Présentation de la 6e mesure par François Billot de Lochner:
Aujourd’hui, la famille est attaquée de toutes parts, mais l’Etat se contente d’accompagner ce qu’il estime être « l’évolution de la société », quand il ne participe pas lui-même, notamment au sein de l’Education nationale, à la destruction des valeurs familiales. Mariage, relation homosexuelle, union libre, PaCS : tous les modèles familiaux se vaudraient. La dictature du relativisme règne.
Les conséquences de l’affaiblissement de l’institution familiale sont lourdes. Plus d’un enfant sur deux naît hors mariage, et un mariage sur trois se solde par un divorce dans ses cinq premières années. Les psychologues et les sociologues s’accordent pour constater les graves conséquences de la précarité familiale sur les personnes et la société.
Portée à son terme, cette dérive aboutirait à la fin du modèle familial traditionnel. Lui seul, pourtant, est garant de l’évolution durable et positive de la société tout entière. Je propose donc de demander aux candidats de 2012 d’inscrire dans la Constitution la définition traditionnelle de la cellule famille, composée d’un père, d’une mère et d’éventuels enfants ; et d’y faire obligation à l’Etat de la protéger et d’en encourager l’épanouissement.
François Billot de Lochner est l’auteur de 12 mesures pour 2012 et l’initiateur d’Audace 2012.
Commentaire de Christan Vanneste:
Pour certains, la famille composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants n’est pas universelle. Oui, mais ce modèle relie le mieux les impératifs de la nature, ceux de la procréation, et les intérêts de la culture, ceux de l’éducation.
Il n’est pas étonnant que la famille, la base de notre
société, soit indispensable à la permanence et à la solidité de celle-ci. Elle permet d’offrir aux enfants le modèle des rôles sociaux masculin et féminin, assurant ainsi l’équilibre nécessaire à l’épanouissement de la personnalité. Elle assure à travers les générations, la transmission des valeurs. Elle crée ce noyau essentiel de solidarité, qui est au cœur de la personne humaine, qui ne doit pas être un individu au sein de la foule solitaire, rescapé de l’avortement, promis à l’euthanasie et n’ayant connu entre deux que des relations affectives fugaces.
L’acharnement des majorités successives a favorisé le divorce, inventé le PACS, réduit un à un les avantages du mariage, produit de tristes effets : le nombre des mariages s’effondre, celui des divorces augmente, ainsi que celui des PACS dont 96% sont aujourd’hui conclus par des couples hétérosexuels, qui peuvent y mettre fin par lettre recommandée.
Le long terme, l’éducation des enfants sont oubliés. Beaucoup d’entre eux sont ballotés d’un parent à l’autre, entre des familles recomposées, sans que l’on prenne en compte les difficultés de ces situations pour la réussite scolaire ou la qualité du logement.
La réaffirmation de l’institution du mariage est un objectif essentiel qui doit être inscrit dans nos principes constitutionnels afin d’éviter les dérives et de fixer une priorité à l’action politique. Il est nécessaire de rétablir les avantages du mariage sur le plan fiscal et sur le plan professionnel, par exemple pour les mutations ou les plans sociaux. De même, les prestations sociales devraient favoriser les familles fondées sur le mariage, afin de rendre inutiles les fraudes liées à la dissimulation de la communauté de vie.
Christian Vanneste (site) est député UMP du Nord. Il préside l’association Famille et Liberté.
Boris
L’inscription dans la constitution ne veut pas dire grand chose à mon humble avis.
Ce n’est pas en rigidifiant à outrance que l’on obtiendra des résultats.
Il faut être plus pragmatique : le divorce existe, et dans une certaine mesure, il est reconnu par l’Eglise qui “tolère” les séparations (mais ne reconnait pas le divorce).
Il faut donc tenir compte de ces foyers mono-parentaux et de ces familles décomposées.
L’inscription dans la constitution pourrait les stigmatiser.
Par contre, il faut que le parlement supprime les lois “famicides”, et qu’il n’aille que dans le sens de la pérennisation de la famille, la seule et unique.
Nous voyons trop comment c’est le “fait accompli” et l’émotionnel qui dictent les lois de nos jours : c’est inacceptable au XXIe siècle alors dans le même temps on prône partout la Raison, mais, manifestement, on la refuse.
Ce qu’il faut, c’est un retour à un ministère de la famille fort, cesser de dire que les femmes ont le choix de s’occuper de leurs enfants ou de leur carrière et leur permettre de véritablement choisir la première proposition.
Il faut, comme dans tout le reste de la politique, en finir avec l’hypocrisie électoraliste.
