L'économiste Jacques Bichot déclare à Famille chrétienne :
"on dirait qu’il a oublié que ce sont leurs enfants (et non pas les
cotisations vieillesse qu’ils versent aujourd’hui) qui paieront dans
quelques décennies les pensions des adultes actuels. Pourquoi les
cotisations vieillesse ouvrent-elles droit à une retraite, alors que
c’est la mise au monde et l’éducation des enfants qui préparent les
retraites futures ? Cela conduit à faire aux Français des promesses qui
ne pourront pas être tenues. […]Les
cotisations que nous versons actuellement servent à payer les pensions
des retraités d’aujourd’hui. Pour espérer avoir un jour des pensions
correctes, encore faut-il que nous ayons des enfants et qu’ils soient
correctement éduqués. Car, s’ils sont trop peu nombreux et mal formés,
nous n’aurons pas grand-chose à nous mettre sous la dent. […]Il
faudrait établir un système qui tienne correctement compte de la
participation au renouvellement des générations. […] Pour aller vers
plus de justice, et en même temps faciliter l’équilibre financier (il ne
faut pas perdre de vue cet autre problème !), je propose de passer de
la retraite « par annuités » à la retraite « par points ».
Les points seraient attribués pour moitié au prorata des enfants
élevés, et pour moitié en fonction des cotisations et impôts versés.Le
gouvernement est-il capable d’entendre ce genre d’argument ?J’ai
été auditionné le 24 mars par la Commission des affaires sociales de
l’Assemblée nationale, et je peux vous dire que rappeler simplement que
nos retraites ce sont nos enfants, c’est un peu comme parler chinois. Il
me semble que la classe politique actuelle n’est pas prête à remettre
en cause le système. D’ailleurs, toutes les réformes menées ces
dernières années ne sont, à mon sens, que des sparadraps sur un grand
corps malade."
trahoir
“Les points seraient attribués pour moitié au prorata des enfants élevés”
Et les couples stériles qui n’ont pas souhaités adopter des petits haitiens ?
Pour eux c’est la double peine : déçus de ne pas avoir d’enfants et pénalisés en plus !
C’est vraiment le genre de proposition qui a, génération après génération, jeté dans les bras de la gauche tout les Bertrand D, Marie Ségolène R, Noel M, etc…., et j’en passe et des plus gauchistes, qui ont, malheureusement à raison étaient scandalisés par des arguments infantiles.
C’est à peu près aussi intelligent que les “stratéges” de droite qui expliquaient il y a 20 / 30 ans que “lorsque nous aurons le pouvoir, les médias nous obéiront”. Sauf que pour avoir le pouvoir il faut avoir les médias dans l’ère “moderne”.
Dans le cas de la proposition de Mr Bichot : sur cotisation pour enfants élevés, je crois que les pères polygames extra européens vont tous venir en France.
cad
certains couples ne peuvent pas avoir d’enfant ,d’autres en ont beaucoup sans travailler ,les incitations fiscales ou bonus de retraite sont plus justes actuellement mais demandent à etre augmentées .
C.B.
Il n’y a pas que “la classe politique actuelle” qui n’est pas au clair sur le fait que “nos retraites ce sont nos enfants”. Pour une fois, “la classe politique actuelle” reflète très fidèlement l’opinion de Monsieur Tout-Le-Monde.
L’adage “gouverner c’est prévoir” a été perdu de vue.
Robert Marchenoir
“Les points seraient attribués pour moitié au prorata des enfants élevés, et pour moitié en fonction des cotisations et impôts versés.”
Voilà ce qui arrive quand les catholiques deviennent socialistes (je suppose, sans le connaître, que Jacques Bichot a été interrogé parce que catholique). On part d’un principe juste (nos retraites sont nos enfants), puis, en le conjugant avec les absurdités de l’étatisme, de la pseudo-“justice sociale” et de l’infernale ingénierie sociale à la française, on aboutit à l’absurde.
Si l’on appliquait cette règle, on sanctionnerait, au soir de leur vie, ceux qui n’ont pas pu se marier parce qu’ils étaient trop laids, les couples stériles, les personnes gravement malades ou handicapées, les homosexuels, ceux qui étaient trop pauvres pour faire beaucoup d’enfants…
Voilà qui ne me paraît pas spécialement chrétien.
fnicolas
bonsoir,
je voudrais répondre au premier commentaire qui à mon sens mélange deux problèmes. un d’ordre général et un d’ordre privé.
Si on veut malgré tout répondre aux deux problèmes on peut dire que les personnes qui n’ont pas eu d’enfants, ont eu moins de dépenses et donc ont pu mieux préparer personnellement leur retraite…. ce n’est pas la double peine.
Je suis même aujourd’hui à espérer, lorsque je vois les 68ards, sans enfants, l’explosion du système des retraites. J’en ai marre de payer pour cette génération de nantis égoïstes !
schtroumpf grognon
OK avec fnicolas : aucun rapport avec une double peine, il s’agit simplement de bon sens :
L’argent qu’un couple dépense pour élever ses enfants, il ne peut le mettre de côté pour sa retraite.
Il ne s’agit pas de savoir si le fait d’avoir ou non des enfants est un choix, débat qui serait stupide. Il ne s’agit pas non plus de poser tel type de famille en modèle, ce qui serait aussi sot qu’injuste.
Il s’agit de regarder concrètement un budget familial. Sortons des procès d’intention, et passons au pragmatisme.
D’ailleurs, c’est la même logique qui justifie que les célibataires payent plus d’impôts ; c’est un moyen de les faire participer aux frais d’éducation des enfants qui payeront plus tard leur propre retraite.
@ Trahoir : si on pousse votre raisonnement à l’extrême, il faudrait supprimer la bonification des retraites pour les mères au foyer car beaucoup de CPF en profitent ! Et peut-être aussi supprimer les allocs, ainsi que les parts fiscales accordées aux enfants, pour la même raison…