Le docteur Markus Büning, théologien allemand, avocat et auteur de livres, qui a lui-même été abusé par un prêtre étant enfant, a annulé son soutien public à une initiative de défense du pape François, estimant la lettre du pape aux catholiques, qui ne parle pas d'homosexualité et ne propose aucune solution concrète pour nettoyer les écuries d'Augias, et tout à fait décevante :
"Je demande par la présente la suppression immédiate de ma photo et de ma signature en tant que défenseur de votre initiative "Pro Pope Francis". La dernière raison de cette décision est le texte du Pape concernant la maltraitance des enfants.
Ce texte est absolument insuffisant et une grande déception. Il contient principalement un «discours pastoral» de grande envergure, non spécifié, qui ne prend finalement pas suffisamment au sérieux la souffrance des victimes et des membres de leur famille. De plus, il manque un plan d'action clair: que se passe-t-il maintenant avec les évêques qui ont échoué et ont aidé à se couvrir? Le pape va-t-il maintenant leur retirer leur charge, même si de tels cas devenaient publics en Allemagne, par exemple? Après une lettre aussi vague, probablement pas. Qu'en est-il du lobby homo du clergé qui, de toute évidence, a fonctionné pendant des années? Non, pas un seul mot sur ce problème! C'est faible et pas digne de confiance. Et si le pape critique ici à juste titre le problème du cléricalisme, alors il devrait bien vouloir s’arrêter lui-même avec ce genre d’attitude qui consiste à traiter les catholiques de cette manière vague, de haut. Il doit maintenant agir. Il doit élaborer un plan contre les agresseurs et leurs partisans. Mais il ne le fait évidemment pas.
Son appel au Peuple de Dieu maintenant de faire pénitence pour les péchés de ces évêques et de ces prêtres, avec l'aide du jeûne et des prières, je le considère presque cynique. […] Non, l'Eglise doit punir ici! Pour cela, elle a sa propre loi pénale! Si elle ne le fait pas, elle devient encore plus complice de crimes incroyables.
Non, cher professeur Zulehner, il devient clair que le pape François n'assume pas ses responsabilités […]."
Sur Twitter, l'abbé Christian Vénard, aumônier militaire, demande des mesures concrètes :
Église/Abus sexuels – Manquent :
une instance indépendante jugeant les évêques, les supérieurs qui, par leur silence et leur lâcheté laissent en liberté des prédateurs
un choix des évêques avec des tests psy évaluant leur capacité à gouverner (cela existe dans les armées !) pic.twitter.com/eXsN8c34Py
— VENARD Christian (@Padremtb) 21 août 2018
Benoît-et-moi a traduit un texte courageux de Father Z, un prêtre américain. Extrait :
"Ces salauds n'ont pas seulement violé d'innombrables innocents et taché le nom de Catholique. Ils ont enclenché le processus qui conduira des hommes de bien à beaucoup souffrir pour défendre le célibat et le sceau de la confession. Ce serait si facile de livrer quelques pervers avérés à la justice laïque et de prendre du temps pour établir les faits sur tous les autres. Parce que, ne vous y trompez pas, des innocents seront accusés et il sera IMPOSSIBLE de parler de la charge de preuve [«burden of proof»; le «fardeau de la preuve», en droit criminel américain repose sur l’accusation: le procureur doit prouver la culpabilité de l’accusé au-delà de tout «doute raisonnable» du jury] sans accusations de dissimulation. Les innocents devront encore une fois payer le prix de la réforme au prix fort.
Ils afficheront leur bonne volonté en s'en prenant aux bons. Ils trouveront un dégénéré dans un groupe par ailleurs sain, et là, tout sera réglé! Les médias, et bien sûr les évêques, minimisent le trait distinctif de toutes ces histoires, le vice de la plupart des délinquants. CNN présente même cela avec une photo d'une femme qui pleure. Ce sera encore une affaire d'hommes hétérosexuels chrétiens blancs violant des femmes et même quand des garçons sont impliqués, ce ne sera qu'en raison a) du pouvoir b) du célibat 3) de la culture du secret protégeant le pouvoir à travers le sceau de la confession.
Ce qui s'est passé en fait, n'est autre que le modus operandi sodomite pour se protéger et renforcer leur emprise sur les positions de pouvoir au sein de l'Église."
Quant à la France, on apprend que l'Institut Catholique de Paris fait appel à une journaliste militante LGBT pour enseigner au sein du master « médias et pouvoirs ».