À quelques mètres de la mairie de Nantes et de la cathédrale, un chantier provoque des dégats : en construisant un ensemble de logements neufs, une société immobilière a littéralement massacré trois chapelles du début du XVIe siècle, précieux vestiges de l’église des Cordeliers. L'Architecte des bâtiments de France vient de faire arrêter les travaux. Stéphane Junique, adjoint au patrimoine de Nantes, répond aux questions de Ouest-France :
"C'est tout de même vous, ville de Nantes, qui avez accordé ce permis de construire !
Lorsqu'il a été accordé, en 2008, la Direction du patrimoine venait d'être créée. La Ville n'a cependant pas été absente : en octobre 2010, elle a été interpellée par un membre du Conseil scientifique de la Direction du patrimoine. Suite à cette alerte, j'ai demandé au Directeur régional des affaires culturelles de vérifier le déroulement du chantier des Cordeliers. […] L'Architecte des bâtiments de France n'a constaté aucune irrégularité. Mais depuis, d'importantes dégradations du patrimoine ont été commises sur ces chapelles espagnoles. Ce que l'Architecte des bâtiments de France a constaté en décembre 2010. Et je salue sa décision d'arrêter les travaux et d'exiger un changement de programme. […]
[O]n a frôlé la catastrophe : des dalles de béton recoupent des voûtes d'ogive, on s'apprêtait à appliquer un crépi de façade sur le dernier vestige de la présence espagnole dans l'ouest. […] Un changement de programme architectural va être imposé, qui garantisse la préservation et la mise en valeur du couvent. Ces exigences donneront lieu au dépôt d'un permis de construire modificatif. Les maçonneries en pierre de taille qui n'avaient pas été détectées lors des sondages devront être restaurées."
Marie
Il est sidérant que cela n’ait pas été anticipé !!!
Quand on voit la difficulté à avoir une autorisation pour percer une nouvelle fenêtre chez soi à la campagne, il y a de quoi être surpris. 2 poids / 2 mesures ?
lama12
Je cite la conclusion de l’article de l’objet d’art : “Faire appliquer la loi (Malraux) ? Toujours le même enjeu majeur du patrimoine français…Nantes a un long et riche passé…met en avant son héritage industriel…tente d’assumer son passé colonial…Mais malgré leur importance, ces passés ne résument pas toute l’histoire de Nantes: le patrimoine religieux en fait partie…” “Le déséquilibre observé entre ces patrimoines …témoignent …d’une immaturité politique”
Immaturité : c’est un euphémisme, bien sur !
Marion
Ce bâtiment n’aurait jamais dû être vendu pour devenir un immeuble d’habitations.
D’après les actes notariés, ce lieu devait rester un lieu d’accueil pour enfants.
Je ne sais plus si c’est le diocèse qui a vendu ou une association dépendant du diocèse.