La septième rencontre Pax Liturgica a commencé à l’Augustinianum de Rome en présence d’une assistance de plus de 150 personnes. Elle a été introduite par l’abbé Barthe, aumônier du Cœtus Internationalis Summorum Pontificum (CISP), et le professeur Rubén Peretó Rivas, coordinateur de la rencontre. L’abbé Barthe a souligné que le débat sur le lien entre la liturgie et la foi n’avait jamais été aussi intense aujourd’hui.
Trinidad Dufourq a dressé un état de la liturgie traditionnelle en Argentine: un aspect peu connu. La réforme liturgique ne s’est pas faite dans un climat de rupture avec un épiscopat qui est resté conservateur ; la communion dans la main n’a par ailleurs été introduite qu’en 1996.
Mgr Nicola Bux, consulteur et théologien romain qui a participé à plusieurs synodes auprès de Jean-Paul II, puis de Benoit XVI en tant qu’auditeur, a délivré un message d’espoir notamment axé sur la réforme de la réforme qui lui semble irréversible. Il a placé la question liturgique sous l’angle du rapport à Dieu. La liturgie est d’abord la reconnaissance des droits de Dieu avant même d’être celle des fidèles. Il a marqué son désaccord avec les remarques du Pape François qui juge irréversible la réforme liturgique. La liturgie est sacrée à cause de la présence de Dieu. Il faut reconquérir la sacralité du rite, c’est-à-dire la conscience de la présence de Dieu. La partie immuable découle du droit divin. Le culte, c’est la relation soignée entre chacun de nous et Dieu. Mgr Bux a également marqué son désaccord avec l’actuelle Congrégation pour le Culte divin. Il a rappelé cette intériorité sur laquelle insistait Mgr Klaus Gamber: il faut partir de cela. Il a pointé du doigt le fait que Desiderio Desideravi ne cite pas les textes de Benoit XVI.
Aldo Maria Valli (photo), blogueur et journaliste, a rappelé avec humour qu’il n’a jamais vu de converti se dire ému de la pastorale ou d’un synode. Quand on entre dans l’Église, on cherche la beauté et la vérité. Le latin est le sceau de l’universalité de l’Église. Avec l’introduction massive du vernaculaire, on a fait de l’Église un organisme purement humain.
Peter Kwasniewski, spécialiste americain des questions liturgiques et universitaires, a parlé des différences entre les évolutions homogènes du rite romain traditionnel et le nouveau rite de la messe de Paul VI. Le culte traditionnel, c’est une pietas. Une piété grandie dans le temps. Ce n’est pas seulement une sensibilité. Pour Peter Kwasniewski, le combat est bien engagé: les fidèles sont plus réactifs qu’ils ne l’étaient dans les années 1970. Les opposants peuvent annuler et abolir, mais ils échoueront un jour ou l’autre.
Christian Marquant, président de Paix Liturgique, a conclu cette rencontre. Les fidèles attachés au rite traditionnel ne sont pas des esthètes. Il a rappelé les critiques qui leur sont adressées: « vous n’existez pas ! » En fait, c’est une erreur d’être pessimiste. En 1976, un journal Le Progrès de Lyon avait publié une enquête qui estimait que 42% des catholiques estimaient que l’Église allait trop loin dans ses réformes et que 35% approuvaient les positions de Mgr Lefebvre. Les ennemis de la paix liturgique sont aux commandes, mais ils n’existent pas… Traditionis Custodes a été écrit parce que la Tradition rayonne dans le monde.