Appel aux Maires de
France pour l’objection de conscience
Madame,
Monsieur,
Votre
élection vous a conféré, comme à moi, le titre de premier magistrat de votre
commune. Vous détenez à ce titre le pouvoir d’officier d’état civil, que vous
partagez avec vos adjoints. L’exercice de ce pouvoir a été modifié par la loi Taubira, sans considération
pour le mandat que nous avons reçu de nos concitoyens. Aujourd’hui, le
gouvernement prétend obliger les officiers d’état civil à se soumettre à de
nouvelles normes sans aucun recours possible. J’estime personnellement devoir
rester fidèle au mandat pour lequel j’ai été élu.
Le
Ministre de l’intérieur prétend m’imposer, sous peine de prison, d’appliquer
une loi qui heurte ma conscience de citoyen et d’élu. Selon la conception du gouvernement,
ma conscience n’est pas cette faculté éminente qui distingue l’homme de
l’animal, elle n’est qu’un « sentiment » comme un autre. C’est
pourquoi il prétend dissocier en moi l’obéissance et la conscience. En me
présentant aux élections municipales, je n’ai jamais eu l’intention de mettre
ma fonction au service d’intérêts minoritaires et gravement contraires à la
conception de la famille que je voulais servir.
Je
réclame pour moi et mes adjoints le bénéfice du statut d’objecteur de
conscience à l’égard de la
loi Taubira.
Le
choix de l’objection de conscience représente à la fois la reconnaissance de la
légitimité du système républicain et le respect de la liberté de conscience.
Refuser à un citoyen la possibilité de faire valoir ce droit civique ultime
serait contraire à l’esprit de la démocratie. C’est pourquoi, en tant que citoyen,
je réclame le droit de ne pas être obligé d’agir en tant que maire contre ma
conscience.
C’est pour faire
valoir cette conviction, si vous la partagez, que je vous invite, avec vos
adjoints, à me rejoindre le dimanche 7 juillet à 15 heures Place de la
Madeleine à Paris, d’où nous demanderons à être reçus par le Président de la
République pour que le droit à l’objection de conscience des maires et des élus
soit reconnu.
Vous
pouvez répondre par mail aux Maires pour l’objection de conscience à l’adresse
suivante : [email protected]
Je
vous remercie de votre attention et vous prie de partager avec votre conseil
l’expression de mon dévouement au mandat qui nous honore.
Jean-Yves
CLOUET, Maire
de Mésanger