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Pays : International

9 septembre : manifestation contre la guerre en Syrie

Cette manifestation est organisée par le Collectif Non à la Guerre en Syrie. Elle est distincte et complémentaire de la manifestation du 7 septembre, et certains soutiens participeront aux deux manifestations afin de ne pas lâcher le gouvernement sur ce sujet.

Avec le soutien de Roland Dumas, Robert Menard, Nicolas Dupont Aignan, Paul-Marie Couteaux, Daniel Hamiche, Béatrice Bourges, Dominique Jamet, Frédéric Pichon, Catherine Rouvier, Le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Jacques de Guillebon, Aymeric Chauprade, Marion Maréchal Le Pen.

Collectif soutenu par : Le
Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, Aymeric Chauprade, Jacques de
Guillebon, Paul Marie Couteaux, M° Frédéric Pichon, Béatrice Bourges,
Daniel Hamiche, Dominique Jamet, Le Salon Beige.


9Parce que le prétexte avancé de l’utilisation des armes chimiques par le gouvernement syrien n’est pas encore prouvé
Autour de cette guerre règne une désinformation constante, de la part d’acteurs (gouvernement américain, islamistes radicaux, Arabie Saoudite, Qatar et même France) dont on ne peut pas dire que la sincérité et la transparence soient la règle. Au contraire, plusieurs falsifications d’ampleur, dont au moins une a conduit à la guerre d’Irak, ont jalonné l’histoire américaine et française. Autant de forgeries révélées sur le tard, une fois le mal fait. Les déclarations des rebelles sont évidemment sujettes à caution, les révélations des gouvernements américains et français sont forcément suspectes, et il est nécessaire d’attendre les conclusions des enquêteurs indépendants (qui d’ailleurs faisaient déjà état de rumeurs sur l’utilisation de gaz par la rébellion dès mai 2013).

Parce qu’il est hypocrite de prétendre qu’assassiner des civils avec du gaz serait plus condamnable qu’une autre forme d’assassinat Pourquoi mourir gazé serait-il plus effroyable que de mourir fusillé, égorgé, tailladé, brûlé ? En quoi cette dimension technique serait-elle suffisante pour franchir un seuil d’horreur ? Tout massacre est en soi horrible, et c’est mettre une indécente délicatesse de le juger supportable quand il est commis au fusil ou à l’arme blanche, et insupportable avec un autre agent. La France, l’Europe, les Nations Unies et l’Amérique ont laissé l’Algérie plonger dans une guerre civile atroce, ont laissé et laissent plusieurs pays africains être ravagés par des meurtres de masse. Ces dizaines de milliers de victimes n’ont pas eu droit à notre secours parce qu’on les massacrait de façon convenable ?

Parce qu’on ne peut déclarer une guerre pour des motifs moraux qu’à condition d’être toujours moral Pourquoi la France serait-elle le juste bourreau de la Syrie ? Quelle est sa légitimité ? S’est-elle dressée à chaque injustice récemment commise par les gouvernements chinois, massacrant les Tibétains, russe, massacrant les Tchetchènes ? Hormis protester, juger et donner des leçons, quel a été son engagement constant sur le terrain, indépendamment de ses intérêts, qui justifierait qu’elle puisse
aujourd’hui assumer ce rôle de fléau moral de la Syrie ? A ce compte, d’autres guerres sont à déclarer immédiatement, par le monde, y compris en Afrique, où nous avons prouvé notre capacité à agir. Aucune guerre d’ingérence des XXe et XXIe siècle n’a été une guerre juste, quelque pays qui l’ait menée, car les motifs affichés ont toujours recouverts des intérêts de puissance, une volonté hégémonique et le plus souvent des désirs commerciaux – de soutien de l’industrie nationale ou de conquête de marchés extérieurs. Les « dommages collatéraux » des « frappes chirurgicales » des USA ont faits des milliers de victimes civiles : était-ce moral ? Les USA tuent à distance avec leurs drones, dans des pays où ils ne sont pas autorisé à pénétrer : est-ce moral ? Avec la guerre en Syrie, on rétablit le droit du plus fort… Est-ce moral ?

