À Rimini, une gigantesque rencontre, organisée depuis 1980 par le mouvement catholique Communion et Libération (CL), avait pour thème – « Et l’existence devient une immense certitude ». Le public, âgé de 7 à 77 ans, avec très peu de cheveux blancs, se compte, chaque jour, en dizaines de milliers, soit environ 800 000 au total. Expositions sur saint Charles Borromée, Boris Pasternak, l’art à l’époque de Dante, mais aussi la structure de l’atome, le théologien Newman, l’unité italienne ou les découvertes archéologiques en Terre sainte.
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, était cette année le premier évêque venu de France depuis le cardinal Lustiger. Clara Gaymard, présidente de General Electric France et fille du professeur Jérôme Lejeune, a captivé 800 personnes en évoquant la figure de son père. Fabrice Hadjadj a parlé devant près de 12 000 auditeurs sur « L’inévitable certitude ». Il a déclaré :
"Si les Italiens affirment récuser la vie chrétienne, ils vivent massivement dans une culture chrétienne. Cette incohérence rend possible de construire des ponts. […] Si nous avons reçu la vie, c’est pour la donner."
Sa critique du technicisme, de l’écologisme et du fondamentalisme « qui visent tous trois à l’extinction de l’homme » a été entendue.
Surtout, ce meeting est un rendez-vous majeur de la vie politique italienne. La ligne de centre droit, héritière de la Démocratie chrétienne, intéresse. Le grand débat sur la nouvelle fiscalité de crise, entre les maires de Rome et de Turin, Gianni Alemano et Piero Fassino, face au ministre Roberto Calderoli, en charge de la « simplification législative », n’a pu que faire émerger les paroles de Don Giussani, le fondateur de CL : « Les forces qui changent l’Histoire sont les mêmes que celles qui changent le cœur de l’homme. »
Le Pakistanais catholique Paul Bhatti, conseiller du gouvernement pour les minorités religieuses et frère du ministre catholique Shabbaz, assassiné le 2 mars dernier, a touché son auditoire. Le message de Benoît XVI a résonné :
"Les drames du siècle dernier ont largement démontré que lorsqu’on perd l’espérance chrétienne, quand on perd la certitude de la foi et le désir des “fins ultimes”, l’homme se perd et devient victime du pouvoir. […] Une foi sans espérance a provoqué l’apparition d’une espérance sans la foi."
A quand un tel rassemblement en France ?
