Le Figaro publie un éditorial critique de Jean-Paul Mulot à propos de l’instruction romaine. Contrairement aux contempteurs systématiques de l’Eglise, le journaliste semble refléter des incompréhensions de bonne foi de la phrase centrale du document :
"[L]’Église, tout en respectant profondément les personnes concernées, ne peut pas admettre au séminaire et aux ordres sacrés ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay."
L’incompréhension porte sur le deuxième critère de discernement, que j’ai surligné. Voici la critique de M. Mulot :
Qu’est-ce qui la justifie [l’interdiction], si, fidèles à l’Eglise, ils ne transforment ces tendances ni en pratique ni en propagande, s’ils vivent chastes et enseignent la foi de saint Pierre? […] [N]e fermez pas la porte du sacerdoce à l’homosexuel croyant et fidèle.
Volontairement ou non, cette critique sous-entend une conception naturaliste du sacerdoce : la vocation serait une aspiration des jeunes hommes qu’il serait injuste de décevoir sans motif grave. Or il ne s’agit pas de cela : l’Eglise doit, avec le candidat, discerner un appel, sur les critères de cette instruction comme sur bien d’autres. Gérard Leclerc rappelle le sens de ce critère :
Le candidat au sacerdoce, est-il indiqué, doit atteindre à la maturité affective : “Une telle maturité le rendra capable d’avoir des relations justes avec les hommes et avec les femmes, en développant en lui un véritable sens de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée.”
Mais Jean-Paul Mulot adresse une autre critique, connexe :
De nombreux scandales sexuels l’ont récemment agitée [l’Eglise] sur les cinq continents, en Amérique surtout, qu’ils soient hétéros ou homosexuels, entre adultes, ou pédophiles.
Mais pourquoi s’en prendre spécialement aux homosexuels?
Cette question démontre une méconnaissance de ces "scandales sexuels". Thibaud Collin rappelle les faits dans Liberté politique :
– 6700 plaintes ont été déposées mettant en cause 4392 prêtres, soit 4% des prêtres américains ; […]
– 81% des victimes sont de sexe masculin;
– la moitié d’entre elles étaient âgées de 11 à 14 ans à l’époque des faits et 27 % de 15 à 17 ans.
RIC 34
cher HV,
Je suis tout à fait d’accord sur la partialité opportuniste du traitement des scandales par les journaleux: dès qu’on peut taper sur l’Eglise, ils en profitent!!
Pour ma part, je m’étais déjà confié à Lahire sur ce sujet il y a quelques jours et je suis particulièrement content de voir votre post.
Bonne continuation au salon beige.
UDP