Lu dans Le Monde :
"chaque année, voit déferler à Paray-le-Monial 25 000 catholiques fervents, en quête de "ressourcement spirituel". […] Dans la journée, sous de grands chapiteaux blancs ouverts au frimas de cette fin juillet, quelque 1 700 personnes ont, dès 9 heures, "loué Jésus" en chantant et en frappant des mains ; puis ils ont suivi des enseignements sur "le mariage, l'adoration – du saint sacrement – ou la bioéthique". Repas, messe et prière se sont enchaînés. Ensuite, certains se sont confessés à l'abri de voiles blancs tendus sous les arbres du parc municipal ; d'autres ont flâné dans la librairie d'ouvrages religieux installée sur place ; puis ils ont dîné, pour 6 euros, sur de longues tables de réfectoire, avant de se rendre à la veillée quotidienne. […]
"Je suis très accueillant à leurs initiatives, reconnaît Jean-Marc Nesme, député UMP de Saône-et-Loire, catholique pratiquant. Ce que fait la communauté de l'Emmanuel est bien, et c'est bien pour la ville. " La mise à disposition du parc municipal durant l'été illustre cette entente. " Le maire a tout de suite compris l'intérêt, pour la ville et pour nous, de développer le tourisme religieux ", assure Bruno Abart, le gestionnaire des sanctuaires, installé sur place depuis trois ans avec sa famille. Hors sessions, il estime à " 140 000 " le nombre de pèlerins annuels et souligne " une croissance continue ". […]
Bien sûr, tout à Paray-le-Monial ne tourne pas autour de l'Emmanuel ; l'hôpital et les maisons de retraite demeurent les principaux bassins d'emploi. Mais, assure le maire, " il y a eu un mouvement conjoint du développement de la ville et des sanctuaires qui remonte à une vingtaine d'années ", date de son élection (1989) et de la montée en puissance de l'Emmanuel après la venue du pape Jean Paul II (1986). Et de citer la création d'entreprises par des membres de la communauté – une centrale d'achats, une maison d'édition -, l'ouverture d'hôtels, " l'arrêt de l'hémorragie démographique ". Pour des raisons " spirituelles ", des retraités viennent en effet " finir leur vie " à Paray. Parfois critiqué pour l'intérêt particulier qu'il porterait " aux cathos ", M. Nesme reconnaît que ce contexte l'a incité à accélérer les travaux de rénovation autour de la basilique. Son soutien à une école hors contrat, lancée en septembre 2010 " pour 17 enfants par des familles catholiques ", en partie membres de l'Emmanuel, a aussi alimenté les critiques sur " la greffe qui ne prend pas ". […] le maire a récemment lancé une " invitation civile " au pape Benoît XVI."