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“12 mesures pour 2012”: 9e mesure

Mesure9
Présentation de la 9e mesure par François Billot de Lochner:

Fbl La construction européenne a consisté jusqu’ici à rendre l’Europe supranationale progressivement irréversible par une succession de petits pas dont les enjeux ont été cachés aux citoyens. Cette tactique a pour prix une défiance des peuples qui se traduit notamment par un taux d’abstention de l’ordre des deux tiers lors des élections européennes. Politiquement, il en résulte une création chaotique, balançant entre le technocratisme et le souverainisme.

Le président élu devra prendre le contre-pied de cette méthode antidémocratique et organiser à la fin de l’année 2012 un référendum posant clairement aux Français la question suivante :

« La construction européenne doit-elle aboutir à l’établissement d’une Europe fédérale, dotée d’organes de gouvernement centralisés, ayant vocation à diriger les nations la composant, reléguées à un niveau de région, ou doit-elle s’établir sur la base d’une Europe des nations, celles-ci conservant leur complète autonomie de décision, mais confiant aux instances européennes les sujets ne pouvant être traités qu’à un niveau supranational ? »

Par ce référendum, le peuple français aura tranché et décidé en toute connaissance de cause de son avenir. Selon le résultat, le pouvoir politique aura pour mandat de détricoter tranquillement ce qui a été construit depuis tant d’années, ou bien aura un blanc-seing pour avancer résolument vers une Europe centralisée.

 François Billot de Lochner est l’auteur de 12 mesures pour 2012 et l’initiateur d’Audace 2012.

Commentaire d’Henri Védas

European_union La 9e mesure voit juste dans son constat : le “déficit démocratique” européen n’est pas une dérive du projet fédéraliste, il en est constitutif. Et la méthode référendaire semble bien la seule qui puisse enrayer le mécanisme centralisateur. 

Toutefois, la question référendaire prévue par cette mesure ne fait pas l’affaire: même en cas de victoire de l’ “Europe des Nations”, elle laisse trop de champ à l’interprétation pour imposer au politique de “détricoter” le super-Etat européen.   

Quelle question poser, alors ?

Proposer le retrait unilatéral de la France de l’Union européenne ? Le référendum échouerait, car le saut psychologique demandé à nos compatriotes serait trop grand. 

Ma préférence va à une question proposant d’inscrire dans la Constitution la primauté du droit français par rapport à la législation européenne, prenant le contrepied de l’arrêt Costa de la CJCE de… 1964, et d’une jurisprudence qui, depuis, s’endurcit d’année en année dans le sens fédéraliste. Un référendum posant cette question serait d’autant plus gagnable que la plupart des Francais, Président de la République en tête, nient ou ignorent cette inversion entre les normes nationales et européennes, pourtant constitutive du fédéralisme.  

Naturellement, de nombreuses questions se posent quant aux conséquences d’un tel référendum: politiquement, une victoire du “oui” créerait-elle une crise dans l’UE ? De quelle ampleur ? Juridiquement, notre système judiciaire, à commencer par le Conseil constitutionnel, se plierait-il à la volonté du peuple, ou y ferait-il obstable ?

Henri Védas a animé jusqu’en 2009 le blog eurosceptique Bruges-Europe.


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13 commentaires

  1. « Proposer le retrait unilatéral de la France de l’Union européenne ? Le référendum échouerait, car le saut psychologique demandé à nos compatriotes serait trop grand. »
    Il faut arrêter de prendre les Français pour des c…
    Dans l’ensemble, ils n’ont rien à faire de l’Europe et tout ce qu’ils connaissent de l’Europe, ce sont généralement les malheurs qui en sont les conséquences.
    Proposez (pourquoi faire en fait ? Comme tout le reste, comme l’avortement, tout a été imposé CONTRE l’avis des Français) de sortir de l’Europe aux Français et vous verrez le résultat…

