Extrait d'un article de Rémi Fontaine dans Présent :
"Si droit naturel au regroupement familial il y a, évidemment, c’est vers le pays d’origine beaucoup plus que vers le pays d’accueil qu’on devrait chercher à le défendre et à l’appliquer, sans nier pour autant la consistance exceptionnelle de ce droit, en cas de nécessité, dans le pays d’accueil. Mais les exceptions à cette règle générale et naturelle doivent être ainsi motivées et restreintes. Quand les exceptions deviennent la règle générale érigée en droit total, il y a forcément une inversion architectonique, qui ne peut déboucher que sur une situation ingérable, inextricable, explosive, dont l’apologue du Camp des saints de Jean Raspail manifeste avec éloquence le cas limite…
Que la régulation des flux migratoires soit de plus en plus mal aisée à contrôler à cause d’une désastreuse situation politique européenne et mondiale, consécutive notamment à la calamiteuse décolonisation, c’est un fait. Que ce fait pose des problèmes de morale individuelle que l’Eglise de France a le droit de soulever en termes de dignité humaine, c’est aussi indéniable. Mais que cela ne soit pas une raison, au contraire, pour ignorer injustement les causes politiques de ces problèmes moraux. Un peu comme elle se lamente aujourd’hui sur le sort terrible des embryons surnuméraires en refusant de s’attaquer au tabou de l’intouchable loi Veil ! La vérité est qu’on a laissé idéologiquement (par le tabou du soi-disant «antiracisme») se développer ce nœud gordien d’une immigration sans discriminer, trop envahissante et souvent francophobe, qu’on ne pourra démêler avec des moyens ordinaires. Avant tout discours moralisateur, il serait préalablement honnête de le reconnaître : «Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes» (Bossuet).
Nicolas
Le droit de rejoindre sa famille dans son pays d’origine est le simple exercice du droit que les gens ont de vivre dans le pays dont ils ont la nationalité.
Le droit au regroupement familial est le droit pour les migrants a faire venir leur famille dans le pays ou ils résident. Et rien d’autre. Parler de regroupement familial dans le pays d’origine est un contre-sens.