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86 sénateurs lancent un appel pour que les chrétiens soient protégés en France

86 sénateurs lancent un appel pour que les chrétiens soient protégés en France

Dans une tribune publiée sur Boulevard Voltaire, 86 sénateurs emmenés par la sénatrice LR Sylviane Noël lancent un appel au respect de nos lieux de culte :

Notre Dame brûle-t-elle toujours ?

Sur les seuls cinq premiers mois de l’année 2025, 322 actes antichrétiens ont été enregistrés en France, soit une hausse de 13 % par rapport à la même période, un an auparavant. Depuis trois ans, les vols d’objets liturgiques sont en forte hausse : 820 cas ont été signalés en 2024, contre 633 en 2022.

Des atteintes en augmentation

Pas une semaine ne passe sans que la presse quotidienne régionale ou les réseaux sociaux ne nous informent de ces atteintes, allant de la profanation à l’incendie volontaire jusqu’à l’atteinte à l’intégrité physique.

Dans les Landes, 27 églises au moins ont été vandalisées ou profanées en quelques semaines.

À Nice, la profanation récente d’une croix sur le boulevard de la Madeleine a profondément choqué la population et suscité l’inquiétude légitime du diocèse.

Plus récemment, encore, à Lyon, Ashur Sarnaya, Irakien de 45 ans en fauteuil roulant, membre de la communauté assyro-chaldéenne et fidèle de la paroisse Saint-Éphrem, avait fui l’Irak et la persécution pour trouver refuge dans notre pays. Le 10 septembre dernier, il a été assassiné devant son domicile alors qu’il diffusait une vidéo en direct sur les réseaux sociaux.

Comment oublier le martyre du père Jacques Hamel, assassiné de sang froid en 2016, dans son église, alors qu’il célébrait la messe ?

Une indignation à géométrie variable

Face à ces actes, il est frappant de constater une indignation à géométrie variable. Nous en avons un exemple dans l’actualité récente lors de la survenue de deux événements concomitants : les têtes de cochon déposées devant plusieurs mosquées de Paris ont suscité une vive réaction, dans la classe politique, et une couverture médiatique importante, tandis que l’incendie de la Vierge à Guingamp, en pleine messe de la Nativité, survenu dans des conditions tout aussi graves et symboliquement fortes, n’a suscité ni la même visibilité ni la même mobilisation. Cette différence de traitement renforce, chez de nombreux fidèles, le sentiment que certaines victimes de violences religieuses sont davantage considérées que d’autres.

Dans un contexte de recrudescence désormais indéniable, les chrétiens de France se sentent trop souvent abandonnés.

Car si la République a su créer, pour lutter contre l’antisémitisme et contre les actes antimusulmans, des plates-formes de signalement, des numéros d’alerte, des partenariats associatifs et des dispositifs d’accompagnement pour les victimes, rien de semblable n’existe pour les actes antichrétiens et cette différence ne peut plus être passée sous silence.

Cette dernière nourrit au plus profond des fidèles, et au-delà, un sentiment d’injustice. Elle laisse croire que la souffrance des uns serait moins importante, moins digne d’être entendue et soutenue que celle des autres.

Les mêmes moyens de protection pour tous

Notre devise nationale ne doit pas être une simple incantation.

La liberté suppose que chacun de nos concitoyens, sans distinction, puisse pratiquer sa foi sans craindre ni menaces ni profanations.

L’égalité commande que l’État, à son plus haut sommet, déploie les mêmes moyens de protection pour tous.

La fraternité, enfin, nous oblige à considérer que lorsqu’un croyant est blessé, c’est l’ensemble de la communauté nationale qui est atteinte.

À l’inverse de certains, jamais nous n’appellerons à dresser les victimes les unes contre les autres. Ils nous trouveront, d’ailleurs, toujours sur leur chemin pour rappeler avec force que chaque atteinte à la foi d’un citoyen est une atteinte à la République elle-même.

Que lorsqu’une synagogue est profanée, qu’une mosquée est visée, lorsqu’une église est vandalisée, c’est toujours la même liberté essentielle qui est menacée, la même blessure infligée au vivre ensemble. Or, aujourd’hui, les chrétiens n’ont à leur disposition aucun outil équivalent pour alerter, se protéger et obtenir justice. Cette asymétrie est intenable.

Aujourd’hui, nous appelons solennellement le gouvernement à agir sans délai. Pour garantir la liberté de culte de chaque citoyen français, il est urgent de mettre en place un dispositif national de signalement et d’accompagnement des victimes d’actes antichrétiens, accessible au grand public, lisible et efficace.

À l’heure où les tensions internationales exacerbent les fractures et où le respect mutuel est chaque jour plus fragile, nous devons envoyer un signal clair : aucune haine ne sera jamais tolérée, aucune violence contre un croyant ne sera jamais relativisée, aucune atteinte à un lieu de culte ne sera jamais minimisée.

Il en va de notre cohésion nationale, de notre fidélité à l’Histoire de France, à ses racines chrétiennes, et de notre attachement au principe de laïcité, qui n’est pas l’effacement des religions mais la garantie que chacune puisse exprimer sa foi dans la dignité et la sécurité.

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