Un lecteur du Salon Beige, Elie Sab, nous parle du prochain festival d'Avignon, qui a été présenté jeudi dernier par son directeur, Olivier Py :
La grande nouveauté de ce festival, c’est son directeur. Olivier Py, un artiste brillant, qui selon la quasi-totalité des médias reprend l’héritage de Jean Villar, lui-même artiste et fondateur de ce qui est devenu le plus grand festival de théâtre du monde.
Olivier, un homme simple. D’abord facile. Intelligent. Cultivé, concis, maniant un certain humour et un ton direct qui rend le personnage attrayant et parfois fascinant.
Pourtant, et lui-même l’a souligné non sans ironie, un certain narcissisme ou un narcissisme certain transpire du personnage. La scène froide de la FabricA est illuminée par la nappe jaune de la table de laquelle il nous exhorte. Le jaune sera la couleur de cette édition. Le jaune, c’est la couleur du soleil nous explique-t-il… Trouvaille de génie et dépassement improbable : le public est déjà attiré vers les hauteurs : « tout ce qui nous dépasse » ! bref, un jaune soleil qui capte et concentre toute l’attention autour du vrai soleil d’Avignon : Olivier ! Sa multiple programmation de lui-même (rien que 4 spectacles !) et sa manière d’apprendre aux journalistes et professionnels combien ils sont d’une ignorance crasse de ne pas connaitre Lydie Dattas, une des plus grandes poétesses et écrivain français, se gardant bien de dire qu’il venait de la découvrir quelques semaines auparavant, manifeste un bon papa qui a tellement envie d’éclairer ses enfants de sa Sagesse. Mais bon, qui saurait résister aux tentations de vaines gloire qu’une telle position de ‘directeur du Festival d’A’ offre ? Passons sur cet ego quelque peu vaniteux sinon gamin qui ne diminue pas certaines de ses qualités.
Du côté artistique, Py n’est en rien novateur. En rien ! Les grandes trouvailles de l’art révolutionnaires des années 70 se trouvent chez lui sublimés, transfigurés : des spectacles qui crient, des scénarios noirs et sans espérance aucune (Vitrioli), une direction d'acteur souvent sommaire, voire très souvent paresseuse, des armées de beaux gosses, des images excessives toujours provoquantes à outrances : symboles religieux bafoués pour cause sacro-sainte d’art, idéologie du gender et du multiculturalisme (‘Même les chevaliers tombent dans l’oubli’ ou comment une petite fille blanche rêvent d’être un chevalier noir) séquences porno (Orlando ou l’impatience) car aujourd’hui et depuis 68 il faut tout montrer, car –vous ne le saviez pas- ça intéresse tout le monde et ça élève… le titre du Festival l’annonce franchement: « tout ce qui nous dépasse ». Mais, peut-être faut-il lire : « tout ce qui dépasse… ça excite ? » bref, inutile de s’attarder.
Mais Olivier Py a un dada : la politique. Toutes ses mises en scènes sont politiques. Politiques et antireligieuses : bien que se revendiquant du Christ (voir son entretien au Jour du Seigneur), il n’hésite pas de s’acharner sur ce qu’il croit comprendre de certaines exigences de l’Eglise catholique (ici sur la loi Taubira). Mais revenons à son dada : le combat politique. Cela fut un des sommets de son discours de présentation : voulant faire d’Avignon le haut lieu de la pensée Européenne et mondiale en Juillet, il s’est empressé de faire à 3 jours des élections municipales de la propagande digne des apparatchiks des grands partis boulonnés sur leur places : « Non au FN ! Non à la bête noire ! » Heu, au nom de quoi ? de l’art… ? Sans défendre ici personne, quel rapport avec le théâtre ? Et surtout, Olivier, pourquoi faire du Mélenchon quand on a tant lu, déclamé, joué… ? Passons encore sur ces diatribes de biens pensant qui crient les slogans des apparatchiks qui veulent protéger le système qui les nourrit et qui s’affichent proches du peuple en habitant des appartements de bourgeois que même certains PDG ne pourraient s’offrir… Le fascisme de ces gens-là est un terrorisme qui ne dit pas son nom et qui, tel Big brother, ostracisent ceux qui pensent mal ! Olivier, tu ne voudrais pas monter 1984 d’Orwell ?