  2. Si l’Europe veut exister ; elle doit se faire entendre et donc parler d’une seule voix! Ce ne sont pas les simples mots “Europe fédérale” qui me font peur ; tout dépend des compétences et attributions qu’on veuille lui donner, ainsi que des objectifs et moyens qu’elle se donne.
    économie et la finance pourquoi pas (permettrai de réduire la concurrence en voisins, peser plus face aux géants USA, Brésil, Japon, Chine)
    La sécurité, la défense … non (mais encourager la collaboration pour baisser les coûts et gagner en efficacité sans nuire à l’indépendance de la France)
    L’éducation : l’état à beau mettre des bâton dans les roues, elle commence par les parents et la famille.
    pour les questions de société, je ne suis pas sûr qu’il soit toujours plus facile de se défendre au plan national que sur l’échelle européenne. Mais si l’Europe faisait déjà quelques pas dans ce sens ça pourrai aider (reconnaissance de la culture chrétienne, de l’importance de la famille…).
    Le problème c’est aussi le respect aléatoire (pour des questions électorales nationales) des engagements pris par la France (désolé mais nos représentants parlent pour nous, le recours au référendum n’est pas systématique)

  3. Excellent commentaire d’Henri Védas. Chapeau.

  4. @ PK
    Prudence, et discernement sont nécessaires. Les normes communes, techniques ou juridiques européennes ne peuvent être abolies sans examen préalable : certaines sont utiles, d’autres non.
    L’harmonisation a eu pour effet de faciliter la création d’un espace économique européen, et cela aide également nos entreprises qui n’ont plus à s’adapter à chaque pays sous cet angle. Cela crée aussi un made in Europe qui fait standard, et qui permettrait éventuellement la création de frontières européennes par rapport aux importations asiatiques ou autres.
    Quitter la CE du jour au lendemain est donc utopique ; mais comme le dit fort justement Henri VEDAS, c’est par la politique, le droit et donc les Etats nationaux (tiens revoilà l’ ”étatisme”….) que peut se construire une Europe des nations.

  5. @ PG,
    On peut quitter la CE sans devoir changer toutes les normes du jour au lendemain… Et comme on aura JUSTEMENT acquis un nouveau pouvoir d’autonomie, on gardera ce que l’on veut et on prendra des futures normes ce que l’on veut !
    Tout n’est pas blanc ou noir ! Quitter l’Europe, ce n’est pas reconstruire tout de zéro… C’est simplement arrêter de subir le jour des fonctionnaires incompétents qui « dirigent » le paquebot fou !

  6. J’ai voté non. En fait je pense que la question posé par Henri Védas est meilleure que celle de François Billot.
    Mais je ne suis pas sûr que ces mesures suffisent si la France reste gouvernée par les pro-européens que sont l’UMP et le PS.
    Quand on s’aperçoit que toutes les lois sont votées à la majorité (autant de gauche que de droite) au Parlement Européen, on se demande si un simple changement dans la Constitution Française suffit…!

  7. Le référendum a déjà eu lieu. Et les Français ont répondu non. Le vote sur le traité de Lisbonne n’était pas autre chose qu’un choix à faire entre Europe fédérale et Europe des nations. On a vu le résultat. Celui qui propose un référendum doit nous avoir convaincu au préalable qu’il ne nous fera pas revoter un an plus tard si le résultat n’a pas été conforme à ses vœux ou qu’il ne narguera pas les Français en les doublant au niveau parlementaire. Commençons donc par faire ce que les Français ont décidé de faire. Y a-t-il eu une telle novation depuis six ans que cela puisse justifier que nous soit reposée la même question ? Outre une dégradation qui n’aurait pas eu lieu s’il avait été tenu compte du choix des Français, je ne vois pas laquelle.
    Alors basta avec les atermoiements. Je vote contre.

  8. je vote “non” même si je suis d’accord avec la vision Europe des nations versus Europe fédérale. Mais rien de nouveau depuis les grecs : “l’erreur ne devient pas vérité en se multipliant”. Le référendum n’est pas la solution.
    Peut-être que les gens voteraient pour l’Europe des nations, mais s’ils votent pour plus de fédéralisme… on fait quoi ?
    Nul ne peut prévoir un vote (on le voit à chaque fois) et le résultat dépend en grande partie de la communication qui est faite autour de l’enjeu par les supporteurs et détracteurs de tous poils.

