L'abbé René Laurentin, né le 19 octobre 1917 à Tours, est mort le 10 septembre 2017 (à 99 ans). Prêtre, théologien, exégète et historien français, il était un spécialiste des apparitions mariales.
Il fut longtemps chroniqueur religieux au Figaro. Ancien expert au Concile Vatican II, membre de l’Académie théologique pontificale de Rome et professeur à l’Université catholique de l’Ouest, il intervint également dans plusieurs universités d'Amérique et d'Italie. En 1996, il reçut le prix de la culture catholique.
Voici ce qu'avait écrit Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, le 11 février 2002, au sujet de l'abbé Laurentin et de son travail sur Lourdes, dans l'introduction du livre Lourdes, récit authentique des apparitions, paru en 2002 :
"Nommé évêque de Tarbes et Lourdes en 1947, Mgr Pierre-Marie Théas pensa très vite au centenaire des apparitions. Que fallait-il prévoir pour 1958 ? L'évêque lança deux chantiers gigantesques. Dans l'ordre architectural, Pierre Vago creusa la basilique Saint-Pie X qui accueille facilement ses 20 000 pèlerins. Mais avant que les pelleteuses ne commencent leur travail, Mhr Théas avait entrepris un autre travail de fouille, tout aussi gigantesque : il fallait explorer tous les documents accumulés autour des apparitions pour essayer de savoir ce qui s'était vraiment passé. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agissait de trouver, quelque part, un sol ferme. Le chantier de l'histoire fut confié à un prêtre, jeune professeur à l'Institut catholique d'Angers, l'abbé René Laurentin. Il reçut, en cours de route, une consigne de l'évêque : "Lourdes n'a besoin que de la vérité." La démarche de Mgr Théas ressemble à celle du pape Pie XII ordonnant des recherches archéologiques sous la basilique Saint-Pierre pour vérifier si la tombe de l'apôtre s'y trouvait bien. L'abbé Laurentin travailla d'arrache-pied pendant plusieurs années. Il publia force volumes, ne laissant aucune question dans l'ombre, n'éludant aucune difficulté. L'essentiel de la tâche était achevé avant l'année du centenaire et contribua au "succès" de ces célébrations que présida le cardinal Angelo Roncalli, ancien nonce à Paris, patriarche de Venise et, quelques mois plus tard, pape sous le nom de Jean XXIII. L'enquête de l'abbé Laurentin a été, à la fois, facile et difficile : facile, parce que les documents, contemporains des faits et venant de sources opposées, ne manquaient pas; difficile, parce qu'ils surabondaient. L'abbé Laurentin a mené un travail critique méticuleux : il est toujours intéressant de se reporter à ces études."