Le P. Federico Lombardi, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège, a fait une déclaration pour clarifier la question du célibat, soulevée par la prochaine Constitution apostolique sur les ordinariats personnels des anglicans entrant en pleine communion avec l'Eglise catholique:
"Des spéculations ont été faites, sur le fondement des observations supposées informées du journaliste Andrea Tornielli, selon lesquelles le retard de la publication de la Constitution apostolique sur les ordinariats personnels en vue de l'entrée des anglicans en pleine communion avec l'Eglise catholique, […] serait du à autre chose que des raisons techniques. Selon ces mêmes spéculations, une question substantielle expliquerait ce retard: un désaccord sur le célibat qui sera la norme pour les futurs prêtres dans cette mesure".
"Le Cardinal Levada a fait un commentaire sur ces spéculations: Si on me l'avait demandé, j'aurais volontiers clarifié tout doute sur ce que j'ai dit en Salle-de-Presse. Ces spéculations n'ont pas de raison d'être. Personne, au Vatican, ne m'a évoqué cette question. Le retard est purement technique car il s'agit de s'assurer de la consistance du langage canonique et des références. Les questions de traduction sont secondaires; la décision de retarder la publication en vue d'attendre la publication du texte officiel latin dans les Acta Apostolic‘ Sedis a déjà été posée".
"Les brouillons préparés par le groupe de travail et soumis à l'étude et l'approbation selon le processus habituel suivi par la Congrégation, ont inclus l'affirmation suivante qui figure à l'article VI de la Constitution:
1. Ceux qui exerceront le ministère de diacre, prêtre ou évêque anglican, et qui remplissent les conditions posées par le droit canonique et ne sont pas empêchés par des irrégularités ou autres empêchements, peuvent être acceptés par l'Ordinaire comme des candidats pour recevoir les ordres dans l'Eglise catholique. Dans le cas de ministres mariés, les normes établies par l'Encyclique de Paul VI Sacerdotalis Coelibatus, n. 42, et dans la déclaration suivante, doivent être observées. Les ministres non mariés doivent se soumettre à la norme du célibat pour le clergé du canon 277 §1 du CIC.
2. L'Ordinaire, en stricte observance de la discipline du célibat du clergé dans l'Eglise latine, en règle générale (pro regula), admettra seulement des hommes célibataires à l'ordre de la prêtrise. Il peut aussi demander au Souverain Pontife une dérogation du canon 277, §1 pour l'admission d'hommes mariés à l'ordre de la prêtrise, au cas par cas, selon les critères objectifs approuvés par le Saint-Siège".
"Cet article doit être entendu en cohérence avec la pratique actuelle de l'Eglise, selon laquelle les prêtres anglicans mariés peuvent être admis au ministère sacerdotal dans l'Eglise catholique, selon le critère du cas par cas. En ce qui concerne les futurs séminaristes, considérer qu'il pourrait y avoir des cas de dispense de la règle célibat relève de la pure spéculation. Pour cette raison, des critères objectifs sur certaines éventualités (par exemple, les séminaristes mariés qui ont déjà été formés) ont été conjointement développés par le personnel de l'Ordinariat et la Conférence épiscopale, et soumis à l'approbation du Saint-Siège. Le Cardinal Levada a ajouté que le travail technique sur la Constitution et les Normes prendra fin au terme de la première semaine de novembre."
yp
Merci pour ces précisions mais au final, si “en ce qui concerne les futurs séminaristes, considérer qu’il pourrait y avoir des cas de dispense de la règle célibat relève de la pure spéculation”, faut-il en conclure que les Anglicans revenus en pleine Communion seront régis par des normes disciplinaires plus strictes que les ministres catholiques orientaux ?
Dans les Églises orientales en effet, les hommes mariés peuvent être validement ordonnés. En revanche, une fois ordonnés, les prêtres ne peuvent plus se marier, et les évêques ne sont choisis que parmi les célibataires voire les moines.
Daniel Hamiche
Du point de vue romain, les anglo-catholiques revenant à Rome sont considérés comme étant des “latins” (et pas des orientaux !). Il ne s’agit pas d’être plus “strict” pour eux, mais de les amener paisiblement à la règle commune de l’Église latine. Il y aura donc des aménagements et des concessions temporaires pour les accompagner dans leur retour au bercail. Mais d’ici 40 ou 50 ans il n’y aura plus de clergé catholique “de rite anglican“ marié.