Dans le Figaro, le cardinal Barbarin nous parle de Noël. Après avoir raconté quelques souvenirs témoignant de la joie procurée par la fête de la Nativité, il nous rappelle que "Noël, c’est un émerveillement devant l’audace de cet amour que rien n’arrête. (…) La source de cette joie passe par un retour à la vérité du mystère de Noël." Par l’enfant-Jésus, "le ciel a touché la terre."
"Ce jour peut devenir une parenthèse nostalgique, la recherche des émotions de jadis. On retrouve son enfance… mais parfois on risque de retomber en enfance. Je préfère inviter plutôt à «monter en enfance». Il y a montée en enfance quand on éprouve l’humilité de l’enfant, cette incapacité à se suffire. L’esprit d’enfance est l’accueil d’une vie qui nous est donnée en toute gratuité. Il y a montée en enfance quand on se simplifie. L’enfant est sans filtres, sans raisonnement obturant ; il saisit intuitivement l’essentiel. Il y a montée en enfance quand on trouve l’audace et la limpidité du témoignage."
"Certes, mon propos ne va pas dans le sens des vents dominants qui visent à présenter Noël comme une fête des enfants. Je trouve qu’il y a là un double glissement de sens. D’une part, on voudrait occulter la singularité chrétienne de cette fête : Noël n’est pas la célébration de la naissance d’un enfant de plus, mais la manifestation dans la chair du Fils éternel de Dieu. (..) D’autre part, j’ose me demander si cette fête des enfants ne camoufle pas le fait que nos vieux pays d’Europe n’aiment pas trop les enfants. (…) Il est devenu sacrilège de rappeler le drame de l’avortement. Notre démographie est si pauvre qu’à l’évidence, l’enfant est pour beaucoup un risque, un problème, voire une menace."
"Nous n’aimons pas sérieusement les enfants puisque, trop souvent, nous ne les conduisons pas à la pleine liberté de l’adulte, capable de prendre des responsabilités. L’idéalisation adolescente de l’enfance est… une gaminerie ! Il faudrait que les adultes soient des adultes, heureux de faire découvrir à la génération montante le patrimoine spirituel, moral et intellectuel qui lui revient."