Une tribune publiée dans Le Monde par plusieurs signataires, dont l'abbé Grosjean, appelle au dialogue, après avoir posé deux questions :
"Les créateurs, les intellectuels, les institutions et les élus dévoués au service de la culture ont-ils vraiment tous les droits sur le patrimoine spirituel des différentes traditions religieuses ?"
"La deuxième question concerne les croyants, qui s'interrogent sur la conduite à tenir lorsqu'ils sentent leur foi ainsi attaquée."
Par ailleurs, Mohammed-Christophe Bilek, musulman converti au catholicisme et fondateur du site Notre-Dame de Kabilye, prend parti :
"Un livre ou une œuvre d’art qui n’est pas produit pour éduquer, ou informer, ou réveiller, à quoi ça sert ? Si l’auteur dit que c’est pour se faire de l’argent, l’affaire est entendue : s’y rend ou le lit qui veut, mais en connaissance de cause. Mais si l’auteur dit ceci : « Et tout est ambigu dans Sur le concept du visage du fils de Dieu : Jésus, la merde, qui est aussi de la lumière… » : Quel intérêt ont des chrétiens à aller voir un tel spectacle ? N’ont-ils pas des lieux, bien mieux inspirés, pour y rencontrer et entendre parler de Jésus Christ, leur Seigneur et leur Dieu ? […]
Mais faut-il manifester notre désapprobation ? Et de quelle manière ? […] On cite volontiers sa recommandation, « si on vous gifle sur la joue droite, tendez la joue gauche » (Mt 5,39), mais on oublie de mentionner sa mise en application, par Jésus lui-même, et que nous avons en st Jean 18,23 : « Jésus lui dit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal ; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Nous avons juste à dire cela, bien en face de l’insulteur, en restant ferme mais non violent : Jésus nous apprend donc qu’il ne faut pas rendre « la monnaie de la pièce », mais qu’il est de notre devoir de protester face à l’injustice qui nous est faite. Actuellement nous sommes trainés dans la boue, en tant que catholiques particulièrement, mais en tant que chrétiens en général. Celui qui n’arrive pas à ce constat est aveugle. En même temps il ne faut pas s’en étonner : le Christ a été persécuté et nous, ses disciples, nous sommes logés à la même enseigne. Nous pouvons le déplorer ; ou se réjouir de souffrir pour notre Seigneur, car notre récompense sera grande dans le Ciel ; dans tous les cas nous sommes invités à protester publiquement et librement, sans aucune peur. MAIS À LA MANIÈRE DE JÉSUS. Car si nous nous taisons, nous signifions à nos persécuteurs que leur persécution est justifiée et que nous méritons ce que nous subissons."