Communiqué de l’Oeuvre d’Orient :
Le 5 décembre 2024 marque les 30 ans de la signature du mémorandum de Budapest, un accord international majeur signé par le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie et l’Ukraine (texte ci-dessous). Cet accord garantissait la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de sa renonciation à son arsenal nucléaire, conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
À la chute de l’Union soviétique, les régions ukrainiennes ont massivement voté pour l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine le 1er décembre 1991. L’Ukraine a alors hérité du troisième plus grand arsenal nucléaire au monde derrière la Russie et les États-Unis.
Fidèle à ses engagements, elle a transféré l’ensemble de ses armes nucléaires à la Russie, en échange de la reconnaissance de ses frontières internationales, incluant notamment le Donbass et la Crimée.
Pourtant, dès 2014, la Russie envahissait la Crimée sans réaction des grandes parties signataires du mémorandum.
Depuis 2022 l’Ukraine fait à nouveau face à une violation flagrante de son intégrité territoriale. La souffrance des populations nous rappelle l’urgence de respecter la parole donnée. Le Pape François, à plusieurs reprises, a évoqué l’Ukraine comme une nation martyrisée.
À travers ses actions auprès des communautés chrétiennes, L’Œuvre d’Orient demeure aux côtés des familles ukrainiennes, apportant aide et réconfort dans ce contexte de guerre et d’immense détresse.
Alors que l’Europe se retrouve de plus en plus impliquée dans ce drame, il est impératif de rappeler l’importance du respect des promesses pour bâtir un avenir de paix.
Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L’Œuvre d’Orient.
Texte du Mémorandum de Budapest :
” 1. La fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique réaffirment leur engagement envers l’Ukraine, conformément aux principes énoncés dans l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, de respecter son indépendance et sa souveraineté ainsi que ses frontières existantes.
2. La fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique réaffirment leur obligation de s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Ukraine, et qu’aucune de leurs armes ne soit utilisée contre l’Ukraine, si ce n’est en légitime défense ou d’une autre manière conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies.
3. La Fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique réaffirment, conformément aux principes énoncés dans l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, leur engagement envers l’Ukraine de ne pas recourir à la coercition économique afin de subordonner à leur propre intérêt l’exercice par l’Ukraine des droits inhérents à sa souveraineté et d’en tirer un avantage quelconque.
4. La Fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique réaffirment leur engagement de demander au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies d’intervenir immédiatement pour venir en aide à l’Ukraine, en tant qu’État non doté d’armes nucléaires partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, si celle-ci faisait l’objet d’une agression ou d’une menace d’agression faisant appel à l’arme nucléaire.
5. La Fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique réaffirment, en ce qui concerne l’Ukraine, leur engagement de ne pas utiliser d’armes nucléaires contre un État non doté d’armes nucléaires partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, sauf en cas d’attaque dirigée à leur encontre, leurs territoires ou des territoires dépendants, leurs forces armées ou leurs alliés par un tel État, associé ou allié à un État doté d’armes nucléaires.
6. L’Ukraine, la fédération de Russie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les États-Unis d’Amérique se consulteront dans le cas où une question se poserait au sujet des engagements énoncés ci-dessus.
Le présent Mémorandum est applicable dès sa signature. »
— Signé en quatre exemplaires faisant également foi en langues ukrainienne, anglaise et russe. Budapest, le 5 décembre 1994