L’association AFSAN (Association des fidèles de Saint André et Notre Dame en l’isle) communique :
Alors que l’AFSAN a rencontré Monseigneur de Kerimel dans un entretien en apparence cordial, l’association se trouve dans l’obligation de manifester une nouvelle fois son mécontentement et sa tristesse face à une situation de blocage sans issue apparente. En effet, l’évêque de Grenoble-Vienne reste campé sur une position qu’il ne justifie pas autrement que par un argument d’autorité – un abus d’autorité ?
OBEISSANCE : DRAPE DERRIERE L’ARGUMENT D’OBEISSANCE, L’EVEQUE REFUSE LE STATU QUO
« On ne se trompe jamais à obéir ». C’est à cet argument sans appel que Monseigneur de Kerimel est revenu sans relâche, éludant questions, objections et discussions de fond. Tout porte à croire que l’évêque a une notion d’obéissance aux antipodes de ce qu’enseigne l’Église, en cohérence manifeste avec celle qu’il a de l’autorité : celui qui a l’autorité parle, les autres doivent obéir sans discussion. Dans le jargon, on appelle ça cléricalisme. Depuis le rapport Sauvé, on sait mieux hélas à quels abus ce genre de positionnement a mené.
L’AFSAN est cependant sûre d’être dans l’obéissance, ayant lu, écouté, travaillé les propos du Saint-Père, qui a explicité les tenants et aboutissants de son Motu proprio. François a ainsi affirmé aux évêques français en visite à Rome qu’il ne souhaitait pas la destruction de tous les groupes utilisant la messe traditionnelle. Il leur a demandé de veiller à ce que l’utilisation de cette liturgie ne soit pas le paravent d’une idéologie de refus du concile Vatican II. Il leur a demandé d’être paternel avec les autres groupes qui utilisent cette liturgie dans un esprit ecclésial et apaisé.
Fidèles au magistère, nous ne sommes pas concernés par l’idéologie désignée et donc par le Motu Proprio, nous n’avons pas à subir une attitude qui s’apparente à une sanction. Le pape l’a dit : les évêques doivent être les pasteurs qui sortent de la rigidité des lois. Ne serait-ce pas justement cela, obéir ?
“Au jugé de ce qui se passe dans son diocèse, l’évêque peut appliquer le statu quo”. Les mots propres de l’évêque résonnent alors comme une sentence : à notre demande de statu quo, accompagné d’une proposition de groupes de travail pour réfléchir à une meilleure intégration dans le diocèse et à des ponts avec la paroisse, l’évêque a répondu “il n’en est pas question”. Nous ne sommes donc pas dignes, cantonnés par notre évêque dans une prétendue désobéissance et une “communion à l’Eglise incomplète”.
TRANSITION EN DOUCEUR OU PASSAGE EN FORCE ?
Particulièrement attentif à la place des laïcs dans l’Eglise, comme le montre le Synode sur la synodalité inauguré le dimanche 10 octobre, le pape François demande bien à ses pasteurs d’être « à l’écoute des demandes, des angoisses, des espérances de chaque Église, de chaque peuple et nation » ? La décision de Mgr de Kerimel n’est-elle pas en totale incohérence avec ces propos ?
Derrière une prétendue transition en douceur, l’évêque annonce dans les prochaines semaines un décret décisif, qui limitera peu à peu la messe dite selon le missel de Jean XXIII. Déjà, les prêtres sont contraints dans leurs apostolats : interdiction de baptiser des adultes, d’être aumônier scout, … Non pas parce que nous “représentons un danger”, mais parce qu’ “il y a un danger en nous”. Supprimer ce qui pourrait être source de danger, comme une euthanasie spirituelle… Saint-André, Notre-Dame-de-l’Isle, #Mychurchtoo…
Est-ce vraiment la priorité d’un évêque aujourd’hui, d’entraver le bon fonctionnement de deux églises remplies et rayonnantes, alors qu’il y a tant de défis plus urgents : manques de prêtres, églises vides et/ou à vendre, crise financière, abus sexuels. L’évêque de Grenoble peut-il se permettre dans le contexte actuel de relancer une guerre intestine ancienne, qui a déjà tant blessé, alors que la situation était justement paisible et stable depuis une dizaine d’années, avec des apostolats florissants ? Une pétition circule d’ailleurs pour appeler Mgr de Kerimel à ne pas relancer cette guerre liturgique qui a tant fait de mal.
OU EN EST L’AFSAN?
L’association prend acte que le positionnement inflexible de l’évêque conduit à une situation de blocage qu’elle déplore. En conscience, elle ne peut se résoudre à ne pas défendre une position légitime, autorisée, pastoralement féconde.
Ses suppliques repoussées d’un revers de main, l’AFSAN a décidé de se tourner vers l’archevêque métropolitain de Lyon, ainsi que vers le Président de la Conférence des évêques de France, sollicitant de leur part une rencontre, un retour, un regard actif et apaisant.
Nous réaffirmons notre volonté d’être pleinement intégrés à la vie diocésaine ainsi qu’à ses œuvres, dans la préservation de notre charisme propre. Nous redemandons officiellement le maintien du fonctionnement actuel de ces deux communautés desservies par la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, non seulement dans l’immédiat mais sur le long terme.