C'est ce qu'indiquent les statistiques officielles pour l’Angleterre et le pays de Galles pour 2005. Certains bébés ont agonisé pendant 10h. Aussi, Gregor Puppinck écrit sur Boulevard Voltaire :
"Lorsqu’un enfant naît grand prématuré, tout est mis en œuvre pour le sauver. Si ce n’est pas possible, il reçoit des soins de confort et est entouré jusqu’à son décès.
Tout autre est la situation de ceux qui naissent vivants après un avortement. Il ne s’agit pas de ceux dont on provoque la naissance parce que la poursuite de la grossesse présente un danger majeur, mais bien de ceux qui naissent vivants accidentellement, suite à un « échec » de l’avortement. Une étude publiée en 2007 a conclu qu’environ une interruption de grossesse sur 30 après 16 semaines résultait en une naissance vivante. À 23 semaines, la proportion atteignait 9,7 %, soit presque 1 sur 10. Or, l’avortement est pratiqué sur simple demande jusqu’à 18 semaines en Suède, 24 semaines en Angleterre et aux Pays-Bas, et sans limite légale au Canada. Il est pratiqué jusqu’à la fin de la grossesse en cas de malformation en France et en Angleterre. Le seuil de viabilité fixé par l’OMS est 22 semaines.
Les statistiques officielles pour l’Angleterre et le pays de Galles indiquent qu’en 2005, 66 nouveau-nés ont survécu à leur avortement et ont agonisé pendant parfois plus de dix heures. Suite au scandale provoqué par la révélation de ces faits, la Grande-Bretagne a cessé de révéler ces statistiques. Dans les seuls hôpitaux publics du Canada (hors Québec), 622 bébés sont nés vivants après une IVG entre 2000 et 2011. Rares sont les pays qui reconnaissent officiellement ces situations mais elles se produisent partout. La presse en rapporte parfois, comme en Italie en 2010 : un bébé avorté à 20 semaines (quatre mois et demi) pour un bec-de-lièvre a vécu deux jours.
Nul ne sait le nombre de ces enfants ni le sort qui leur est réservé. Si certains sont probablement bien pris en charge pendant leur courte vie, il semble que d’autres ne bénéficient pas du même traitement. Des témoignages et des faits divers révèlent des pratiques terrifiantes : bébés abandonnés dans une pièce vide ou un placard jusqu’à ce qu’ils soient morts, ou tués (souvent par asphyxie), ou encore envoyés avec les déchets hospitaliers malgré des signes de vie. Ces enfants naissent pour mourir dans une agonie que l’on ne tolérerait pas s’il s’agissait d’animaux.
Priver des nouveau-nés des soins les plus élémentaires – et d’une simple présence humaine jusqu’à leur mort si on ne peut les sauver – est un comportement barbare et une violation flagrante de leurs droits fondamentaux.
Récemment, plusieurs instances du Conseil de l’Europe ont été saisies, sans succès. Début 2014, un membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a saisi le Comité des ministres. Celui-ci, après six mois de discussions, n’est pas parvenu à se mettre d’accord.
Avec plusieurs organisations non gouvernementales, nous avons saisi le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe pour lui remettre un dossier de ce sujet. Le 19 novembre 2014, veille de la Journée internationale des droits de l’enfant, celui-ci a fait répondre dans un message lapidaire que son mandat « ne couvre pas les questions soulevées par les organisations signataires ».
Face à ce déni d’humanité, ces organisations ont donc décidé de lancer une pétition pour saisir officiellement l’Assemblée parlementaire et l’inviter à enquêter sur ces situations, à condamner les infanticides néonataux et à rappeler que tous les êtres humains nés vivants ont le même droit à la vie, à l’intégrité physique et aux soins de santé, sans discrimination fondée sur les circonstances de leur naissance. En quelques jours, plus de 170.000 personnes ont déjà signé cette pétition qui sera remise prochainement à l’Assemblée qui devra entamer une procédure parlementaire susceptible de provoquer d’intenses débats pendant plusieurs mois ; et c’est justement l’objectif de cette pétition : faire sortir de l’ombre le drame des avortements tardifs et obtenir que l’on en parle, que l’on ouvre les yeux sur cette pratique inhumaine."