appelle un monitoring complet des stocks, des capacités de production et des besoins ».
Ce qu’il répète le 24 mars :
« Permettez-moi de vous rappeler que la France est le seul pays à avoir procédé à une réquisition totale de toutes les capacités de production et de tous les stocks nationaux de masques et de tenues de protection. C’est le seul pays à avoir réussi à faire un « monitoring » des capacités de production, des stocks et des besoins de l’ensemble des acteurs du territoire ».
Puis le 31 mars :
« Je n’ai jamais nié, et je ne nierai jamais, les difficultés lorsqu’elles existent – et elles peuvent survenir. C’est la raison pour laquelle nous prenons toutes les mesures nécessaires : par exemple, la réquisition des masques le 3 mars – la France a été le seul pays en Europe à la décider ».
Beau geste certainement mais qui, d’après Philippe le Humble lui-même, a fait que les opérations de distribution de masques « sont techniquement délicates, d’abord parce que la réquisition a compliqué la logistique ». Ah, ces effets pervers mal maîtrisés !
Toujours à propos des masques, retenons encore cette intervention décisive de Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat le 26 mai : « Nous avons développé une filière de masques lavables, réutilisables, à filtration garantie – 80 % des masques produits en France ont une filtration garantie supérieure à 90 % ; ce sont donc des masques de très grande qualité. La France est, avec le Portugal – probablement inspiré par notre exemple (Exclamations sur les bancs du groupe LR) –, l’un des deux seuls pays européens à avoir fixé des normes aussi exigeantes ».
L’autosatisfaction de M.Véran couvre aussi la logistique dans sa partie médicale : « Nous avons pu monter un hôpital de campagne [NDLR : 30 lits], transférer des patients à l’étranger, dans des pays voisins que je remercie pour leur solidarité, et d’en transférer par hélicoptère, par avion militaire ou par bateau depuis la Corse. Demain, un TGV médicalisé – c’est une première en Europe – transportera trente malades de Strasbourg et Mulhouse vers des territoires dans lesquels il y a de la place – car il y a de la place dans certains territoires » (le 24 mars). Il y revenait le 19 mai : « Plus de reconnaissance, c’est aussi constater ce que, dans notre pays, l’hôpital a réussi : citez-moi un seul autre pays au monde ayant été capable d’assurer 600 évacuations sanitaires, que ce soit par avion, par hélicoptère, par bateau ou par train ! » étant alors interrompu par M.Fabien Di Filippo (LR): « Les autres pays, comme vous dites, n’en ont peut-être pas eu besoin ! ».
La stratégie de confinement est l’objet d’une autosatisfaction gouvernementale identique. En réponse à M.Ludovic Pajot (non-inscrit), M.Véran expliquer le 31 mars :
« Monsieur le député, vous comparez la France avec d’autres pays en matière de stratégie de tests. Vous auriez pu comparer la France avec d’autres pays s’agissant de la stratégie du confinement. Vous verriez, je vous l’assure, que la France a été très avance par rapport à tous les autres pays, que nous avons même impulsé une dynamique européenne, et que nous avons incité très fortement des pays qui se trouvaient en retrait vis-à-vis de ces politiques de confinement à nous rejoindre ».
Même les défauts deviennent des qualités avec ce ministre, répondant (avec un humour sans doute involontaire) à une nouvelle question de Mme Descamps le 7 avril à propos de la situation dans les EHPAD :
« Arrêtons de comparer en permanence la situation de la France avec celle d’autres États. D’abord, nous sommes le seul pays à communiquer en toute transparence l’ensemble des données dont nous disposons. Nous communiquons même des données incomplètes en matière de tests : si vous consultez le site internet de Santé publique France, vous verrez que les chiffres sont basés sur une enquête concernant trois laboratoires de ville, alors que soixante-dix laboratoires font des tests ».