Parce que la France n’a pas à se soumettre aux diktats de l’Amérique, du Qatar et de l’Arabie Saoudite Il est clair, en fait, que la France ne veut intervenir en Syrie que pour satisfaire des intérêts particuliers, repeint aux couleurs d’un prétendu intérêt général à géométrie variable et d’une prétendue morale internationale à éclipse. Si la France intervient aujourd’hui, c’est pour satisfaire ses deux maitres : les USA et le Qatar. Les premiers décident de notre politique industrielle, limitent notre expansion commerciale et nous imposent nos « politiques » africaine, moyen-orientale et asiatique pour protéger leurs propres intérêts, quitte à sacrifier l’Europe et la France ; Hollande, comme Sarkozy, est clairement à la traine des USA, bon gré mal gré, et depuis six ans de façon ouverte et éhontée. Le second achète notre silence sur son action terroriste, achète notre dette, achète notre patrimoine, achète nos banlieues, achète notre action. Et obsédé par la balance commerciale, nos gouvernants se laissent acheter.

Parce que combattre le régime syrien, c’est favoriser l’expansion du terrorisme islamique Ce qui est en jeu, en ce moment, en Syrie, n’est pas le combat du bien syrien contre le mal syrien, des valeureux rebelles syriens contre leur infect dictateur syrien. Ce qui est en jeu, c’est la stabilité d’un régime qui refuse le terrorisme islamiste, apatride, qui refuse de laisser place à ceux qui ont tenté de prendre le pouvoir en Algérie, au prix de milliers de victimes, qui ont tenté de prendre le pouvoir en Egypte, et qui, partout où ils se sont installés, ont installé la pauvreté, l’obscurantisme et la barbarie de la charia. La France a-t-elle intérêt à favoriser l’installation politique d’une régime terroriste ? Oui, s’il s’agit de complaire au Qatar et à l’Arabie Saoudite, qui financent le terrorisme. Non, s’il s’agit de défendre la stabilité de la région, même si elle est fragile. Au nom des droits de l’homme et de la démocratie, on veut abattre un régime qui sera remplacé par les pires ennemis de ces droits et de cette valeur : est-ce logique ?

Parce que rien ne prouve que nous serions capable d’installer un meilleur régime En quoi la France, qui depuis plusieurs années subit la politique internationale des USA et de la Russie, pour ne pas parler de la Chine ou de l’Allemagne, serait-elle le garant d’une transition heureuse ? Incapable de rien comprendre aux printemps arabes, soutenant dans l’urgence tel régime qu’elle désavoue ensuite, ne pouvant s’empêcher de tout juger avec ses propres critères de vieille démocratie occidentale, négligente et même complaisante vis-à-vis des islamistes, farouchement hostile aux minorités chrétiennes, en quoi la France serait-elle la bonne autorité pour administrer un pays ou conseiller ses gouvernants ?

Parce que la communauté internationale est loin d’être unanime En s’engageant follement comme elle le fait, la France s’oppose à tous ceux qui ne veulent pas de cette guerre : l’ONU, par la voix de Ban-Ki-Moon, les Américains et les Israéliens, qui sont divisés, les Anglais et les Italiens, qui la refusent, les pays non alignés, qui sont scandalisés d’une morale élastique qui d’un côté proclame la nécessité de l’ONU, de l’autre s’autorise à piétiner son autorité. Une fois encore, la France aurait seule raison contre tous ? C’est manquer de simplicité, de jugement et d’humilité. Gorgé des grands maux et
ramassant les débris d’une puissance évanouie, François Hollande et son gouvernement préfère s’aveugler que de reconnaître la fragilité et le ridicule de leur position politique, morale, diplomatique, guerrière.

Parce que notre armée n’est pas prête La gauche française a réussi l’incroyable gageure de déclencher toutes les guerres du XXe siècle ET de lutter systématiquement contre son armée, coupant les crédits, réduisant les armements, dissolvant les régiments, méprisant les militaires (continuant par là, d’ailleurs, l’œuvre de la droite). Serons-nous capable avec une aviation réduite, une flotte étique et peu d’hommes de mener une véritable guerre, qui plus est dans un climat où les gouvernements n’hésitent pas à laisser traduire en justice des officiers, accusés, dans des opérations militaires, de ne pas avoir pris les bonnes mesures pour protéger leurs soldats ?

Par pure idéologie, et par un dramatique opportunisme, Hollandouille est prêt à engager la France, ses soldats et son peuple dans une bataille dont l’issue est plus qu’incertaine, dont les bénéfices sont inexistants, dont les dangers sont réels et dont les conséquences ont toutes les chances d’être néfastes. Voilà pourquoi nous refusons la guerre avec la Syrie.

Collectif Non à la Guerre en Syrie

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