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Culture de mort : Avortement

À partir de quand un fœtus est un enfant? Le sujet revient au Canada

À partir de quand un fœtus est un enfant? Le sujet revient au Canada

A l’occasion d’un meurtre sordide :

Un Montréalais [sic], Sofiane Ghazi, est accusé d’avoir poignardé sa conjointe qui était enceinte de neuf mois avec une fourchette à viande, en juillet 2017.

Non seulement aurait-il blessé gravement sa femme (à qui on a fait une césarienne d’urgence), mais il aurait infligé des blessures mortelles à son enfant — qui serait mort quelques minutes après avoir vu le jour.

Ce procès durera cinq semaines et les procureurs de la Couronne envisagent de présenter une quarantaine de témoins en cour, dont une biologiste, une pathologiste et des médecins.

Rappelons que selon la loi canadienne, un enfant doit être sorti du ventre de sa mère pour être considéré comme une personne.

À neuf heures une minute et cinq secondes, le fœtus de 9 mois est dans le ventre de sa mère ? Il n’a aucun statut juridique. Aux yeux de la loi, il n’est pas plus important qu’un amas de cellules.

À neuf heures une minute et quinze secondes, il est sorti du ventre de sa mère ? Il a des droits, est considéré comme une personne, et si jamais quelqu’un le tue, cet individu sera inculpé de meurtre. C’est comme ça, au Canada. La loi ne fait aucune différence entre un amas de cellules, un embryon de quelques semaines, un fœtus de quatre mois ou un fœtus de neuf mois.

Tant que tu n’es pas sorti du ventre de ta mère, tu n’as aucun droit. Tu n’es rien.

Bref, si on prouve que le bébé est bel et bien mort une fois qu’il était sorti du ventre de sa mère, monsieur Ghazi pourrait être condamné pour meurtre, selon son état d’esprit.

Mais si la défense prouve que le bébé est mort alors qu’il était dans le ventre de sa mère, il pourrait s’en sortir.

LE CAS VEIL

Pourquoi la loi canadienne est-elle ainsi faite ?

Parce que si l’on admettait qu’un fœtus de neuf mois est une personne à part entière, les militants pro-vie diraient que l’avortement est bel et bien un meurtre. Alors on a décidé de tracer la ligne à la naissance de l’enfant.

Récemment, les adversaires d’Andrew Scheer ont dit que le chef conservateur avait commis une gaffe majeure en rouvrant le dossier de l’avortement, car « le débat sur le sujet était clos au Canada ».

Ah oui ?

Je suis convaincu que plusieurs Canadiens ressentent un malaise vis-à-vis les avortements tardifs. Avorter à deux mois est une chose. Avorter à cinq mois, alors que le bébé est viable, en est une autre. […]

Finalement, l’accusé a coupé court à son procès en plaidant coupable de meurtre au deuxième degré. «Il est mort après qu’il soit un être humain», a souligné le juge Jean-François Buffoni.   Ghazi va automatiquement écoper de la prison à vie. Reste à déterminer le nombre d’années qu’il devra purger avant d’espérer une libération conditionnelle [sic]. Cette période peut varier de 10 à 25 ans.

En attendant, le débat sur l’avortement a atteint les milieux politiques, à l’occasion des élections fédérales qui auront ont lieu le 21 octobre afin d’élire les députés de la 43e législature du Parlement du Canada.

Le chef du Parti populaire du Canada (PPC – 1 siège dans l’assemblée sortante), Maxime Bernier, se dit prêt à restreindre le droit à l’avortement.

«Je suis en accord pour que les avortements puissent se faire jusqu’à 24, 25, 26 semaines parce qu’à ce moment-là, le fœtus n’est pas un enfant. Mais après (cette période), c’est vraiment un enfant».

On se demande quel coup de baguette magique intervient à la 26e semaine…

Selon lui, les avortements pratiqués au troisième trimestre pourraient être réalisés «selon certaines conditions», si la vie de la mère est en danger.

Selon un sondage, à l’échelle nationale, libéraux et conservateurs sont au coude-à-coude, mais le parti de Justin Trudeau, actuellement au pouvoir, mène toutefois dans les deux provinces qui ont le plus de poids en termes de votes. Ce sondage a été réalisé alors que le chef du parti conservateur Andrew Scheer (2e parti avec 97 sièges sortants) était en pleine tourmente sur la question de l’avortement. Une certaine cacophonie a eu lieu au sein du parti conservateur sur ce sujet. Scheer, bien que catholique personnellement opposé à l’avortement, a déclaré que sa formation ne rouvrirait pas ce débat si elle prenait le pouvoir. M. Scheer a cependant confirmé que ses députés auraient le droit de déposer des motions ou des projets de loi dits d’initiative parlementaire. Les députés ont le droit de s’exprimer sur les questions de conscience.

L’ancien chef néodémocrate Thomas Mulcair estime qu’Andrew Scheer a perdu des deux côtés :

«Il a perdu du côté des groupes pro-vie […]. Il les a courtisés assidûment toute sa carrière parce qu’il est résolument, personnellement, contre l’avortement. Ce mouvement-là fondait tellement d’espoir avec l’arrivée d’Andrew Scheer».

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