Monde & vie consacre un long dossier à la Sécurité Sociale à la française. Extrait, sur la genèse de ce système :
"L’Assemblée consultative se prononça [en 1945] pour un organisme co-géré par «les représentants des assurés et de l’Etat» et divisé en trois caisses séparées, correspondant respectivement à l’assurance-maladie, l’assurance-vieillesse et les allocations familiales. Ce système de protection sociale, qui nous régit encore, fut institué par l’ordonnance fondatrice du 4 octobre 1945.
Singulier système, corporatif par le rôle dévolu aux syndicats dans sa gestion, mais placé sous la tutelle de l’Etat et devenant ainsi un formidable levier du parti communiste ! L’esprit qui y prévaut à l’époque n’est pas celui de la sécurité générale et systématique financée par l’impôt, comme en Grande-Bretagne, ni celui de la solidarité corporative assurancielle à l’allemande, ni celui de la redistribution sociale-démocrate scandinave, mais celui de la lutte politicienne pour la conquête ou la sauvegarde d’acquis catégoriels. L’acculturation du communisme joue ici un rôle essentiel. L’engagement de l’URSS aux côtés des Alliés et la part prise par les communistes à la Résistance réconcilie ces derniers avec la vision républicaine traditionnelle de l’histoire de France, les incitant à présenter l’avènement graduel du socialisme comme conforme aux principes de la Révolution française et à la réalisation concrète des promesses de la République. Leur progressisme jacobin tout neuf s’accorde avec celui du général de Gaulle, des partis politiques traditionnels et des hauts-fonctionnaires, tous convaincus en 1945 du rôle essentiel que doit jouer l’Etat dans la reconstruction et dans l’essor économique du pays. Un consensus se crée alors autour de la mission de l’Etat, consistant à assurer la prospérité de la nation et le bien-être de ses membres, et donnant lieu à l’idée d’un «pacte républicain» irréfragable. Le parti communiste, la CGT – son relais syndical prépondérant dans l’administration des Caisses de la Sécurité sociale –, voire la gauche dans son ensemble, jouent le rôle de garde-fou et de chien de berger contre les possibles dérives libérales ou restrictives du pouvoir politique. Les Français acquerront très vite la certitude – renforcée par la prospérité des Trente Glorieuses – d’un progrès indéfini du bien-être, ainsi que du caractère irréversible d’acquis sociaux en extension continue. Jamais autant qu’à cette époque, l’Etat-providence n’a si bien représenté la fin de l’histoire aux yeux des Français."
VIGNELLO
J’ai apprécié votre article sur “l’évolution de la Sécurité sociale mais vous avez omis deux faits importants :
-La division et la “concurrence” négative entre les 120 caisses “indépendantes” et surtout de dire que la carte vitale est une carte fatale par volonté politique qui pourrait exiger une carte d’identité couplée à la carte vitale le tout biométrique et sécurisé. L’alliance du politique avec “le social” est aussi néfaste et cause de terrorisme et de crime que l’alliance de l’état avec une religion.
Où est le citoyen contribuable et cotisant dans tous ces rackets et pillage ?