On savait déjà que Calais connaissait des heures difficiles avec cette surpopulation allogène et ingérable qui est en transit prolongé en attendant un ailleurs meilleur. Ceux des Calaisiens qui avaient encore des illusions sur les possibilités d'un "vivre ensemble" serein sont en train de les perdre :
"Lundi matin, Alice* prend le bus pour rejoindre la gare de Calais ville et se rendre à l’université à Lille. « Mon bus était en retard, j’ai raté mon train. » Elle décide d’attendre le prochain et descend sur le quai de la voie 1 pour fumer une cigarette. «Il y avait des migrants en retrait, sur un carré d’herbe. Je ne faisais pas attention à eux. Ensuite, j’ai senti qu’on m’attrapait le bras, ils m’ont collée contre le mur. L’un a fouillé mon sac, il l’a vidé à terre. Un autre m’a attrapée à la gorge pour que je ne bouge pas et m’a touché le haut du corps. » Avec pudeur, elle décrit des caresses au-dessus de ses vêtements, «des gestes brusques» puis ajoute que le troisième l’aurait touchée «à l’entrejambe. J’étais tétanisée, je ne savais pas quoi faire. Il a déboutonné mon jean et ensuite ils sont partis quand l’autre avait fini de fouiller mon sac. Ils m’ont volé l’argent liquide que j’avais et un paquet de cigarettes.[…]»
La jeune fille avoue ingénument en parlant des migrants :
« Je suis la première à les défendre, à dire que leur vie n’est pas facile»[…] «Je sais qu’ils ne sont pas allés très loin… Tout le monde me dit pourquoi tu n’as pas crié ? Mais je ne faisais que pleurer, j’avais tellement peur que ça dégénère. Il n’y avait personne sur les quais, les trains venaient de partir. Je ne sais plus quoi penser…»
Elle ne sait plus quoi penser, la pauvrette, car tout ce qu'elle pensait auparavant, les bons sentiments bien sentimentaux dictés par les "assoces" de propagande du "vivre ensemble", tout a volé en éclats au contact de la triste réalité.