Bernard
Bonjour,
il est évident que la famille traditionnelle doit être protégée et developpée car sans elle, aucune société n’est possible (“il faut batir sur le roc”). Cependant, je trouve la réponse proposée hors sujet par rapport au problème soulevé. Je ne vois pas en quoi inscrire ce modèle dans la Constitution changera l’idéologie destructrice qui prévaut actuellement. Tout ce qui est dans la Constitution n’est pas respecté, loin s’en faut (la preuve, l’égalité est dans la Constitution…).
Donc NON à une mesure sans effet. De ce point de vue, les fameuses 12 mesures ressemblent de plus en plus à un programme de l’UMP.
loupiot
ça passe par une vraie définition de la famille, avant de défendre “la famille”; sinon tout ce qu’on voudra nommer famille sera mis dans le même sac.
Sancenay
En toute logique naturelle ce point comme celui de la vie devraient être les mesures prioitaires par rapport à toutes autres, et notamment le service national , tout de même qui peut s’exprimer librement de bien des manières.
Pourquoi pas par un libre engagement civique volontaire, ici notamment.
Je ne ‘ai pas observé par ailleurs que l’état de Madame Bachelot, pour ne citer qu’elle se contentait “d’accompagner l’évolution” , il l’impose, “impurement” et simplement.
N’a-t-on pas au demeurant dépassé le stade de la “dérive”.
Monsieur Vanneste le dit clairement lui aussi.
Même des évêques si longtemps silencieux commencent à s’en apercevoir et le dénoncer.
J’ai pour ma part la très forte impression- rassurante au principal égard- que ma petite famille fait figure d’indiens dans la réserve.
Donc, tant que ces sujets n’auront pas la place qu’il leur revient de droit en politique ,au noble sens du terme, je m’abstiendrai de participer aux votations comme disent nos amis suisses.
Robert Marchenoir
Est-ce qu’on pourrait adopter une treizième mesure, qui consisterait à interdire le mot “sanctuariser”, jargon d’autant plus répandu qu’il est dépourvu de sens ?
J’en ai assez de ces mots ridicules qui remplissent le discours public, comme “instrumentaliser”, “stigmatiser”, etc.
Ces nouveaux mots ne signifient qu’une seule chose : cébien, ou cépabien, selon le contexte.
C’est ravaler la langue française et le débat intellectuel au rang de vagissement infantile.
Donc, oui, la famille, cébien. On peut être un peu plus précis ?
Marie
premier vote que je soumets : “oui”.
C’est sûrement pas assez comme l’évoquent de nombreux commentaires ci-dessus mais si on attend d’avoir “assez” pour soutenir un projet, on ne soutiendra jamais rien.
Ce n’est certes pas assez mais c’est un bon début, ça va dans le bon sens et ça pose de facto des barrières à des propositions de lois “famillicides” (mariage et adopation par des homosexuels par exemple).
@ Boris : le mariage étant indissoluble, l’Eglise ne peut “reconnaître” le divorce. Les séparations sont d’un tout autre ordre puisqu’il peut s’avérer, dans des cas bien précis, que des conjoints se séparent parce que cela est mieux pour x ou y raison. Mais on peut être séparés et rester fidèle. D’ailleurs, les exemples de personnes mariées qui se sont faites abandonner mais restent fidèles malgré tout à leur conjoint existent et ne sont pas exceptionnels. Ils sont en revanche admirables et, à mon sens, profondément chrétiens et respectueux du sens chrétien du mariage.
Boris
@ Marie : je suis parfaitement au courant et je ne le conteste pas.
Je voulais juste dire que, telle étant la position de l’Eglise, alors nous devons le traduire politiquement en reconnaissant qu’il existe des “foyers” (y a-t-il un autre terme ?) monoparentaux et que, sans chercher à les multiplier au contraire, il faut en tenir compte et non les stigmatiser dans l’échec de leur mariage.
marc5340
Typiquement le genre de mesure qui ne sert à rien et peut se retourner contre ses promoteurs… La constitution n’a pas plus que la loi un quelconque pouvoir sur la définition de la famille qui leur prééexiste.
PG
]@ Dominique @ Bernard
Inscrire le principe de la famille naturelle dans la constitution rendrait ”inconstitutionnels” et donc impossibles tous les projets destructeurs de ce principe : ce serait une assurance forte de pérennité, et un socle pour des politiques complémentaires d’aide ou soutien à a vie des familles.
Cette mesure semble non ”opérante”, mais elle romprait avec toutes les théories et idéologies anti familiales, et ferait de la famille une réalité constitutionnelle, un corps intermédiaire reconnu dans la loi fondamentale.
Sous l’angle de la DSE, c’est un incontestable progrès.