La cause semble entendue depuis la défaite de François Fillon en 2017 : un nouvel échec pour la candidate LR menace le parti de disparition. Tout l’enjeu de l’élection pour l’ex-UMP est de réussir à terminer devant Eric Zemmour, pour tenter d’éviter l’implosion.
Deux camps commencent à s’affronter : d’un côté, ceux qui sont plus portés sur les questions civilisationnelles et sécuritaires, avec notamment Laurent Wauquiez et Eric Ciotti ; de l’autre, les tenants d’un centre gauche réputés plus proche du macronisme, avec Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. Si Pécresse arrive derrière Eric Zemmour, les premiers pourraient revendiquer que leur vision des choses est la bonne ; si c’est l’inverse, les seconds invoqueront le fait qu’une droite « moins dure rassemble plus de Français ».
Le patron des maires de France David Lisnard et le député européen François-Xavier Bellamy, qui a annoncé qu’il voterait plutôt Zemmour que Macron au second tour, semble préparer la suite. Ils étaient à Versailles récemment. David Lisnard indique :
« Je suis heureux de participer à cette campagne avec François-Xavier. Il est brillant. On a de la chance de l’avoir. » « Ces discours [LR] avaient de la tenue, mais cela renvoie peut-être à la fin d’un cycle, une période de transition. On est dans cette situation-là. »
Bellamy ajoute :
« David incarne le renouveau ». « C’est avec des figures comme la tienne que notre famille politique pourra se reconstruire […] Cette élection n’est qu’un point de départ. »
David Lisnard semble vouloir refonder le parti :
« J’ose un terme : la droite classique. Une droite dans son époque, qui connait la réalité de l’époque, croit en l’avenir du pays et qui sait que l’avenir nécessite des fondations : l’Histoire, la culture, la spiritualité. » « On n’est pas là pour défendre un parti, une idéologie, mais ce qui est bon pour le pays. »
F. JACQUEL
“Vaste programme !” aurait dit le Général.