L’autosatisfaction du Premier ministre est, comment dire ? comme enrobée dans un style chaloupé qui lui sied à ravir. Le 5 mai, en réponse à M.Christian Jacob (LR) qui l’interroge sur le sujet de la lutte contre l’épidémie (« Où en est la France aujourd’hui ? Nous pleurons à ce jour trois fois plus de morts que l’Allemagne pour un nombre de malades similaire. Notre produit intérieur brut chute beaucoup plus vite et beaucoup plus fortement que chez la plupart de nos voisins. Et lorsque l’on demande aux peuples d’Europe s’ils sont satisfaits de leurs dirigeants, le constat est cruel : Angela Merkel, Giuseppe Conte, Sebastian Kurz, Boris Johnson, tous font mieux que les dirigeants français »),
Philippe le Humble disserte :
« Vous évoquez de nombreux sujets dans votre question, monsieur Jacob, qu’il me sera difficile d’aborder tous. Elle a toutefois l’immense mérite de nous imposer un exercice aujourd’hui délicat mais nécessaire, qui requiert humilité et prudence : celui de la comparaison internationale. On ne peut évidemment pas comparer ce qui n’est pas comparable, mais il est en effet utile de comparer les réactions des différents pays d’Europe à une menace identique – même si les taux de prévalence pouvaient être un peu différents. … Quand nous pourrons analyser la situation dans le détail, avec la sagesse du regard rétrospectif et en disposant de l’ensemble des données, nous verrons comment notre système de soins s’est adapté à la crise et comment les systèmes de pays comparables au nôtre, soumis aux mêmes pressions, l’ont fait. Sachez, monsieur le président Jacob, que j’attends ce jour avec sérénité. Sans bravoure, sans enthousiasme, mais avec sérénité. Je le dis donc avec tranquillité et humilité, car je sais que l’on peut toujours trouver un exemple d’un fonctionnement plus réussi. Nous verrons à la fin, lorsque l’ensemble des données seront disponibles, comment les Allemands auront franchi cette étape. S’ils l’ont fait mieux que nous, je commencerai par m’en réjouir, car ce sont nos amis ; puis, comme vous, comme nous tous ici, je tâcherai d’en tirer les leçons et de voir ce que nous pouvons apprendre de leur système, non seulement en matière de gestion de crise mais dans bien d’autres domaines. Dans cet exercice difficile, j’essaie, dans toute la mesure du possible, bien que ce ne soit pas simple non plus – vous le savez, vous l’avez même dit –, d’apporter aux acteurs les éléments dont ils doivent disposer au moment de prendre les décisions ».
Et au fait, donc, l’Allemagne ? On pointera là encore la satisfaction de M.Castex, successeur de Philippe le Humble, le 1/12 : « Il faut le dire avec prudence et humilité, notamment à l’endroit de celles et ceux qui donnent beaucoup de leçons avec une grande assurance et en permanence (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM) les résultats enregistrés par la France sont actuellement les plus favorables en Europe. Et pour la première fois nous avons de meilleurs résultats que l’Allemagne ». Ca paraît tellement gros que le scribe de l’Assemblée nationale ne note des applaudissements que sur quelques bancs du groupe LaREM.
L’autosatisfaction n’ôte pas l’intérêt d’une bonne dose de dramatisation. C’est un autre outil de base d’une bonne gouvernance. Parfois aidée par sa majorité, comme M.Gilles Le Gendre (LaRem), le 19 mars : « Monsieur le Premier ministre, jamais aucun de vos prédécesseurs n’avait affronté une épreuve comparable à la crise sanitaire, cause de tant de morts, qui frappe la France et le monde ». La dramatisation est certainement un talent (le seul ?) de M.Jean Castex. Le 3 novembre, ce dernier répond à M.Jean-Christophe Lagarde (qui avait posé une question sur la gestion de la crise sanitaire) en commençant par : « Comme vous le savez toutes et tous, hier encore, plus de 400 personnes sont décédées de la maladie covid-19. Des dizaines de milliers de nos concitoyens, tous âges confondus, sont malades, avec des conséquences parfois très graves et des séquelles non moins lourdes. Oui, la France, comme tous les autres pays européens, est confrontée à une deuxième vague épidémique particulièrement grave, qui s’est accélérée dans les semaines passées ». Trouvant la technique appropriée, il recommence le 10 novembre pour répondre à une question sur le protocole sanitaire dans l’éducation nationale, en commençant par : « Hier, dans les établissements de santé français, 551 de nos compatriotes sont décédés ; 4 690 étaient hospitalisés en réanimation et environ 31 000 hospitalisés pour cause de covid-19 – dont 40 % de moins de 65 ans. C’est dire si la situation est préoccupante ! C’est elle qui a justifié le recours à un nouveau confinement, qu’il est – je le redis dans cet hémicycle – indispensable de respecter ».
Plus besoin de Joyeux/Salomon, nous avons Jean Castex. Ca va assez bien avec le portrait qu’en dessine M.Philippe de Villiers dans Valeurs Actuelles du 17 décembre : « Il a le profil du parfait répétiteur ventriloque…, des airs de chef de division des cartes grises à la sous-préfecture de Bayonne ».
Prochain épisode : l’obsession technologique et l’oubli du soin
F. JACQUEL
Transparence et humilité semblent être les deux mamelles de la Macronie.
Pour moi, je pense humblement que ce serait plutôt arrogance et mensonges.
Je préfère l’époque où labourage et pâturage étaient les deux mamelles du Royaume.
Mais la France (la République) étant née le 14 juillet 1789, mon époque préférée remonte à la Préhistoire.
Classico
Il y a une chose vraie: l’humilité est une vertu cardinale d’un grand dirigeant. Mais elle consiste déjà à ne pas s’en revendiquer pour dire qu’on a raison !