L'abbé Michel Viot, ancien "évêque" luthérien franc-maçon devenu prêtre catholique, aumônier national des anciens combattants, était l'invité du Forum catholique. Extrait de ses réponses que vous pouvez retrouver ici :
Sur le célibat des prêtres :
"1) J'étais pasteur célibataire, et je suis prêtre célibataire
2) Pour les ex-pasteurs mariés, la dispense au cas par cas est légitime, l'Eglise étant maîtresse de ses ordinations au travers de la personne du Pape. Il n'y a absolument pas deux poids deux mesures.
3) Il me paraîtrait dangereux d'élargir cette possibilité car beaucoup de recherches vont dans le sens de ce qu'affirmait déjà Vatican II sur ce que l'on pourrait appeler les convenables du ministère (pour reprendre le langage stoïcien) dont l'un des principaux est le célibat. L'ordination étant de l'ordre de la conjugalité, celui qui la reçoit ne peut être bigame. Mais il y a ds traditions séculaires qu'il faut respecter, dont la tradition orientale qui permet l'ordination d'hommes mariés, contrairement à l'occidentale qui l'interdit depuis plus longtemps qu'on ne le croit."
Sur la laïcité et le Christ-Roi :
"Cela dit, on ne peut pas accepter à la fois la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat et l'encyclique Quas Primas de 1925. Vatican II n'a rien fait de négatif dans ce domaine car il n'était pas en son pouvoir de toutes façons d'abolir l'encyclique Quas Primas ni les deux condamnations de la "laïcité" française comme parfaitement hérétiques par les papes Pie X (Vehementer Nos, 1906), et Pie XI (Gravissimam gravissimamque, 1924)"
Sur les anciens combattants :
"Je vous conseille de lire le livre de Jean de Viguerie, Les deux patries, et ce qu'il écrit des anciens combattants. Ceux ci, sans le savoir, véhiculent avec l'idéologie de la patrie révolutionnaire une culture de mort qu'il faut évangéliser. Je m'explique : le patriote révolutionnaire considérera toujours qu'il est préférable de mourir pour sa patrie que de vivre pour elle (voir les discours de Robespierre pendant la Terreur). Un chrétien doit s'inscrire en faux contre cette idéologie qui a mené à des massacres épouvantables, dont la guerre de 1914-18 que nous commémorons en ce moment est un bel exemple. Là aussi Jean de Viguerie évoquant l'union sacrée de 1914 donne des exemples d'autant plus ahurissants qu'ils viennent de Péguy, rapprochant les combats contre les Allemands de ceux de Jeanne d'Arc. C'était hisser les dirigeants de la 3e république de l'époque au niveau du sacre de Reims, ce qui me parait un peu trop !"
Sur la France :
"Je suis persuadé de la nécessité de la conversion de la France. Il faut une nouvelle évangélisation, ayant une dimension mariale importante, telle que Saint Louis Marie Grignon de Montfort l'avait pressentie comme contrepoison à la philosophie des Lumières.
A ce sujet, et toujours dans l'optique de la conversion de la France, il est plus que temps de dénoncer les méfaits dans tous les domaines de cette philosophie des Lumières pour laquelle trop de catholiques ont encore beaucoup d'indulgence. Cela fait plus de 20 ans que je le dis et l'écris, ce qui me vaut l'ostracisme de la "bonne presse" catholique et autre. Il n'y aura pas de conversion de la France tant qu'on n'aura pas reconnu l'erreur complète de cette philosophie.
Il y a un important effort à fournir, comme on l'avait compris au XVIe siècle aussi bien dans la Réforme protestante que dans la Réforme catholique, pour redécouvrir les écritures saintes. La plupart des homélies sont d'une indigence à pleurer en matière biblique et réussissent ce "prodige" d'ennuyer tout un auditoire en commentant les textes les plus intéressants du monde. Et quand je mentionne les écritures saintes, j'y inclus, cela va mieux en le précisant, surtout dans l'Eglise catholique, l'Ancien Testament, complètement méconnu. 90% des catholiques sont des marcionites qui s'ignorent et qui, de ce fait, ne peuvent avoir qu'une vision déformée du Nouveau Testament, quand ils en ont une. Je suis peut-être sévère. Vous comprenez au moins pourquoi je n'ai pas l'honneur de parler dans certains médias. D'une certaine façon, je vis l'antique "in pace".