Les violences urbaines, pour reprendre la douce expression employée par nos médias, ne doivent pas nous faire oublier le climat général qui s’est instauré dans ces fameux quartiers. La peur. Les habitants respectables et honnêtes ne sont pas respectés et ils ont une frousse des jeunes banlieusards. Quand donc le gouvernement prendra-t-il en compte cette peur généralisée dans ses mesures ‘sociales’ ?
Les habitants d’un quartier de Nogent-sur-Oise où deux sexagénaires ont été secourus in extremis dans l’incendie criminel de leur pavillon dans la nuit de samedi à dimanche, sont inquiets et en même temps résignés après cet acte sans précédent. "Pourquoi moi ?", s’interroge Thomas, 65 ans, encore sous le choc de ce qui vient de lui arriver. Son pavillon a été entièrement détruit. "Par crainte de représailles", il refuse d’en dire plus au correspondant de l’AFP.
Les habitants refusent de parler directement à la presse mais acceptent de s’exprimer anonymement par téléphone, avouent leur crainte d’être à leur tour victimes de nouvelles violences. "Ça m’inquiète, mais qu’est-ce que vous voulez faire ?", soupire une voisine, refusant de dévoiler son identité car "il vaut mieux se méfier, on ne sait jamais...".
Jean-Marie Le Pen s’était donc trompé en affirmant dans Le Monde du 19 avril 2003 que "le jour où nous aurons en France non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont […] et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux". Les Français rasent déjà les murs. Ces propos lui ont valu une condamnation alors qu’il était en-dessous de la réalité…