Communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune :
Alors que certains en France célèbrent les 50 ans de la loi Veil, la Fondation Jérôme Lejeune rappelle que l’urgence n’est pas à la fête mais au retour à la raison pour questionner sereinement une loi dont le seul objet fut de dépénaliser l’avortement.
Pour son président, Jean-Marie Le Méné :
« L’urgence est d’écouter ces innombrables voix réduites au silence par le poids de l’idéologie ; les voix des mères et des pères désinformés sur la réalité de l’avortement et encouragés au drame sous couvert d’une fausse émancipation ; celles des professionnels de santé rendus coopérateurs d’un acte contraire à leur serment d’Hippocrate ; l’âme de notre société qui se meurt sous l’arbitraire d’un totem sociétal ; celle surtout, de plus de 10 millions d’enfants qui n’ont pas vu le jour. Les 50 ans de la loi Veil sont l’âge d’un bilan sans concession ni
résignation. »
Le fait que l’avortement soit « un drame auquel aucune femme ne recourt de gaité de cœur » ne rend pas l’acte plus moral. Il est même rare que la conscience laisse en paix une volonté qui s’est orientée vers un mauvais choix. 50 ans plus tard, l’avortement brandi comme une valeur plonge chaque année des milliers de femmes dans le désarroi, sans alternative à l’interruption de grossesse. En les sommant d’exercer un droit présenté comme une chance, la société les abandonne avec leur souffrance et la blessure d’avoir recouru à cet acte qui détruit et abîme.
L’avortement dénature le droit, à commencer par le premier d’entre eux, le droit à la vie qui est pourtant à la base du contrat social. Car si la Constitution entérine la liberté d’avoir recours à l’IVG, la loi, elle, assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. L’avortement déroge au respect de la vie. La dérogation est devenue plus importante que le principe. Quel est le message sinon que le droit n’a plus besoin d’être juste puisqu’il peut être contradictoire ?
La promotion de l’avortement en France est aussi le support de l’eugénisme. Depuis la loi de 1975, les enfants porteurs de trisomie 21 peuvent en effet être éliminées jusqu’à la naissance. Ce n’est pas un ajout à la loi Veil, c’est dans la loi depuis 50 ans. Les enfants sont avortés à 97% quand le dépistage anténatal est positif à la trisomie. Le scandale des avortements d’enfants trisomiques 21 restera gravé dans la conscience collective comme l’une des grandes traques eugéniques du XXIe siècle. La Fondation Jérôme Lejeune rappelle que les personnes handicapées sont les premières cibles de l’avortement, paradoxalement célébrées lorsqu’elles défilent sur le tapis rouge à Cannes.
Où l’idéologie de l’avortement place-t-elle le curseur de l’humanité ?
L’avortement n’est pas un acte médical, même s’il est exécuté par des soignants. Ce n’est pas la blouse blanche qui fait l’acte médical. Le geste médical est celui qui épargne, qui sauve et qui soigne, non celui qui tue. La seule considération de la dignité et du respect de toute vie humaine donne une limite objective à la liberté du médecin et engage sa responsabilité. De la conception à la mort naturelle, c’est la personne humaine qui est le point de référence et la mesure entre le licite et l’illicite dans l’acte médical. Faut-il accepter l’instrumentalisation de la médecine pour faire passer des lois sociétales sous pavillon de complaisance ?
L’avortement pourrit le débat démocratique. Laisser les pouvoirs publics décider des catégories de personnes qui ont le droit de vivre est un signe de dérive totalitaire. Chercher à interdire le débat public sur cette question l’est encore davantage. La clause de conscience des soignants est évidemment menacée. La confusion entre le délit d’entrave et la liberté d’expression est complaisamment entretenue. La protection de la vie innocente ou fragile doit-elle être considérée comme une menace pour la démocratie ?
Tuer ou ne pas tuer, telle est la question. La Fondation Jérôme Lejeune est une petite flamme d’espérance. Depuis sa création, elle promeut la pratique d’une médecine hippocratique respectueuse de toute vie humaine. Elle sert la vie en actes, avec une recherche scientifique performante, une vaste consultation médicale et d’inlassables actions de plaidoyer.
Le premier droit de l’homme est le droit de vivre.