  9. La mesure ne va pas assez loin, comme l’a dit très justement M.Daoudal, ces mesures essaient de plaire à tout le monde.
    Pour ce qui est de cette mesure, d’une manière assez idéaliste, il faudrait un retour à une monarchie en France, afin que le Roi soit le représentant dans le long terme de notre pays et qu’il soit le garant de la souveraineté de la France.
    D’une manière plus réaliste, il faudrait sortir au plus vite de ce kolkhoze soviético-européen, en quittant tout d’abord la zone euro, puis abandonner également toutes les institutions supranationales qui entravent la souveraineté de chaque pays.
    Le seul point positif de l’UE semble être la pleine liberté de circulation des biens et des services.
    Voilà où devrait se limiter un projet européen: une union douanière et économique garantissant la pleine liberté des biens et services (par contre, rétablir les frontières pour les personnes).

  10. D’accord avec la contre-proposition d’Henri Védas. En effet, dire que “les nations conservant leur complète autonomie de décision, mais confient aux instances européennes les sujets ne pouvant être traités qu’à un niveau supranational” peut être interprété dans n’importe quel sens.
    Quels sont les sujet qui ne peuvent être traités qu’à un niveau supranational ? Tous, si on suit la démarche européiste : la défense, l’économie, la fiscalité, les normes de la couverture sociale, l’immigration, les délits d’opinion, l’écologie, la police, etc, etc.

  11. Oui mais :
    En tant que “provincial” et catholique je trouve que cette question doit nous faire réfléchir sur la structure même de l’Etat en France qui depuis même bien avant la Révolution ne respecte pas les identité régionales.
    Très récemment sur le salon beige il y eu un article sur la Suisse où l’on voit le principe de subsidiarité poussé à son maximum. Je réclame la même chose pour toute l’Europe et en premier pour la France et la Bretagne :
    – retour à l’unité historique de la Bretagne ;
    – comment se fait-il qu’il n’y ait aucun député européen breton ? Ce n’est pas les parisiens qui défendent notre pêche et notre agriculture.
    – un décentralisation comme en Espagne, en RFA au RU et en Belgique (dans ce petit pays nul besoin d’ailleurs de gouvernement central : on voit bien que cela marche très bien sans, la preuve !)
    – Posons nous la question en tant que chrétiens : quelle France voulons nous ? Celle qui vient de l’histoire n’est plus chrétienne depuis que… l’Etat, allié aux progrès techniques, c’est à dire en gros depuis 1918, a un tel pouvoir sur les masses que nous sommes à sa merci et premièrement par l’école. Une véritable régionalisation est nécessaire pour revitaliser la France toute entière. Un chiffre parle tout seul : Paris a le PIB par habitant le plus élevé d’Europe alors que la France ne l’est pas, et de très loin.
    Pourquoi acclamer une France centralisatrice jalouse de son indépendance, alors qu’en tant que catholiques nous devrions vouloir une France bien moins arrogante et plus du tout centrée sur le nombril parisien.
    Vive les Girondins !
    (tous mes députés girondins ont été décapités par la Montagne Jacobine, vous savez, ceux qui ont mis en place la déesse Raison, c’est cette France là que vous voulez ? Mais ce n’est tout simplement pas chrétien !)

  12. Comme pour les autres mesures, elles relèvent de bonnes intentions mais ne sont pas assez concrètes et risquent donc, comme on peut le reprocher aux partis qui nous gouvernent, de n’avoir d’intérêt que de susciter de l’émotion auprès de la population qui a enfin l’impression qu’on porte de l’attention à ses préoccupations, car cela s’arrêtera à un objectif électoraliste et restera du vent…
    Donc oui en théorie mais avec réserves car cela ne mènera pas (forcément) à grand chose.

  13. S’il vous plait, enlevez nous ce tiède, il ne sert à rien.

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