Mais vint le mot de la fin : « Culture = politique ! Politique= culture ! » cria le camarade Olivier ! Ah, camarade Olivier, enfin tu te lèves pour faire honneur au digne héritage du camarade Staline qui depuis le Kremlin organisait et pensait la culture de son peuple. Tu es l’élite qui pense pour les autres ; et tes idées créatrices vont enfin guider le peuple vers le paradis nouveau. Avec toi les saints des temps modernes, prophètes des révolutions culturelles : ton grand père Mao, ton oncle Pol Pot et ton frère Kim Jong Il, te soutiennent et soufflent sur toi leur expériences muries. Et j’ai senti par-delà ton cri comme un froid sibérien et comme une longue plainte, celle étouffée des bagnards de la Kolyma, des compagnons des goulags chinois, des cadavres des fosses communes khmers, ou ceux encore vivant de Corée qui semblaient dire avec Vassili Grossman :
« Jusqu’à quand ces prophètes du ‘Bien’ ? Car là où se lève l’aube du bien, incontestablement des enfants et des vieillards périssent, le sang coule. Telle est la force implacable de l’idée de bien social. Cette belle et grande idée tue sans pitié les uns, brise la vie des autres, sépare les femmes et les maris, arrache les pères à leur enfants… »
« Tout ce qui nous dépasse », voici le grand programme d’éducation culturelle des masses populaire ! Tout ce qui nous dépasse sera politisé, jugé, anéanti, brisé, réduit au plus strict égalitarisme du conformisme de la bien pensance.
Assise
Très beau texte. Merci, monsieur Elie Sab !
Pierre
Pour obtenir sa promotion et l’adulation de la presse de propagande, Olivier Py a dû passer par l’exercice indispensable des attaques contre la religion catholique avec des argument subtiles et fallacieux.
Merci pour cet article qui nous montre comment, au nom de l’art subventionné, se fait la synthèse entre pornographie, gender,éloge des plus grands criminels de l’humanité, racisme, haine des catholiques, etc… le tout dans une vision désespérée du monde.
Avez-vous remarqué que les techniciens du spectacle s’habillent le plus souvent en noir?
grami
oh! oui, Merci de votre clairvoyance, de votre culture & de l’expression si compréhensible de votre jugement de fond. Oui, Merci !
VSG
Dans le lien que vous donnez « Orlando ou l’impatience », Olivier Py pose les questions suivantes :
• le sexe est-il aujourd’hui un vecteur normalisateur et réactionnaire ?
• la foi peut-elle survivre à l’effondrement intellectuel des religions ?
• la philosophie se réduit-elle au commentaire de la gloire passée de l’Europe ?
Tout cela est bien vrai
roy
Ce qui est fatiguant avec les génies autoproclamés style (ou genre) pis que Py avec des faux semblants de midinette, c’est leur refus de la transcendance et surtout leur acharnement auto-absout à en éloigner les autres à tout prix. L’innocence est toujours le plus grand don que nous fait Dieu à la naissance.
Angélique
Quel magnifique article…
qi
Olivier Py n’est-il pas catholique ? Je l’ai récemment entendu proclamer sa foi catho (et… homosexuelle) http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/catholiques-et-fiers-de-l-etre_472722.html
Stephe
Combien d’ouvriers, de petits employés de gens simples enfin ! qui par leur travail permettent à ce genre de personnage de pavoiser à leurs frais ! oui combien de ces gens viennent en Avignon à supposer qu’ils puissent s’offrir des places pour ces spectacles qui n’intéressent que bien peu de monde.
fanfandor
J’ai personnellement assisté à l’Opéra Bastille à Aïda de Verdi….” mis en scène” par petit Py!
Comme chacun sait, cet opéra de commande pour l’inauguration du Canal de Suez retrace les épisodes romancés d’une guerre entre égyptiens…
Pour commencer retour à la libération italienne du joug autrichien sur fonds de cadavres entassés et recouverts de chaux…
Ensuite, les prêtres égyptiens sont systématiquement revêtus d’habits liturgiques catholiques avec maints crucifix…des portes flammes.
A un moment, un simulacre d’eucharistie poursuivi par le renversement de l’autel et chute des hosties au sol a mis le feu aux poudres: les spectateurs on hué et ont conduit le chef d’orchestre à interrompre le
spectacle…et à brandir sa pochette blanche au bout de sa baguette pour demander une trève…
A la fin du spectacle, pour les applaudissements, le camarade Py ne s’est pas présenté.
Si les spectateurs ont bien réagi, je ne comprends pas que le chef d’orchestre, les solistes, tous des artistes internationaux, acceptent de jouer les fantoches d’un balladin en déroute intellectuelle.
Ils s’honoreraient à ne pas participer à de tels détournements.
Bien entendu, j’ai envoyé un mail au camarade Py, pour lui demander s’il n’avait pas prévu des mises en scène alternatives avec des rabbins ou des muezzins…je n’ai pas reçu de réponses.