A l’occasion d’une rencontre entre chrétiens et musulmans, le diocèse de Paris a mis à disposition un espace pour la prière musulmane à l’église Saint-Sulpice.
A quand une rencontre entre le diocèse et les catholiques traditionalistes avec la mise en place d’un espace pour la messe traditionnelle ? Dans sa dernière lettre, Paix Liturgique souligne :
Avant les mesures de Mgr Aupetit, 23 messes extraordinaires officielles ou non officielles étaient célébrées tous les dimanches dans 11 lieux de la capitale. La pratique dominicale recensée y atteignait 5000 à 6000 personnes. Or, les pratiquants dominicaux parisiens sont une centaine de mille. Les pratiquants de la messe tridentine représentent donc au minimum 5 % de l’ensemble des pratiquants parisiens. Ce qui n’est pas négligeable, mais qui est en réalité fort peu par rapport à cela pourrait être dans un régime de vraie liberté, puisqu’un tiers environ des pratiquants « ordinaires » interrogés assisteraient volontiers à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse.
Mgr Aupetit s’est mis à dos le monde traditionnel en interprétant à sa manière le motu proprio Traditionis custodes :
suppression de deux messes dominicales traditionnelles officielles (à Saint-Georges, à ND-du-Travail) et de toutes les messes de semaine officielles (notamment à Saint-François-Xavier, à Sainte-Clotilde) ; réservation du droit de célébrer ces messes aux seuls prêtres bi-ritualistes diocésains expressément autorisés par lui. Chaque suppression de messe engendrant la création d’un chapelet de protestation aux lieux et heures des messes supprimées.
[…] Mgr Pontier, ancien archevêque de Marseille, administrateur du diocèse, laissa tout de suite le champ libre aux vicaires généraux, notamment aux évêques auxiliaires, Mgr Thibault Verny et Mgr Philippe Marsset, le « bras gauche » de Mgr Aupetit, qui interpréta strictement les directives pour la réduction de la liturgie traditionnelle, dont il est bien possible qu’il les ait inspirées.
Philippe Marsset est en effet connu pour son hostilité à cette liturgie. À l’époque de Summorum Pontificum, Il était curé de la grosse paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge, dans le XIVème arrondissement. Un groupe stable très actif s’était tout de suite formé dans ce quartier de Paris, et avait fait une première démarche, en septembre 2007, auprès du tout nouveau curé de la paroisse Saint-Dominique, l’abbé Slawek Zabiegalowski, qui opposa un refus presque méprisant. Le groupe recueillit 250 signatures et fit une deuxième démarche, début 2008, auprès de l’abbé Philippe Marsset. Après de dures négociations, le curé affolé par la pression de ce groupe qui ne cessait de grossir, accepta, mais l’isola dans la chapelle Saint-Paul, édifiée le long du boulevard Brune, réservée à la communauté malgache, en faisant célébrer à l’heure la moins commode possible (midi). La messe était assurée chaque dimanche par un desservant différent, pour que les fidèles ne puissent pas constituer une communauté autour de lui, le curé Marsset étant toujours présent pour filtrer (il demandait à chacun des fidèles d’où il venait), compter et faire son rapport à l’archevêché. Après trois mois, épuisé, il confia la messe au P. Potez, ancien curé de la paroisse bi-rituelle de Saint-Eugène, curé de Notre-Dame-du-Travail, toujours dans le XIVème arrondissement, qui établit la messe à 18h, messe qui fut paisiblement célébrée par le P. Perruchot, jusqu’à sa suppression récente par Mgr Aupetit.
Précisément, après cette suppression, le 19 octobre, à l’issue de la messe des parlementaires à Ste Clotilde, autre église où la messe traditionnelle, celle du lundi, a été interdite par l’archevêque, un des membres du groupe de paroissiens qui protestait contre cette suppression, a pu s’entretenir durant 5 mn avec Mgr Aupetit, pour lui faire part de l’incompréhension des paroissiens qui assistaient jusque-là à la messe traditionnelle. L’archevêque avait alors déploré, (avec beaucoup de condescendance) qu’il y avait trop peu de prêtres diocésains formés au rite tridentin et qu’il n’en n’avait aucun pour maintenir la messe de Ste Clotilde. Son interlocuteur lui a répondu que si c’était sa seule condition pour rétablir la messe, il se portait fort de lui en présenter un. En fait, il en trouva quatre !
Le curé de Ste-Clotilde accepta de porter lui-même l’information à l’archevêché, après le départ de Mgr Aupetit : il se vit opposer une fin de non-recevoir catégorique de Philippe Marsset, qui lui répondit que l’archevêché n’était pas tenu par les paroles de Mgr Aupetit, que s’il acceptait cette demande il s’en verrait présenter une dizaine d’autres, et qu’il était donc hors de question de la recevoir.
[…] Mgr Patrick Chauvet, recteur de Notre-Dame hors les murs (à Saint-Germain-l’Auxerrois) responsable en titre de ce qui concerne la liturgie traditionnelle dans le diocèse, estimait en 2009, à l’époque de Summorum Pontificum, devant le GREC, groupe de rencontre entre catholiques, qu’il serait « normal qu’à terme la forme extraordinaire soit célébrée dans tous les doyennés. »
Après les décisions de Mgr Aupetit, il a publié une vidéo intitulée : « À propos du Motu Proprio Traditionis custodes du pape François », du 14 septembre 2021 (Mgr Patrick Chauvet – À propos du Motu Proprio “Traditionis » Custodes” du pape François – YouTube). Elle contient un passage très intéressant, qu’on noté tous ceux qui protestent contre les mesures de Mgr Aupetit au sujet de la messe traditionnelle. Mgr Chauvet y faisait l’ouverture suivante : dans les paroisses où la messe traditionnelle a été « pour l’instant » supprimée, « que les fidèles ne s’inquiètent pas, quand il y aura une mise en place d’une célébration, il y aura des prêtres de Paris qui célèbreront les deux missels, et qui pourront à l’occasion pouvoir célébrer une messe » (passage 0,58 à 1,16 de la vidéo). Ainsi donc, pour commencer, en certaines occasions, des célébrations traditionnelles par des prêtres diocésains désignés pourraient avoir lieu dans les lieux où la messe tridentine était précédemment célébrée.