Alain Dumait (site), ancien maire du IIe arrondissement de Paris et fondateur de l'association Contribuables Associés, nous livre son avis sur la 4e mesure de M. Billot de Lochner, débattue ci-dessous.
François Billot de Lochner propose de rétablir un budget de l’Etat en équilibre sur cinq ans et donc de réduire la dette publique extérieure qui est actuellement de 1700 milliards d’euros (pour l’ensemble de la sphère publique).
Cet objectif est judicieux. Encore faut-il dire comment il sera atteint. L’auteur du programme avance trois pistes :
• Réduction du train de vie de l’Etat. C’est excellent ! Mais plutôt symbolique que massif. Au mieux on économisera deux milliards d’euros…
• Raboter les niches fiscales. C’est en effet possible. Le potentiel est encore supérieur à 50 milliards d’euros. Mais il faut bien voir qu’il s’agit-là d’augmentations des prélèvements, nonobstant la fallacieuse appellation de «dépense fiscale» utilisée par les technocrates de la rue de Bercy. Retirer un avantage pour une catégorie spécifique de contribuables, fut-elle honnie, est d’abord et avant tout, au moins pour cette catégorie, une augmentation d’impôt.
• Augmenter «légèrement» la TVA. Comme la TVA est déjà chez nous plus élevée qu’ailleurs, quelques pays de l’Europe du nord exceptés, nous gagnerions ainsi une nouvelle et funeste place de champions…
L’association Contribuables Associés propose pour sa part qu’aucune augmentation d’impôts (taux et bases) ne soit pratiquée pendant cette période de cinq ans et que la totalité de l’effort porte sur des réductions de dépenses, annoncées clairement avant l’élection présidentielle.
Quelques pistes :
– Réduire le nombre de fonctionnaires.
– Réduire les aides et les subventions aux entreprises et aux associations.
– Mettre fin au laxisme de l’immigration.
– Aider moins l’Outre-mer.
– Responsabiliser les collectivités locales.
– Sauver la protection sociale en distinguant assistance ou solidarité.
– Repenser notre système de retraites en distinguant deux piliers : un régime de base universel par répartition et par point et un régime complémentaire par capitalisation.
Des chiffrages de ces propositions sont disponibles sur www.contribuables.org et www.lecri.fr
Le sondage sur cette 4e mesure se poursuit jusqu'à demain, vendredi.
majacquet
Intéressant sur le plan des solutions.
Cependant, le principe d’une partie de la retraite par capitalisation me parait pure folie dans le monde financier de cinglés que nous vivons actuellement.
Je pense que, pour l’instant, il faut remettre réellement à plat les mécanismes du régime par répartition de façon équitable pour toutes les catégories.
Ceux qui possèdent du fric à ne savoir qu’en faire peuvent toujours s’offrir un complément par capitalisation.
rom dyli
Pour rétablir l’équilibre budgétaire, il faut contrairement à ce que dit majacquet supprimer au plus vite la retraite par répartition, supprimer les 3/4 des ministères, supprimer les deux tiers des fonctionnaires et arrêter enfin ces privilèges de la république intolérables quand c’est fait par l’argent du contribuable.
La mesure qui donnerait le plus d’effet serait sans doute de privatiser de plus en plus l’éducation en favorisant les écoles hors contrats et rendre plus libre les écoles sous contrats.
Enfin, il faut lever au plus le monopole de la sécu pour économiser beaucoup d’argent et faire jouer la concurrence…
Rien de plus simple!
PG
@ Rom Dyli
Exactement ce qu’il faudrait au moins commencer à mettre en oeuvre.
@ Majacquet
Les caisses de retraites par capitalisation dans les pays où elles sont la méthode principale de gestion des retraites, comme l’Australie ou le Chili, ou les USA, continuent de verser les pensions de leurs cotisants-épargnants, et les caisses qui les gèrent n’ont pas annoncé une cessation de paiement et demandé une réforme tous les 5 ans, comme en France avec la répartition.
Corso
Un budget en équilibre est une chose absurde.
Il faudra répéter mille fois qu’un état n’est pas une famille ni une ville et encore moins une entreprise.
Et que ces dernières déjà font des emprunts.
Son but est permanent : celui d’investir ou de provoquer des investissements.
Dans le contexte moderne, équilibrer, c’est reculer!
En effet la masse monétaire augmente par la création de richesses dont les effets sont peu prévisibles.
Il est ainsi normal que le budget soit déséquilibré et compensé en fin d’année, le contraire voudrait dire que l’on aurait pris des mesures préventives et donc dans les “bonnes” années inutiles.
C’est le mauvais populisme de nos maîtres d’écoles qui nous font croire qu’il est mal que les caisses soient vides car pour un état c’est un signe de bonne gestion.
Le contraire voudrait dire que l’on a créé des richesses (par le travail des français car l’argent = travail) et que l’on laisse dormir ces revenus qui ne manqueront pas de se déprécier rapidement.
La véritable question est donc celle de l’utilisation du budget et celle du niveau de dépassement acceptable.
L’économie est une véritable pensée et l’on perd à compil(l)er sans comprendre.
La question des retraites n’est pas à lier au budget dans sa gestion qui est une pratique organisationelle.
L’augmentation de la TVA serait par ailleurs un crime (commis régulièrement) contre les entreprises et la croissance car contrairement à ce qui est habituellement dit, elle n’est pas neutre mais pèse considérablement sur l’activité.
Une augmentation ou une charge de TVA (sociale) est à combattre puisque tout au contraire la TVA qui est une taxe devrait être totalement (par étapes) supprimée au même titre que toutes les taxes qui sont rappellons-le normalement provisoires.
Il s’agit du pire Totem de l’hyper capitalisme, on peut comprendre que d’autres lui trouvent des vertus.
Enfin la retraite par répartition est essentielle, c’est la solidarité nationale, de même son caratère privé (c’est à dire non-étatique) doit être acté.
Une fois que l’on a dit ça, le plus difficile est de définir selon quelles modalités.
Une de mes propositions est la françaction : une instance indépendante, réceptacle d’un effet de levier financier national possible ainsi que de dividentes versés par les grandes entreprises.
Sur la TVA ma proposition est de porter la petite à 8 % en baissant la grande de presque 2 % dans un premier temps.
L’objectif premier étant progressivement la mise en place d’une seule TVA de 8%.
Par ailleurs et en complément l’une des pistes indispensable de la réduction du budget de l’état est la mise en place de mesures pour l’accession à la propriété pour tous.