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L'Eglise : François

À propos du discours du Pape à Marseille

À propos du discours du Pape à Marseille

De Guillaume de Thieulloy dans les 4 Vérités :

En observant la venue du Pape à Marseille, la première remarque qui me vient à l’esprit est que bon nombre de politiciens n’ont plus de culture religieuse – et guère davantage de culture historique.

Il est, en effet, ridicule de protester contre la participation du chef de l’État à une messe célébrée par le Souverain Pontife au nom de la « laïcité ».

C’est le christianisme qui nous a enseigné la distinction entre spirituel et temporel. Et, contrairement à la légende, la Révolution, non seulement n’en est pas responsable, mais elle a même tenté, à la suite de Rousseau, d’en finir avec la laïcité en soumettant le spirituel au temporel.

Il est tout aussi absurde de reprocher au Pape de « faire de la politique ».

Tous les Papes en ont fait depuis saint Pierre : leur mission est de transmettre les enseignements du Christ et ces derniers ont souvent à voir avec la dimension sociale de l’être humain.

L’Évangile n’est pas d’abord une morale, mais il a des conséquences morales et, parmi ces conséquences, figure ce que l’on nomme la « doctrine sociale de l’Église », y compris dans sa dimension politique. Rappeler les gouvernements à leurs devoirs politiques relève bien de la mission pontificale.

J’ajoute qu’il serait bon de lire les textes avant d’accuser le Pape François de faire de la mauvaise politique.

En l’occurrence, au moins deux sujets « politiques » ont été évoqués par le Pape à Marseille.

Le premier a été très peu commenté, mais est de primordiale importance, à la veille d’une discussion législative sur le sujet : le Pape a défendu, comme ses prédécesseurs, la vie innocente, notamment contre l’euthanasie. Quand on dit que le Pape François prononce le discours de la gauche radicale, il conviendrait donc de nuancer un peu !

Le deuxième sujet a été abondamment commenté. Le Pape a invité à l’accueil de l’étranger et donc des immigrés.

Il demande de « les traiter comme des frères et non comme des problèmes », de « les intégrer, et non s’en débarrasser ».

Là encore, je ne vois pas pourquoi l’on s’étonne. Que le Pape nous invite à considérer les immigrés comme des personnes semble assez logique.

Il est remarquable qu’il en reste à la dignité de la personne, sans évoquer la dimension politique de l’immigration. De deux choses, l’une : soit il considère que le bien commun doit s’effacer devant la dignité de l’immigré ; soit il laisse aux peuples le soin de s’occuper de ce bien commun et ne s’en mêle pas.

Le premier cas serait évidemment désastreux – mais ce n’est pas parce que presque tous les commentateurs ont compris ainsi le discours pontifical, ni même parce que le Pape François nous a habitués à des discours très immigrationnistes, qu’il faut nécessairement le comprendre comme cela. En toute hypothèse, nous devrions alors répondre nettement au Pape François que le bien commun d’une société est supérieur au bien temporel d’une personne et qu’il n’y a aucun devoir de la France de s’autodétruire en accueillant des millions d’immigrés.

Une politique migratoire ne peut pas faire l’impasse sur la dignité humaine de l’immigré. Mais elle ne peut pas non plus ignorer le bien commun de la société d’accueil.

J’ajouterais que, pour que son discours soit audible, nous aimerions aussi que le Pape ne fasse pas mine d’ignorer que la plupart des « migrants » sont musulmans et ne nous demande pas d’accepter sans mot dire notre soumission à la charia. Et qu’il manifeste autant de compassion pour les millions de chrétiens persécutés que pour les musulmans charriés par les trafiquants de chair humaine.

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11 commentaires

  1. À propos des migrants, François parle à Marseille d’intégration, mais refuse l’assimilation qui, selon lui, “ne tient pas compte des différences et reste rigide dans ses paradigmes” : donc les migrants musulmans ou animistes doivent être “intégrés” et donc conserver leur coutumes et leur religion, mais non pas “assimilés”, c’est-à-dire évangélisés et baptisés : sans doute vise-t-il à les intégrer dans son Église “différente” – selon le mot de son ami Congar, “de sainte mémoire” dixit – la future Église synodale et œcuménique ouverte à tous (“a todos, todos, todos”) sans condition, et destinée à se substituer à l’Église catholique, “restée trop rigide dans ses paradigmes”, ses dogmes et sa morale…

    • Je m’amuse beaucoup de ce phénomène courant chez les catholiques orthodoxes consistant à dire tout à fait tranquillement « oui le Synode va déboucher sur la grande apostasie et la mort de l’Eglise. Après près de 2000 ans d’existence, l’Eglise va mourir en mars 2024. Vous faites quelque chose ce weekend ? »

      (En réalité, nous allons assister à un miracle et yorarien)

    • Il n’a jamais dit ça. Votre amalgame entre assimilation et évangélisation ne rime à rien dans une France déchristianisée. Les catholiques ne sont pas plus “assimilés” à la culture dominante que ces migrants. Il n’y a qu’à voir les réactions au geste d’Henri d’Anselme et aux prières de la famille du petit Emile. Les gens ne comprennent même pas qu’on prie dans ces circonstances

  2. Ah oui mais non ! Du moins, c’est ce que j’ai entendu, ressenti et cru comprendre …

    Pas très catholique tout ça !

  3. Analyse de Charlotte d’Ornellas sur le discours politique du pape
    https://www.youtube.com/watch?v=cQfObYZXP-k

  4. Mensonges du Pape : ces “migrants” viennent pour profiter indument des avantages octroyés par le pays d’accueil, il y a très peu de vrais réfugiés politiques ou économiques …
    Beaucoup arrivent avec des intentions de conquête et agressives …
    Les passages aux actes violents seront d’autant plus fréquents, de par la culture, musulmane ou autre, et de par l’idéologie dominante laxiste des élites des pays d’accueil
    Quid des souffrances infligées aux pauvres et sans défense des pays d’accueil?
    Quid des meurtres, viols, vies brisées, vols, violences que vont subir les habitants du pays d’accueil?
    Rappelons qu’il y a plus de 90% d’hommes jeunes dans ces “migrants”, qui peut croire que cela va bien se passer et qu’ils vont accepter l’absence de femmes, dans nos pays réputés libéraux, “ouverts” …, et peu répressifs?

    Que de drame en perspectives !…

    Tous les politiques, idéologues, journalistes, religieux, et autres élites qui encouragent cette immigration invasion sont complices de ces crimes passées et à venir, car ils sont prévisibles. Ils devront être punis.

  5. Très bonne analyse. Je rajouterais deux choses : 1) la défense de la vie dans le discours du Pape incluait aussi la défense de l’enfant à naitre et personne n’en parle; 2) Il a rendu hommage aux victimes de Nice, certaines étant directement victimes de persécutions anti-chrétiennes. On ne peut pas dire qu’il ne dit rien contre l’islamisme

  6. Lorsque j’apprends qu’il y a du poison dans mon pot de miel, que dois-je faire du pot le manger où le jeter?

  7. Petit rappel à propos de la Charité (ref= “Je veux voir Dieu”, pp.1109-1111, 1234-1259)
    La ‘Charité’ n’est pas une vertu humaine comme les ‘vertus cardinales’ (Force, Prudence, Justice et Tempérance) mais “théologale”, au même titre que Foi et Espérance. Elle est donc don libre de Dieu, selon Sa convenance, qu’il nous faut accueillir: on ne s’attribue pas davantage la Charité que la Foi ou l’Espérance.
    Ste Thérèse d’Avila (docteur de l’Église) nous rappelle que la Charité prend trois grandes ‘formes’: la prière; l’évangélisation; le service. Et que Dieu nous demande, à Son initiative, l’une ou l’autre de ces formes, ou toute combinaison de deux ou des trois. Supprimer la prière c’est tirer un trait sur tout le monachisme et remettre en question le sacerdoce; supprimer l’évangélisation, c’est compter pour rien la foule innombrable des martyrs; se limiter au service, c’est se couper de la grosse majorité des saints de tous les temps: autant prendre sa carte au parti communiste comme c’était la mode dans l’immédiat post-68.
    Quant au service nous disposons de précisions précieuses: c’est encore Dieu qui met sur notre chemin ceux qu’Il nous demande d’aider, à commencer par nos proches (cf Mt 15, 1-9 où il s’emporte contre le détournement du ‘honore ton père et ta mère’, mais on peut l’étendre aux enfants qui sont sous notre responsabilité ou ceux dans le besoin, malades, qui nous sont donnés).
    De même le “ils lient de pesants fardeaux…” nous éclaire sur l’hypocrisie de ceux qui s’achètent une bonne conscience par la souffrance des autres. Il est de notre responsabilité de rester lucide sur l’action de l’adversaire qu’on est susceptible de favoriser: trafics humains, violences, meurtres, invasion masquée, asservissement des populations tant locales qu’étrangères… On rappelle que “Gaudium et Spes” (n°65) mentionne explicitement la préférence de l’aide aux populations pour rester sur leur propre sol, ce que rejoint l’appel répété des évêques africains: en substance “arrêtez de vampiriser nos forces vives!” [On trouve également beaucoup de trésors dans ces lignes, comme la critique du détournement du pouvoir, des ressources, de l’information… qu’on pourrait écrire aujourd’hui; la juste subsidiarité, la défense des revenus et de la dignité du travail, en particulier agricole, et bien d’autres]
    Un point de repère incontestable: l’incitation à négliger le ‘proche’ au profit du ‘lointain’ vient du mauvais; la volonté d’effacer les différences des ‘peuples’ voulus par Dieu (le ‘peuple élu’…) également. Le mondialisme est l’oeuvre du mauvais: Gregor Puppinck l’a démontré dans “Les droits de l’homme dénaturé”, qui décrit clairement la dérive des systèmes juridiques vers l’inversion du ‘décalogue’, de droit (“droit” à l’avortement, euthanasie) ou de fait (absence de sanctions, incitations masquées).
    Si les sommes colossales utilisées pour faciliter les mouvements de population vers l’Europe avaient été investies dans le développement du continent africain, celui-ci serait déjà en train de rattraper les pays dits ‘favorisés’. Mais cela ne fait pas les affaires de la poignée d’individualités qui détiennent l’essentiel de la fortune mondiale. S’en prendre aux populations accueillantes démunies qui n’y peuvent mais, c’est faire preuve d’une inconscience (ou hypocrisie?) coupable.
    Petit calcul proposé aux lecteurs pour la route: pour acquérir 1 Milliard (d’euros, dollars, yuans…) en un temps raisonnable (~12 ans), combien faut-il encaisser chaque jour ouvré (~250 jours ouvrés / an)? Sachant que les plus grosses fortunes se comptent en dizaines, voire centaines de Mds, cela n’éclairerait-il pas nos difficultés économiques, de santé, de logement…? La richesse n’est pas un vice en soi, l’accaparement, si.

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